Antoine Rufenacht.
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Antoine Rufenacht.
Boujou.
"Ne dites plus Le Havre, mais «L.H.»! Maire depuis 1995, Antoine Rufenacht (UMP) est parvenu à faire sortir Le Havre de la grisaille et de l’indifférence pour en faire aujourd’hui une ville tendance. Gros plan sur un Pygmalion qui ne cesse de transformer sa ville.
La scène se déroule un soir d’octobre dernier, en petit comité, dans le jardin d’hiver de l’Élysée. Ce soir-là, Nicolas Sarkozy a décidé d’organiser une cérémonie un peu singulière en l’honneur du maire du Havre, Antoine Rufenacht, à qui il doit remettre la cravate rouge de commandeur de la Légion d’honneur. Habituellement, pour ces distinctions, c’est la salle des fêtes du palais de la présidence qui sert de décor. Les personnalités récompensées y sont alignées les unes à côté des autres et le président enchaîne les décorations, sur un rythme presque mécanique. Là, le chef de l’État a voulu faire les choses différemment. La raison ? « Tu es une personnalité à part dans notre famille politique », souligne-t-il en l’endroit du maire du Havre, qu’il tutoie, à la surprise de beaucoup d’invités, tous triés sur le volet.
Une personnalité à part ? Antoine Rufenacht a toujours cultivé ce goût du retrait sur les choses, sur les événements. Un recul certain, «une sorte de flegme à la britannique», disent ceux qui le connaissent depuis longtemps. Ce qui lui confère une sorte de sagesse, et qui en fait un homme respecté, par sa famille politique comme par ses opposants. L’arrogance de ses débuts en politique, au milieu des années 1970, s’est peu à peu évaporée. Les défaites successives à la mairie du Havre forgent un caractère, un destin peut-être, en tout cas, elles apprennent la patience. Jusqu’à ce jour de 1995 où, après trois tentatives infructueuses, il peut enfin s’asseoir dans le siège de maire du Havre. Il en rêvait depuis l’adolescence.
Il a fallu du temps. Mais Antoine Rufenacht, que rien ne faisait cadrer dans le décor de cette ville longtemps communiste - il est fils de négociants, fortuné, énarque et protestant - a fini par y arriver. À force de ténacité. Et parce que les Havrais avaient envie de donner un autre destin à leur ville. C’est sans doute pour cette raison-là qu’Antoine Rufenacht n’a jamais voulu répondre aux sirènes extérieures… Devenu directeur de campagne de son ami Jacques Chirac en 2002, il aurait pu, au lendemain de la victoire, obtenir le ministère de son choix. Mais il a renoncé, considérant que sa seule passion, finalement, c’est sa ville. « Ma place est au Havre », a-t-il toujours martelé en songeant, également, qu’il est plus aisé de laisser sa marque à la tête d’une ville ou d’une agglomération qu’en passant quelques mois à la tête d’un ministère.
Deux mandats après son élection à la mairie, Antoine Rufenacht peut mesurer le chemin parcouru. Jadis loin de tout, Le Havre est aujourd’hui la ville dont on parle. Nicolas Sarkozy en fait la charnière de Paris vers le monde dans le cadre du Grand Paris. « Le Havre est le port de Paris », a-t-il dit. D’ailleurs Jacques Attali, dans son rapport sur la croissance qu’il avait remis au chef de l’État en novembre 2007, s’était même étonné qu’à une époque de son histoire, la France n’ait pas choisi Le Havre comme capitale «parce que, constate-t-il, toutes les grandes capitales ont un accès maritime». Bref,« La ville est devenue tellement tendance que, de même que les jeunes disent L.A. pour Los Angeles, il ne faut plus dire Le Havre mais L.H». L’auteur de cette phrase ? Nicolas Sarkozy, inspiré par sa conseillère politique, Catherine Pégard, enfant du Havre et ancienne journaliste. La phrase a fait « le buzz » sur internet et les petits malins ont flairé le filon pour faire commerce de ces initiales qui claquent désormais comme une marque de fabrique. Qui eût cru qu’un jour Le Havre s’afficherait sur des tee-shirts et qu’Antoine Rufenacht, pourtant peu adepte de l’architecture Perret dans les années 1970, en serait aujourd’hui l’un des meilleurs ambassadeurs? La ville est parvenue à décrocher un classement au patrimoine mondial de l’Unesco, en juillet2005. Le temps a fait son œuvre et Le Havre est sorti de l’ombre.
