Les Culs-salés de Bricqueville-sur-Mer
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Les Culs-salés de Bricqueville-sur-Mer
Boujou.
"René Onfroy raconte avec passion l'histoire de sa commune. Il est également l'un de ceux qui ont introduit la mytiliculture (l'élevage des moules) à Bricqueville.
Un Bricquais de 82 ans retrace l'histoire des producteurs de sel, des pêcheurs et des hivers rudes de sa commune. Un vrai livre.
L'heure de la rentrée approche. Finies la pêche à pied et les séances de bronzage à Bricqueville-sur-Mer. Il est temps de se replonger dans les livres d'histoire pour redécouvrir le passé de cette commune, connue pour son havre et sa route submersible. Et qui, mieux que personne, peut conter pendant des heures la rivalité entre culs-salés et culs-terreux, l'introduction de la mytiliculture à Bréhal et Bricqueville ?
René Onfroy, bien sûr, un Bricquais de 82 printemps. Il connaît parfaitement l'histoire de sa commune et sa mémoire, infaillible, permet à qui veut l'écouter, de remonter le fil du temps pour s'immerger dans le Bricqueville d'autrefois. « Ici, aux Salines, nous sommes sur le territoire des culs-salés. C'est ainsi qu'on appelait autrefois les sauniers, ces producteurs de sel réputés pour leur caractère rebelle. Dans la région, on les appelait les pirates. »
Il faut dire qu'au XVIIIe siècle, contestant les taxes qui leur étaient imposées, ils ont mis le feu à la porte de l'église de Villedieu-les-Poêles et tué le collecteur d'impôts ! Ces débordements n'ont jamais été du goût des culs-terreux, « ces Bricquais d'en haut, qui vivaient de la terre. Pour compliquer le tout, dans le milieu, il y avait les maraîchers ». À entendre René Onfroy, la cohabitation était parfois difficile et la tension perceptible dans tout le village, surtout le dimanche à l'heure de la messe et à l'occasion des élections municipales. Il ajoute avec le sourire : « Heureusement, la hache de guerre est enterrée depuis longtemps. »
Les débuts de la mytiliculture:
Au XIXe siècle, les sauniers ont disparu, remplacés par les pêcheurs côtiers. « Ceux-là aussi avaient du tempérament et les tensions avec les pêcheurs granvillais étaient vives lorsque ces derniers s'approchaient trop près de Bricqueville pour pêcher. » Et si l'on déroule encore le fil des années, il y a eu le terrible hiver 1962-1963. « Bizarrement, je dirais que c'est l'hiver qui nous a sauvés la vie. La pêche côtière nous permettait à peine de vivoter et l'avenir n'était pas prometteur.
L'extrême dureté de cet hiver a fait disparaître une partie importante des espèces pêchées. Il fallait bien trouver une solution. « Avec un groupe de copains, on s'est mis en tête que la solution viendrait de la mytiliculture. Les débuts ont été difficiles, tout était à apprendre... » Mais tout cela est une autre histoire. On en connaît d'ailleurs la suite. Une réussite."
Ouest-France
"René Onfroy raconte avec passion l'histoire de sa commune. Il est également l'un de ceux qui ont introduit la mytiliculture (l'élevage des moules) à Bricqueville.
Un Bricquais de 82 ans retrace l'histoire des producteurs de sel, des pêcheurs et des hivers rudes de sa commune. Un vrai livre.
L'heure de la rentrée approche. Finies la pêche à pied et les séances de bronzage à Bricqueville-sur-Mer. Il est temps de se replonger dans les livres d'histoire pour redécouvrir le passé de cette commune, connue pour son havre et sa route submersible. Et qui, mieux que personne, peut conter pendant des heures la rivalité entre culs-salés et culs-terreux, l'introduction de la mytiliculture à Bréhal et Bricqueville ?
René Onfroy, bien sûr, un Bricquais de 82 printemps. Il connaît parfaitement l'histoire de sa commune et sa mémoire, infaillible, permet à qui veut l'écouter, de remonter le fil du temps pour s'immerger dans le Bricqueville d'autrefois. « Ici, aux Salines, nous sommes sur le territoire des culs-salés. C'est ainsi qu'on appelait autrefois les sauniers, ces producteurs de sel réputés pour leur caractère rebelle. Dans la région, on les appelait les pirates. »
Il faut dire qu'au XVIIIe siècle, contestant les taxes qui leur étaient imposées, ils ont mis le feu à la porte de l'église de Villedieu-les-Poêles et tué le collecteur d'impôts ! Ces débordements n'ont jamais été du goût des culs-terreux, « ces Bricquais d'en haut, qui vivaient de la terre. Pour compliquer le tout, dans le milieu, il y avait les maraîchers ». À entendre René Onfroy, la cohabitation était parfois difficile et la tension perceptible dans tout le village, surtout le dimanche à l'heure de la messe et à l'occasion des élections municipales. Il ajoute avec le sourire : « Heureusement, la hache de guerre est enterrée depuis longtemps. »
Les débuts de la mytiliculture:
Au XIXe siècle, les sauniers ont disparu, remplacés par les pêcheurs côtiers. « Ceux-là aussi avaient du tempérament et les tensions avec les pêcheurs granvillais étaient vives lorsque ces derniers s'approchaient trop près de Bricqueville pour pêcher. » Et si l'on déroule encore le fil des années, il y a eu le terrible hiver 1962-1963. « Bizarrement, je dirais que c'est l'hiver qui nous a sauvés la vie. La pêche côtière nous permettait à peine de vivoter et l'avenir n'était pas prometteur.
L'extrême dureté de cet hiver a fait disparaître une partie importante des espèces pêchées. Il fallait bien trouver une solution. « Avec un groupe de copains, on s'est mis en tête que la solution viendrait de la mytiliculture. Les débuts ont été difficiles, tout était à apprendre... » Mais tout cela est une autre histoire. On en connaît d'ailleurs la suite. Une réussite."
Ouest-France
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