L'avenir d'Alençon.
Page 1 sur 1
L'avenir d'Alençon.
Boujou.
A quoi ressemblera Alençon dans dix ans ? A l'occasion du 20 000e numéro d'Ouest-France, un urbaniste répond : tout est encore possible.
Parlons d'avenir avec...
Thierry Loyer, architecte urbaniste au conseil départemental en architecture, urbanisme et environnement.
La population diminue, la ville ronronne... faut-il craindre l'avenir à Alençon ?
A l'évidence, nous sommes en rupture d'équilibre. La ville est trop petite, les seuils de population sont trop bas et cette perte de vitesse s'accélère : quand je suis arrivé il y a quatre ans par exemple, j'avais été séduit par la brasserie La Renaissance, fermée aujourd'hui... Il ne faut pas en arriver à ce que les fonctionnaires de passage, qui habitent quelques années ici, repartent en disant qu'Alençon est un trou !
Qu'est-ce qui ne va pas ici ?
Il y a tout ce qu'il faut et pourtant ça ne tourne pas rond. La ville manque d'unité, d'identité. Il faudrait un projet fédérateur. Beaucoup de pistes sont possibles : un grand plan vert pour rompre l'aspect beaucoup trop minéral ; un vrai travail autour de la rivière Sarthe, qui peut engendrer toute une économie de loisirs ; un projet artistique place Foch au lieu de ce parking hors mesure, sidérant ; un élan autour du cheval, pour que toute la ville soit en fête quand il y a des courses à l'hippodrome...
Il faut travailler sur l'image ?
La ville n'a pas mauvaise réputation : elle n'a pas de réputation, tout simplement. Quand les Alençonnais auront de beaux espaces publics et de vrais quartiers ils défendront leur ville. Aujourd'hui, qu'est-ce qui fait que les habitants se sentent alençonnais ? Alors que certains ne sont jamais sortis de l'Orne ? Il faut travailler sur l'identité du lieu, se contenter de ce qu'on a et le mettre en valeur : ou alors devenir la banlieue du Mans. Moi, je crois à l'autonomie des villes, mais il faut leur trouver un sens.
Comment faire ?
Ça mérite de faire venir des équipes internationales pour mener des études sur Alençon. De petites villes l'ont fait, avec succès. Cela passe par l'acceptation du regard extérieur et de la critique pour une remise en question de tout le monde, et pas seulement des politiques. Sinon la ville périclite au lieu de se mobiliser autour d'un projet. Regardez par exemple La Charité-sur-Loire : en quelques années, c'est devenu la ville du livre. Alençon a des atouts qu'il serait temps d'abattre.
Vous avez bon espoir ?
Je suis sûr qu'Alençon sera sauvé. Même au bout du ponton, les gens se ressaisissent et pour l'aménagement du territoire, il n'est jamais trop tard. En revanche, il y a urgence à réfléchir car, depuis trop longtemps déjà, les indicateurs ne sont pas bons. Et on ne doit pas tout mettre au compte de la crise, qui a bon dos...
Donc c'est le moment d'agir ?
Il n'y a que du vide, c'est le moment de faire le plein et je crois fermement qu'Alençon peut recommencer à grandir. Si elle sait s'ouvrir, être ambitieuse et raisonnable à la fois, la ville retrouvera une qualité urbaine qui fera dire : « Il fait bon vivre ici. » C'est le moment, il faut y aller...
Propos recueillis par Béatrice LIMON.
Ouest-France
A quoi ressemblera Alençon dans dix ans ? A l'occasion du 20 000e numéro d'Ouest-France, un urbaniste répond : tout est encore possible.
Parlons d'avenir avec...
Thierry Loyer, architecte urbaniste au conseil départemental en architecture, urbanisme et environnement.
La population diminue, la ville ronronne... faut-il craindre l'avenir à Alençon ?
A l'évidence, nous sommes en rupture d'équilibre. La ville est trop petite, les seuils de population sont trop bas et cette perte de vitesse s'accélère : quand je suis arrivé il y a quatre ans par exemple, j'avais été séduit par la brasserie La Renaissance, fermée aujourd'hui... Il ne faut pas en arriver à ce que les fonctionnaires de passage, qui habitent quelques années ici, repartent en disant qu'Alençon est un trou !
Qu'est-ce qui ne va pas ici ?
Il y a tout ce qu'il faut et pourtant ça ne tourne pas rond. La ville manque d'unité, d'identité. Il faudrait un projet fédérateur. Beaucoup de pistes sont possibles : un grand plan vert pour rompre l'aspect beaucoup trop minéral ; un vrai travail autour de la rivière Sarthe, qui peut engendrer toute une économie de loisirs ; un projet artistique place Foch au lieu de ce parking hors mesure, sidérant ; un élan autour du cheval, pour que toute la ville soit en fête quand il y a des courses à l'hippodrome...
Il faut travailler sur l'image ?
La ville n'a pas mauvaise réputation : elle n'a pas de réputation, tout simplement. Quand les Alençonnais auront de beaux espaces publics et de vrais quartiers ils défendront leur ville. Aujourd'hui, qu'est-ce qui fait que les habitants se sentent alençonnais ? Alors que certains ne sont jamais sortis de l'Orne ? Il faut travailler sur l'identité du lieu, se contenter de ce qu'on a et le mettre en valeur : ou alors devenir la banlieue du Mans. Moi, je crois à l'autonomie des villes, mais il faut leur trouver un sens.
Comment faire ?
Ça mérite de faire venir des équipes internationales pour mener des études sur Alençon. De petites villes l'ont fait, avec succès. Cela passe par l'acceptation du regard extérieur et de la critique pour une remise en question de tout le monde, et pas seulement des politiques. Sinon la ville périclite au lieu de se mobiliser autour d'un projet. Regardez par exemple La Charité-sur-Loire : en quelques années, c'est devenu la ville du livre. Alençon a des atouts qu'il serait temps d'abattre.
Vous avez bon espoir ?
Je suis sûr qu'Alençon sera sauvé. Même au bout du ponton, les gens se ressaisissent et pour l'aménagement du territoire, il n'est jamais trop tard. En revanche, il y a urgence à réfléchir car, depuis trop longtemps déjà, les indicateurs ne sont pas bons. Et on ne doit pas tout mettre au compte de la crise, qui a bon dos...
Donc c'est le moment d'agir ?
Il n'y a que du vide, c'est le moment de faire le plein et je crois fermement qu'Alençon peut recommencer à grandir. Si elle sait s'ouvrir, être ambitieuse et raisonnable à la fois, la ville retrouvera une qualité urbaine qui fera dire : « Il fait bon vivre ici. » C'est le moment, il faut y aller...
Propos recueillis par Béatrice LIMON.
Ouest-France
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum