De l'identité et du centralisme.
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De l'identité et du centralisme.
Boujou.
Voici un extrait de l'entretien de Mona Ozouf paru annui dans le Télégramme:
«La France a l'obsession de l'unité»
La République peut-elle demeurer «une et indivisible» en laissant quand même place aux différences et aux communautés?
Bien entendu. Cela me paraît même une évidence. Nous mesurons aujourd'hui l'injustice de l'Histoire nationale telle qu'elle est racontée dans nos vieux manuels scolaires. Je suis convaincue qu'il est possible d'imaginer que la fidélité à la culture nationale est compatible avec le respect des cultures locales. La France a toujours été un pays divisé : du temps des Gaulois, avec les Armagnacs et les Bourguignons, les Montagnards et les Girondins, les Versaillais et les Communards, les rouges et les blancs, la gauche et la droite. C'est peut-être parce que la France a été si divisée qu'elle a cultivé une espèce d'obsession de l'unité au prix d'une rigidité et d'un appauvrissement qu'on essaie aujourd'hui de compenser de diverses manières, et notamment en ce qui concerne les langues minoritaires.
Aujourd'hui, le gouvernement lance un débat sur la question de l'identité nationale. Est-ce à vos yeux un débat nécessaire?
Je voudrais être équitable à ce sujet. Ce débat est intéressant. Il est utile de se demander de quoi nous sommes faits. Il me paraît intéressant de réfléchir à la question de savoir ce que c'est d'être français. Répondre à cette question est quelque chose de tout à fait passionnant. Cela étant, le débat d'aujourd'hui me paraît tout à fait caractéristique de la tentation autoritaire française.
Comment s'est construite l'identité nationale? Nous avons fait l'apprentissage de notre vie commune à travers des associations, des églises, des syndicats, des métiers, des villes, des régionsetc. Aujourd'hui, on lance un débat sur l'identité nationale du haut vers le bas. Il est, à cet égard, caractéristique qu'on ait choisi les préfets et les sous-préfets pour organiser ce débat.
Cette question venue du haut révèle au fond un manque de confiance dans l'expression démocratique spontanée. Il me semble que cela traduit un manque de foi. Je me demande par ailleurs si cette démarche ne va pas être contre-productive. Je me demande si le fait de tenter de définir une identité nationale centralisée ne va pas réveiller des démarches qui iront exactement à l'inverse de l'intention affichée et du résultat recherché. Je suis méfiante, non pas sur l'intérêt profond du débat, mais sur la manière dont il est lancé. Cette manière est typiquement française, c'est-à-dire centralisée, gouvernementale et autoritaire.
Voici un extrait de l'entretien de Mona Ozouf paru annui dans le Télégramme:
«La France a l'obsession de l'unité»
La République peut-elle demeurer «une et indivisible» en laissant quand même place aux différences et aux communautés?
Bien entendu. Cela me paraît même une évidence. Nous mesurons aujourd'hui l'injustice de l'Histoire nationale telle qu'elle est racontée dans nos vieux manuels scolaires. Je suis convaincue qu'il est possible d'imaginer que la fidélité à la culture nationale est compatible avec le respect des cultures locales. La France a toujours été un pays divisé : du temps des Gaulois, avec les Armagnacs et les Bourguignons, les Montagnards et les Girondins, les Versaillais et les Communards, les rouges et les blancs, la gauche et la droite. C'est peut-être parce que la France a été si divisée qu'elle a cultivé une espèce d'obsession de l'unité au prix d'une rigidité et d'un appauvrissement qu'on essaie aujourd'hui de compenser de diverses manières, et notamment en ce qui concerne les langues minoritaires.
Aujourd'hui, le gouvernement lance un débat sur la question de l'identité nationale. Est-ce à vos yeux un débat nécessaire?
Je voudrais être équitable à ce sujet. Ce débat est intéressant. Il est utile de se demander de quoi nous sommes faits. Il me paraît intéressant de réfléchir à la question de savoir ce que c'est d'être français. Répondre à cette question est quelque chose de tout à fait passionnant. Cela étant, le débat d'aujourd'hui me paraît tout à fait caractéristique de la tentation autoritaire française.
Comment s'est construite l'identité nationale? Nous avons fait l'apprentissage de notre vie commune à travers des associations, des églises, des syndicats, des métiers, des villes, des régionsetc. Aujourd'hui, on lance un débat sur l'identité nationale du haut vers le bas. Il est, à cet égard, caractéristique qu'on ait choisi les préfets et les sous-préfets pour organiser ce débat.
Cette question venue du haut révèle au fond un manque de confiance dans l'expression démocratique spontanée. Il me semble que cela traduit un manque de foi. Je me demande par ailleurs si cette démarche ne va pas être contre-productive. Je me demande si le fait de tenter de définir une identité nationale centralisée ne va pas réveiller des démarches qui iront exactement à l'inverse de l'intention affichée et du résultat recherché. Je suis méfiante, non pas sur l'intérêt profond du débat, mais sur la manière dont il est lancé. Cette manière est typiquement française, c'est-à-dire centralisée, gouvernementale et autoritaire.
