Travail aux champs... le Percheron.
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Travail aux champs... le Percheron.
Boujou.
Jean-Louis Lefrançois, agriculteur dans le Perche, n'envisage pas l'agriculture sans chevaux de traits.Il travaille depuis plus de trente ans avec plusieurs percherons.
« Marius ! Nino ! Tirez un peu ! » Jean-Louis Lefrançois hausse le ton. Cet agriculteur de 55 ans reproche aux deux mâles percherons de laisser la jument, Irun, travailler seule. Les trois chevaux doivent tirer une remorque de treize rouleaux de paille, soit 1,8 t. « Le record, c'est 19 t par percheron, mais c'est un peu ridicule. Une tonne par cheval, déjà, c'est pas mal. » Moins de deux tonnes à trois : presque banal pour les percherons, mais pour Jean-Louis, il n'y a pas de quoi flemmarder. Marius et Nino, têtes baissées, reprennent l'allure.
Les chevaux ont toujours été la passion de Jean-Louis. En 1975, quand il reprend une ferme et un premier percheron, près de Cherbourg, il ne peut envisager « l'agriculture sans chevaux de traits ». L'agriculteur ne cherche pas à renouer avec un travail à l'ancienne, il revendique seulement une façon de faire. « On n'est jamais tout seul avec les chevaux, c'est plus du tout le même boulot qu'en tracteur. »
Le foin remplace le gasoil:
Trois ans plus tard, il déménage à Condeau pour produire du lait et de nombreux produits bio. En 26 ans, son premier percheron lui donna seize poulains, dont il a revendu une partie. Il est aujourd'hui propriétaire de cinq percherons, tous nés chez lui.
Mais l'agriculteur garde les pieds sur terre. S'il utilise des percherons par goût, c'est aussi parce que « ça marche bien. C'est la force tranquille cette race. Et on ne le ferait pas si ça n'était pas rentable. Déjà, on ne les a pas achetés, ils sont nés sur place, ce qui coûte beaucoup moins cher que d'investir dans du matériel. Et en plus, ils ne consomment que du foin ! »
Cette saison, ses percherons tournent à plein régime. Chaque jour, Jean-Louis et ses chevaux effectuent des allers-retours de quelques kilomètres entre les champs et la ferme, pour chercher paille et foin. L'hiver, c'est plus calme. Quelques travaux agricoles, de la distribution de foin, un peu de débardage : juste de quoi entretenir la forme des percherons. « Et on va au marché une fois par semaine, avec un percheron et une carriole pleine de produits de la ferme : fromage, crème, jus de pomme, miel... »
Jean-Louis utilise ses percherons dès que possible. Mais il se heurte aux moyens du bord, notamment quand il est question de moisson ou de labour. « Le problème, c'est qu'on ne trouve pas facilement du matériel pour les chevaux en France. J'ai dû acheter un épandeur de fumier au Canada ! Aux États-Unis, il y a encore beaucoup de gens qui travaillent avec les chevaux, donc il existe des sociétés qui vendent du matériel adapté. »
Pour palier ce manque, Jean-Louis se sert parfois d'un tracteur. Mais à contrecoeur. « Les percherons font la tête quand ils nous voient passer avec un tracteur... »
Ouest-France
Jean-Louis Lefrançois, agriculteur dans le Perche, n'envisage pas l'agriculture sans chevaux de traits.Il travaille depuis plus de trente ans avec plusieurs percherons.
« Marius ! Nino ! Tirez un peu ! » Jean-Louis Lefrançois hausse le ton. Cet agriculteur de 55 ans reproche aux deux mâles percherons de laisser la jument, Irun, travailler seule. Les trois chevaux doivent tirer une remorque de treize rouleaux de paille, soit 1,8 t. « Le record, c'est 19 t par percheron, mais c'est un peu ridicule. Une tonne par cheval, déjà, c'est pas mal. » Moins de deux tonnes à trois : presque banal pour les percherons, mais pour Jean-Louis, il n'y a pas de quoi flemmarder. Marius et Nino, têtes baissées, reprennent l'allure.
Les chevaux ont toujours été la passion de Jean-Louis. En 1975, quand il reprend une ferme et un premier percheron, près de Cherbourg, il ne peut envisager « l'agriculture sans chevaux de traits ». L'agriculteur ne cherche pas à renouer avec un travail à l'ancienne, il revendique seulement une façon de faire. « On n'est jamais tout seul avec les chevaux, c'est plus du tout le même boulot qu'en tracteur. »
Le foin remplace le gasoil:
Trois ans plus tard, il déménage à Condeau pour produire du lait et de nombreux produits bio. En 26 ans, son premier percheron lui donna seize poulains, dont il a revendu une partie. Il est aujourd'hui propriétaire de cinq percherons, tous nés chez lui.
Mais l'agriculteur garde les pieds sur terre. S'il utilise des percherons par goût, c'est aussi parce que « ça marche bien. C'est la force tranquille cette race. Et on ne le ferait pas si ça n'était pas rentable. Déjà, on ne les a pas achetés, ils sont nés sur place, ce qui coûte beaucoup moins cher que d'investir dans du matériel. Et en plus, ils ne consomment que du foin ! »
Cette saison, ses percherons tournent à plein régime. Chaque jour, Jean-Louis et ses chevaux effectuent des allers-retours de quelques kilomètres entre les champs et la ferme, pour chercher paille et foin. L'hiver, c'est plus calme. Quelques travaux agricoles, de la distribution de foin, un peu de débardage : juste de quoi entretenir la forme des percherons. « Et on va au marché une fois par semaine, avec un percheron et une carriole pleine de produits de la ferme : fromage, crème, jus de pomme, miel... »
Jean-Louis utilise ses percherons dès que possible. Mais il se heurte aux moyens du bord, notamment quand il est question de moisson ou de labour. « Le problème, c'est qu'on ne trouve pas facilement du matériel pour les chevaux en France. J'ai dû acheter un épandeur de fumier au Canada ! Aux États-Unis, il y a encore beaucoup de gens qui travaillent avec les chevaux, donc il existe des sociétés qui vendent du matériel adapté. »
Pour palier ce manque, Jean-Louis se sert parfois d'un tracteur. Mais à contrecoeur. « Les percherons font la tête quand ils nous voient passer avec un tracteur... »
Ouest-France
Re: Travail aux champs... le Percheron.
Boujou.
L'avenir de cette « race menacée » viendra peut-être du développement de l'agriculture bio. En attendant, l'emblème du Perche paradait, dimanche, à Mortagne.
Une centaine de chevaux percherons ont défilé hier devant les anciennes tribunes de l'hippodrome de Mortagne-au-Perche. Le championnat départemental n'est pas seulement une grande parade dans le berceau de la race. Ultime sélection avant le national du Haras du Pin, ce rassemblement est un moment attendu des derniers éleveurs percherons avec la consécration ou la déception après le verdict du jury. Et l'occasion de lancer un SOS devant la menace de la disparition de cette race emblématique du Perche dont l'origine est attribuée au croisement d'une race locale de trait et d'un cheval arabe.
20 000 : c'est approximativement le nombre de chevaux percherons recensés sur Terre. Michel Lepoivre, président du Syndicat Ornais du cheval percheron estime entre 100 à 200 les spécimens vivant dans le « berceau de la race », c'est-à-dire dans le « grand Perche ». 500 à 700 juments, typées percheronnes, sont saillies chaque année par 140 étalons. L'éleveur de Saint-Aubin-de-Courteraie, même s'il croit en l'avenir, reconnaît que la race est aujourd'hui « menacée ». Jacki Lorenzo, n'est guère optimiste sur sa destinée.
« Son entretien coûte très cher »
« L'avenir du percheron n'est pas rose ». Pourquoi ? « Son entretien coûte très cher, environ 2 500 € par an. Il faut avoir de l'argent pour avoir des chevaux ». L'élevage est donc loin d'être une source de revenus, plutôt une affaire de passionnés et de mordus. « Nous avons tous un emploi. Je suis poissonnier à Paris, Michel Lepoivre est entrepreneur. » Quintus, le grand cheval (1,85 m au garrot) qu'il a élevé à Saint-Victor-de-Réno foulera dans quelques jours le sol marocain. Son nouveau propriétaire, le roi du Maroc, l'a acquis pour la coquette somme de 32 000 €. Pour autant, cette somme « extraordinaire » pour un cheval percheron ajoutée à celle des autres juments vendues cette année ne suffira pas à l'éleveur pour couvrir les frais de nourriture et de vétérinaire.
Après avoir connu son apogée avec la diligence, le transport des hommes et des marchandises, les travaux dans les champs et le débardage en forêt, ce cheval de trait lourd « au sang-froid », calme et solide, doit son déclin à la mécanisation. Beaucoup d'animaux ont terminé leur vie sur les étals des boucheries chevalines. Ce débouché, peu glorieux, a un temps modifié les critères de la race en privilégiant les animaux charnus. Cette économie n'a pas complètement disparu et concerne aujourd'hui environ 1/3 des percherons. « La sélection nécessaire pour préserver les standards de la race passe par l'élimination » confie un éleveur. Reste que « la viande de percheron se vend très mal. Elle est grasse, les amateurs préfèrent la viande du pur-sang ».
À quoi peut servirun percheron aujourd'hui ?