Après avoir modernisé la ville, Antoine Rufenacht veut maintenant lui donner un vrai destin. Pour cela, les projets d’équipements ne manquent pas. Les travaux du tramway débuteront dans six mois pour une mise en service fin 2012. Le Grand Stade, avec ses 25000 places et sa signature architecturale audacieuse, sera ouvert pour la fin 2011 ; la première pierre sera posée en avril à l’entrée de la ville, en lieu et place d’une gare de triage. Et Jean Nouvel, le génial architecte, a conçu «Les Bains des Docks» non pas comme une piscine municipale classique mais comme un véritable lieu de détente et de loisirs, inspiré de la tradition des thermes romains. L’auteur du musée des Arts premiers, à Paris, est également à l’origine d’un autre projet, qui fait polémique au Havre: le Centre de la Mer et du développement durable, aujourd’hui baptisé « Odyssey 21 ». Une tour de 120 mètres de hauteur avec un immense belvédère à près de cent mètres de hauteur. Le lieu sera tourné vers la vie du port, de l’estuaire, du transport maritime et des échanges internationaux. Les premiers travaux devraient débuter courant 2011 pour une mise en service vers 2014-2015. Objectif: attirer quelque 300 000 visiteurs par an. Un Centre de congrès devrait également voir le jour ces prochaines années. Une étude de faisabilité est en cours et la décision sera prise l’année prochaine, en principe.
Dans dix ans, Le Havre sera aussi relié à Paris en soixante-quinze minutes grâce à une ligne ferroviaire à grande vitesse. Une vraie révolution, promise, puis confirmée en juillet dernier à l’occasion d’une visite de Nicolas Sarkozy dans la ville. Aujourd’hui, quand tout va bien, il faut au minimum deux heures pour faire le trajet Le Havre-Rouen-Paris. Demain, Rouen sera à quarante-cinq minutes, Le Havre une demi-heure de plus. La ligne à grande vitesse «Paris-Normandie» va gommer les distances.
Quand il cite des villes qui lui servent de référence, Antoine Rufenacht évoque souvent Bilbao, qui a su sortir d’un certain marasme depuis la création du Musée Guggenheim. Le Havre est désormais sur la même ligne, celle d’une reconnaissance après des décennies d’indifférence. Avec une date que le maire conserve en tête: 2017. Cette année-là, la ville fêtera le cinq-centième anniversaire de sa création par François Ier. À l’époque, le roi de France avait voulu que ce point sur la rive nord de l’estuaire devienne un port de défense pour se protéger des envahisseurs. En cinq cents ans, Le Havre a finalement accompli le chemin inverse: la ville, grâce à son port de commerce, est aujourd’hui, en France, l’une des plus ouvertes sur le monde. Son visage d’hier a disparu. Il laisse place à un autre, plus moderne et ancré dans son temps. «L’œuvre la plus visible d’un maire, c’est la marque qu’il imprime au visage de sa ville». Cette phrase-là, Antoine Rufenacht doit s’en délecter. D’autant qu’elle vient d’un de ses amis politiques, Jacques Chirac, dans ses mémoires, Chaque pas doit être un but."
Retrouvez l'article intégral dans la version papier de Normandie Magazine n° 233 (décembre 2009-janvier 2010)
"Ne dites plus Le Havre, mais «L.H.»! Maire depuis 1995, Antoine Rufenacht (UMP) est parvenu à faire sortir Le Havre de la grisaille et de l’indifférence pour en faire aujourd’hui une ville tendance. Gros plan sur un Pygmalion qui ne cesse de transformer sa ville.
