L'archéologie préventive.
Normanring :: Divers
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L'archéologie préventive.
Boujou.
Dans l’ombre des chantiers, le sous-sol est bavard:
Grands chantiers ou travaux publics : avant de tout bétonner, les archéologues sont souvent appelés à y fourrer leurs pinceaux.
Extraire du sol le maximum d'informations historiques en un temps limité : l'archéologie préventive va droit au but. Car, derrière, les bulldozers du développement économique sont prêts à construire.
“On étudie et on détruit”:
“C’est un type d’archéologie étrange”, glisse Jean-Yves Langlois, agent scientifique et technique à l’INRAP de Basse-Normandie, l’Institut national de recherches et d’archéologie préventive. “Notre but est de comprendre en très peu de temps ce qu’il s’est passé : on étudie, on démonte et on détruit.”
Détruire des vestiges gaulois, romains ou médiévaux ? Comprenez que le lieu et les fondations, pourtant essentiels dans le travail de compréhension d’une population ancienne, sont destinés à être “gommés” par le béton, perdus sous une future bretelle d’autoroute, une zone commerciale ou un lotissement.
A partir de cette donnée, l’archéologie préventive a donc pour mission de creuser, de gratter et de défaire. C’est la grande différence avec l’archéologie programmée qui travaille sur un lieu préservé. “Bien entendu, le mobilier que nous trouvons, nous l’extrayons en totalité et nous le conservons à Bourguébus, notre base, pour l’étudier.”
Pressés par le temps, ces archéologues n’aiment pourtant pas parler “d’urgence”. “J’appellerais plutôt ça “archéologie rapide”, soutient Jean-Yves Langlois. “Avant, on parlait d’archéologie de sauvetage : on intervenait une fois le chantier commencé, en cas de découverte fortuite, chose courante jusque dans les années 1980.” C’est à cette époque que l’Etat a estimé qu’il était préférable de prévenir plutôt que de sauver. Plusieurs années plus tard, en 2002, l’INRAP voyait le jour.
Protéger sans freiner l’essor économique
Au-delà de son rôle de sauvegarde, l’archéologie préventive répond à un autre impératif : ne pas (trop) perturber le développement économique. Comment ? En agissant vite et largement en amont. La plupart des grands aménageurs l’ont d’ailleurs intégré dans leurs calendriers.
C’est la Direction régionale des affaires culturelles, la DRAC, qui prend la décision de sonder un sol avant le début de grands travaux. “L’Etat a conservé son droit régalien pour la gestion du patrimoine”, résume Jean Déloges, conservateur du patrimoine au sein du service de l’archéologie de la DRAC de Basse-Normandie. Grands chantiers, autoroutes : le Service de l’archéologie peut demander un diagnostic s’il estime que la zone a des chances de renfermer des vestiges historiques.
Plusieurs mois plus tard, si les sondages confirment la présence de vestiges, la phase des fouilles est lancée, mais cette dernière est alors ouverte à la concurrence (voir repère). Encore une fois, l’aménageur devra attendre un moment avant d’entamer ses travaux.
Ces derniers temps, l’INRAP bas-normand ne sait plus où donner de la tête. Son carnet de commande explose. Un bon révélateur du dynamisme économique régional, mais un casse-tête pour un établissement public aux effectifs plafonnés. En outre, à la charge de l’aménageur (jusqu’à 1 million d’euros), l’archéologie préventive peut parfois être vécue comme une contrainte par certains élus ou grandes entreprises.
“Pour des raisons politiques ou économiques, certains terrains ne sont finalement jamais fouillés”, regrette l’archéologue Hubert Lepaumier. Jean Desloges, lui, ne dément pas, mais relativise le problème : “Il y a des tentatives de pression, mais l’archéologie préventive, qui fait l’objet d’une loi depuis 2001, est maintenant rentrée dans les moeurs.”
Dans l’ombre des chantiers, le sous-sol est bavard:
Grands chantiers ou travaux publics : avant de tout bétonner, les archéologues sont souvent appelés à y fourrer leurs pinceaux.
Extraire du sol le maximum d'informations historiques en un temps limité : l'archéologie préventive va droit au but. Car, derrière, les bulldozers du développement économique sont prêts à construire.
“On étudie et on détruit”:
“C’est un type d’archéologie étrange”, glisse Jean-Yves Langlois, agent scientifique et technique à l’INRAP de Basse-Normandie, l’Institut national de recherches et d’archéologie préventive. “Notre but est de comprendre en très peu de temps ce qu’il s’est passé : on étudie, on démonte et on détruit.”
Détruire des vestiges gaulois, romains ou médiévaux ? Comprenez que le lieu et les fondations, pourtant essentiels dans le travail de compréhension d’une population ancienne, sont destinés à être “gommés” par le béton, perdus sous une future bretelle d’autoroute, une zone commerciale ou un lotissement.
A partir de cette donnée, l’archéologie préventive a donc pour mission de creuser, de gratter et de défaire. C’est la grande différence avec l’archéologie programmée qui travaille sur un lieu préservé. “Bien entendu, le mobilier que nous trouvons, nous l’extrayons en totalité et nous le conservons à Bourguébus, notre base, pour l’étudier.”
Pressés par le temps, ces archéologues n’aiment pourtant pas parler “d’urgence”. “J’appellerais plutôt ça “archéologie rapide”, soutient Jean-Yves Langlois. “Avant, on parlait d’archéologie de sauvetage : on intervenait une fois le chantier commencé, en cas de découverte fortuite, chose courante jusque dans les années 1980.” C’est à cette époque que l’Etat a estimé qu’il était préférable de prévenir plutôt que de sauver. Plusieurs années plus tard, en 2002, l’INRAP voyait le jour.
Protéger sans freiner l’essor économique
Au-delà de son rôle de sauvegarde, l’archéologie préventive répond à un autre impératif : ne pas (trop) perturber le développement économique. Comment ? En agissant vite et largement en amont. La plupart des grands aménageurs l’ont d’ailleurs intégré dans leurs calendriers.
C’est la Direction régionale des affaires culturelles, la DRAC, qui prend la décision de sonder un sol avant le début de grands travaux. “L’Etat a conservé son droit régalien pour la gestion du patrimoine”, résume Jean Déloges, conservateur du patrimoine au sein du service de l’archéologie de la DRAC de Basse-Normandie. Grands chantiers, autoroutes : le Service de l’archéologie peut demander un diagnostic s’il estime que la zone a des chances de renfermer des vestiges historiques.
Plusieurs mois plus tard, si les sondages confirment la présence de vestiges, la phase des fouilles est lancée, mais cette dernière est alors ouverte à la concurrence (voir repère). Encore une fois, l’aménageur devra attendre un moment avant d’entamer ses travaux.
Ces derniers temps, l’INRAP bas-normand ne sait plus où donner de la tête. Son carnet de commande explose. Un bon révélateur du dynamisme économique régional, mais un casse-tête pour un établissement public aux effectifs plafonnés. En outre, à la charge de l’aménageur (jusqu’à 1 million d’euros), l’archéologie préventive peut parfois être vécue comme une contrainte par certains élus ou grandes entreprises.
“Pour des raisons politiques ou économiques, certains terrains ne sont finalement jamais fouillés”, regrette l’archéologue Hubert Lepaumier. Jean Desloges, lui, ne dément pas, mais relativise le problème : “Il y a des tentatives de pression, mais l’archéologie préventive, qui fait l’objet d’une loi depuis 2001, est maintenant rentrée dans les moeurs.”
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