Prisé des Japonais et des Américains, ce cheval, costaud comme un sumo, est capable de tracter des charges extrêmement lourdes et fait la joie des fêtes populaires. Aujourd'hui, le percheron tente de recommencer à creuser son sillon avec le développement durable, la réinsertion. Sa force tranquille inspire la sérénité, apaise les comportements en ville. On le voit à Argentan, Honfleur ou Deauville, promener des touristes, transporter des enfants, ramasser les ordures ou transporter l'eau pour arroser les plantes de la ville. En plus « ça évite les gaz d'échappement » précise Romain Lepoivre, 24 ans. En Allemagne où la pression des Verts est forte, le cheval percheron débarde les arbres des zones sensibles ou inaccessibles. Il est aussi surtout connu pour sa participation à la fête de la bière. Les éleveurs comptent aussi sur le développement du bio pour le voir revenir dans les exploitations agricoles, notamment dans les vignes.
Ouest-France
L'avenir de cette « race menacée » viendra peut-être du développement de l'agriculture bio. En attendant, l'emblème du Perche paradait, dimanche, à Mortagne.
Une centaine de chevaux percherons ont défilé hier devant les anciennes tribunes de l'hippodrome de Mortagne-au-Perche. Le championnat départemental n'est pas seulement une grande parade dans le berceau de la race. Ultime sélection avant le national du Haras du Pin, ce rassemblement est un moment attendu des derniers éleveurs percherons avec la consécration ou la déception après le verdict du jury. Et l'occasion de lancer un SOS devant la menace de la disparition de cette race emblématique du Perche dont l'origine est attribuée au croisement d'une race locale de trait et d'un cheval arabe.
20 000 : c'est approximativement le nombre de chevaux percherons recensés sur Terre. Michel Lepoivre, président du Syndicat Ornais du cheval percheron estime entre 100 à 200 les spécimens vivant dans le « berceau de la race », c'est-à-dire dans le « grand Perche ». 500 à 700 juments, typées percheronnes, sont saillies chaque année par 140 étalons. L'éleveur de Saint-Aubin-de-Courteraie, même s'il croit en l'avenir, reconnaît que la race est aujourd'hui « menacée ». Jacki Lorenzo, n'est guère optimiste sur sa destinée.
« Son entretien coûte très cher »
« L'avenir du percheron n'est pas rose ». Pourquoi ? « Son entretien coûte très cher, environ 2 500 € par an. Il faut avoir de l'argent pour avoir des chevaux ». L'élevage est donc loin d'être une source de revenus, plutôt une affaire de passionnés et de mordus. « Nous avons tous un emploi. Je suis poissonnier à Paris, Michel Lepoivre est entrepreneur. » Quintus, le grand cheval (1,85 m au garrot) qu'il a élevé à Saint-Victor-de-Réno foulera dans quelques jours le sol marocain. Son nouveau propriétaire, le roi du Maroc, l'a acquis pour la coquette somme de 32 000 €. Pour autant, cette somme « extraordinaire » pour un cheval percheron ajoutée à celle des autres juments vendues cette année ne suffira pas à l'éleveur pour couvrir les frais de nourriture et de vétérinaire.
Après avoir connu son apogée avec la diligence, le transport des hommes et des marchandises, les travaux dans les champs et le débardage en forêt, ce cheval de trait lourd « au sang-froid », calme et solide, doit son déclin à la mécanisation. Beaucoup d'animaux ont terminé leur vie sur les étals des boucheries chevalines. Ce débouché, peu glorieux, a un temps modifié les critères de la race en privilégiant les animaux charnus. Cette économie n'a pas complètement disparu et concerne aujourd'hui environ 1/3 des percherons. « La sélection nécessaire pour préserver les standards de la race passe par l'élimination » confie un éleveur. Reste que « la viande de percheron se vend très mal. Elle est grasse, les amateurs préfèrent la viande du pur-sang ».
À quoi peut servirun percheron aujourd'hui ?
Prisé des Japonais et des Américains, ce cheval, costaud comme un sumo, est capable de tracter des charges extrêmement lourdes et fait la joie des fêtes populaires. Aujourd'hui, le percheron tente de recommencer à creuser son sillon avec le développement durable, la réinsertion. Sa force tranquille inspire la sérénité, apaise les comportements en ville. On le voit à Argentan, Honfleur ou Deauville, promener des touristes, transporter des enfants, ramasser les ordures ou transporter l'eau pour arroser les plantes de la ville. En plus « ça évite les gaz d'échappement » précise Romain Lepoivre, 24 ans. En Allemagne où la pression des Verts est forte, le cheval percheron débarde les arbres des zones sensibles ou inaccessibles. Il est aussi surtout connu pour sa participation à la fête de la bière. Les éleveurs comptent aussi sur le développement du bio pour le voir revenir dans les exploitations agricoles, notamment dans les vignes.
Ouest-France
Re: Travail aux champs... le Percheron.
La traction animal permettra en effet de faire perdurer le Percheron, Lord ton harnais est prêt...
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