La scène se déroule un soir d’octobre dernier, en petit comité, dans le jardin d’hiver de l’Élysée. Ce soir-là, Nicolas Sarkozy a décidé d’organiser une cérémonie un peu singulière en l’honneur du maire du Havre, Antoine Rufenacht, à qui il doit remettre la cravate rouge de commandeur de la Légion d’honneur. Habituellement, pour ces distinctions, c’est la salle des fêtes du palais de la présidence qui sert de décor. Les personnalités récompensées y sont alignées les unes à côté des autres et le président enchaîne les décorations, sur un rythme presque mécanique. Là, le chef de l’État a voulu faire les choses différemment. La raison ? « Tu es une personnalité à part dans notre famille politique », souligne-t-il en l’endroit du maire du Havre, qu’il tutoie, à la surprise de beaucoup d’invités, tous triés sur le volet.
Une personnalité à part ? Antoine Rufenacht a toujours cultivé ce goût du retrait sur les choses, sur les événements. Un recul certain, «une sorte de flegme à la britannique», disent ceux qui le connaissent depuis longtemps. Ce qui lui confère une sorte de sagesse, et qui en fait un homme respecté, par sa famille politique comme par ses opposants. L’arrogance de ses débuts en politique, au milieu des années 1970, s’est peu à peu évaporée. Les défaites successives à la mairie du Havre forgent un caractère, un destin peut-être, en tout cas, elles apprennent la patience. Jusqu’à ce jour de 1995 où, après trois tentatives infructueuses, il peut enfin s’asseoir dans le siège de maire du Havre. Il en rêvait depuis l’adolescence.
Il a fallu du temps. Mais Antoine Rufenacht, que rien ne faisait cadrer dans le décor de cette ville longtemps communiste - il est fils de négociants, fortuné, énarque et protestant - a fini par y arriver. À force de ténacité. Et parce que les Havrais avaient envie de donner un autre destin à leur ville. C’est sans doute pour cette raison-là qu’Antoine Rufenacht n’a jamais voulu répondre aux sirènes extérieures… Devenu directeur de campagne de son ami Jacques Chirac en 2002, il aurait pu, au lendemain de la victoire, obtenir le ministère de son choix. Mais il a renoncé, considérant que sa seule passion, finalement, c’est sa ville. « Ma place est au Havre », a-t-il toujours martelé en songeant, également, qu’il est plus aisé de laisser sa marque à la tête d’une ville ou d’une agglomération qu’en passant quelques mois à la tête d’un ministère.
Deux mandats après son élection à la mairie, Antoine Rufenacht peut mesurer le chemin parcouru. Jadis loin de tout, Le Havre est aujourd’hui la ville dont on parle. Nicolas Sarkozy en fait la charnière de Paris vers le monde dans le cadre du Grand Paris. « Le Havre est le port de Paris », a-t-il dit. D’ailleurs Jacques Attali, dans son rapport sur la croissance qu’il avait remis au chef de l’État en novembre 2007, s’était même étonné qu’à une époque de son histoire, la France n’ait pas choisi Le Havre comme capitale «parce que, constate-t-il, toutes les grandes capitales ont un accès maritime». Bref,« La ville est devenue tellement tendance que, de même que les jeunes disent L.A. pour Los Angeles, il ne faut plus dire Le Havre mais L.H». L’auteur de cette phrase ? Nicolas Sarkozy, inspiré par sa conseillère politique, Catherine Pégard, enfant du Havre et ancienne journaliste. La phrase a fait « le buzz » sur internet et les petits malins ont flairé le filon pour faire commerce de ces initiales qui claquent désormais comme une marque de fabrique. Qui eût cru qu’un jour Le Havre s’afficherait sur des tee-shirts et qu’Antoine Rufenacht, pourtant peu adepte de l’architecture Perret dans les années 1970, en serait aujourd’hui l’un des meilleurs ambassadeurs? La ville est parvenue à décrocher un classement au patrimoine mondial de l’Unesco, en juillet2005. Le temps a fait son œuvre et Le Havre est sorti de l’ombre.