Re: De l'identité et du centralisme.
y en a plein en Haut Cotentin, voir aussi le livre "les 3 vies de Babe Ozouf"
Re: De l'identité et du centralisme.
LA PROCHAINE SERA LA BONNE Mais celle ci est à lire tout de même
proposition de loi
tendant à la réunification de la Normandie
Cette proposition de loi est caduque (informations sur la caducité des textes).
proposition de loi
tendant à la réunification de la Normandie
- Texte n° 197 (1999-2000) de M. Daniel GOULET et plusieurs de ses collègues, déposé au Sénat le 2 février 2000
Cette proposition de loi est caduque (informations sur la caducité des textes).
Re: De l'identité et du centralisme.
autonomie = Non
70 % contre en Guyane pour 48.16 % de participants. En Martinique c'est 79 % pour 55.35 % de participation.
Depuis que l'autonomie est étendue à la Corse les élus ne l'utilise pas et les fonds de développement pour infrastructures lourdes passent dans les terrains de foot et les salles communales (malgré la présence dans les commissions de représentants de l'état!
Un monde de fous? Pas vraiment, les électeurs de ces territoires sensibles (systèmes claniques entre autres) affichent à la sortie des urnes une défiance vis à vis de leurs élus locaux!!!
Quand on voit ce qui se passe seulement chez nous on comprend finalement. Et que ça serve de leçon aux partisans du référendum...
Autre sujet mais pas si éloigné: saviez vous que vers 1968 la DATAR avait commandé à u ncabinet US un rapport qui devait resté secret. Celui ci envisageait les moyens de développer la Corse.
Un scénario privilégié retenu était d'éroder fortement l'identité culturelle corse en faisant progresser le peuplement pour arriver à 500 000 habitants majoritairement non Corses. Une réserve d'indiens avec culturicide.
Source = Faut-il abandonner la Corse d'Antoine Albertini (journaliste de Corsica correspondant du Monde en Corse et auteur des "dessous de l'affaire Colonna"? Editions Larousse "à dire vrai" .
La technique de l'érosion/aculturation fonctionne très bien en vérité depuis de nombreuses années sans le recours en masse aux "immigrés" et ceci partout.
Ne pas donner de travail "moderne" aux populations provinciales et leur envoyer les industries dangereuses et les dechets au profit d'une "élite" centralisatrice en est une autre!
70 % contre en Guyane pour 48.16 % de participants. En Martinique c'est 79 % pour 55.35 % de participation.
Depuis que l'autonomie est étendue à la Corse les élus ne l'utilise pas et les fonds de développement pour infrastructures lourdes passent dans les terrains de foot et les salles communales (malgré la présence dans les commissions de représentants de l'état!
Un monde de fous? Pas vraiment, les électeurs de ces territoires sensibles (systèmes claniques entre autres) affichent à la sortie des urnes une défiance vis à vis de leurs élus locaux!!!
Quand on voit ce qui se passe seulement chez nous on comprend finalement. Et que ça serve de leçon aux partisans du référendum...
Autre sujet mais pas si éloigné: saviez vous que vers 1968 la DATAR avait commandé à u ncabinet US un rapport qui devait resté secret. Celui ci envisageait les moyens de développer la Corse.
Un scénario privilégié retenu était d'éroder fortement l'identité culturelle corse en faisant progresser le peuplement pour arriver à 500 000 habitants majoritairement non Corses. Une réserve d'indiens avec culturicide.
Source = Faut-il abandonner la Corse d'Antoine Albertini (journaliste de Corsica correspondant du Monde en Corse et auteur des "dessous de l'affaire Colonna"? Editions Larousse "à dire vrai" .
La technique de l'érosion/aculturation fonctionne très bien en vérité depuis de nombreuses années sans le recours en masse aux "immigrés" et ceci partout.
Ne pas donner de travail "moderne" aux populations provinciales et leur envoyer les industries dangereuses et les dechets au profit d'une "élite" centralisatrice en est une autre!
Re: De l'identité et du centralisme.
Boujou.
Tout à fait d'acco. Ceci dit la Guyane et la Martinique comme toutes nos îles sont un cas vis à vis des régions de la métropole car c'est l'état qui hélas injecte de l'argent pour faire tenir les populations pauvres... dans un cadre d'autonomie qui va régler la note du chomage là-bas?
Tout à fait d'acco. Ceci dit la Guyane et la Martinique comme toutes nos îles sont un cas vis à vis des régions de la métropole car c'est l'état qui hélas injecte de l'argent pour faire tenir les populations pauvres... dans un cadre d'autonomie qui va régler la note du chomage là-bas?
Re: De l'identité et du centralisme.
Si ça continue on va être dans le même cas d'ici peu...actuellement pour rejoindre Cherbourg ou Granville de Paris en train on met autant de temps que sous l'autre Napoléon III et presque autant parfois que pour aller en Martinique! Sans injonction de sous via le nucléaire pour le moment qu'en serait-il de la Hague? Les politiques locaux (ou pas d'ailleurs) ne se lasse pas de le rappeler. Et on continue de construire des piscine pour recevoir les larmes des occasions et paysages perdus!!!
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