Après avoir modernisé la ville, Antoine Rufenacht veut maintenant lui donner un vrai destin. Pour cela, les projets d’équipements ne manquent pas. Les travaux du tramway débuteront dans six mois pour une mise en service fin 2012. Le Grand Stade, avec ses 25000 places et sa signature architecturale audacieuse, sera ouvert pour la fin 2011 ; la première pierre sera posée en avril à l’entrée de la ville, en lieu et place d’une gare de triage. Et Jean Nouvel, le génial architecte, a conçu «Les Bains des Docks» non pas comme une piscine municipale classique mais comme un véritable lieu de détente et de loisirs, inspiré de la tradition des thermes romains. L’auteur du musée des Arts premiers, à Paris, est également à l’origine d’un autre projet, qui fait polémique au Havre: le Centre de la Mer et du développement durable, aujourd’hui baptisé « Odyssey 21 ». Une tour de 120 mètres de hauteur avec un immense belvédère à près de cent mètres de hauteur. Le lieu sera tourné vers la vie du port, de l’estuaire, du transport maritime et des échanges internationaux. Les premiers travaux devraient débuter courant 2011 pour une mise en service vers 2014-2015. Objectif: attirer quelque 300 000 visiteurs par an. Un Centre de congrès devrait également voir le jour ces prochaines années. Une étude de faisabilité est en cours et la décision sera prise l’année prochaine, en principe.
Dans dix ans, Le Havre sera aussi relié à Paris en soixante-quinze minutes grâce à une ligne ferroviaire à grande vitesse. Une vraie révolution, promise, puis confirmée en juillet dernier à l’occasion d’une visite de Nicolas Sarkozy dans la ville. Aujourd’hui, quand tout va bien, il faut au minimum deux heures pour faire le trajet Le Havre-Rouen-Paris. Demain, Rouen sera à quarante-cinq minutes, Le Havre une demi-heure de plus. La ligne à grande vitesse «Paris-Normandie» va gommer les distances.
Quand il cite des villes qui lui servent de référence, Antoine Rufenacht évoque souvent Bilbao, qui a su sortir d’un certain marasme depuis la création du Musée Guggenheim. Le Havre est désormais sur la même ligne, celle d’une reconnaissance après des décennies d’indifférence. Avec une date que le maire conserve en tête: 2017. Cette année-là, la ville fêtera le cinq-centième anniversaire de sa création par François Ier. À l’époque, le roi de France avait voulu que ce point sur la rive nord de l’estuaire devienne un port de défense pour se protéger des envahisseurs. En cinq cents ans, Le Havre a finalement accompli le chemin inverse: la ville, grâce à son port de commerce, est aujourd’hui, en France, l’une des plus ouvertes sur le monde. Son visage d’hier a disparu. Il laisse place à un autre, plus moderne et ancré dans son temps. «L’œuvre la plus visible d’un maire, c’est la marque qu’il imprime au visage de sa ville». Cette phrase-là, Antoine Rufenacht doit s’en délecter. D’autant qu’elle vient d’un de ses amis politiques, Jacques Chirac, dans ses mémoires, Chaque pas doit être un but."
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Re: Antoine Rufenacht.
Rufnacht, il se croit à L.A. !!!!
«Les Bains des Docks»...J'ai vu les soit disant docks...L'esthetique laisse a desirer, ça n'a rien de "normand".
LH pour paris, comme Le Pirée pour Athenes...
«Les Bains des Docks»...J'ai vu les soit disant docks...L'esthetique laisse a desirer, ça n'a rien de "normand".
LH pour paris, comme Le Pirée pour Athenes...
Re: Antoine Rufenacht.
Ben J'espere, Jarl !
L'est à craindre que l'Antoine se prenne, lui aussi pour la grenouille qui se voulait aussi grosse que le boeuf :
http://fablesjdlf.free.fr/a_c_lgqvsfagqlb.htm
L'est à craindre que l'Antoine se prenne, lui aussi pour la grenouille qui se voulait aussi grosse que le boeuf :
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