Le débarquement a eut lieu à St Marcouf.
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Le débarquement a eut lieu à St Marcouf.
Boujou.
Deux heures avant de poser le pied à Utah Beach, les Américains ont débarqué sur l'archipel de Saint-Marcouf. Dans un docu-fiction, le journaliste Vincent Pouchain raconte cet événement méconnu du jour J.
Entretien :
Pouvez-vous nous planter le décor de votre film ?
Ça paraît hallucinant, mais les alliés ont découvert l'existence de ces deux îles trois semaines seulement avant le jour J. Un avion de reconnaissance qui les a survolées a cru voir des canons de 88 mm. Morceau de bois ou véritables armes, il fallait lever le doute avant le débarquement à Utah-Beach. Car si des canons étaient installés là, il fallait les neutraliser avant le Débarquement.
Que s'est-il passé le 6 juin 1944 ?
À 4 h du matin, le 4e escadron de cavalerie américain a débarqué sur ces deux îles. Un petit groupe s'approche discrètement de l'île grâce à des pneumatiques puis à la nage. À terre, ils constatent que les îles semblent désertes et ouvrent la voie aux 132 hommes de l'escadron. Mais si les Allemands ne sont pas là, ils sont bel et bien passés sur l'archipel. Et l'ont miné. Deux Américains ont été tués, dix-sept blessés... pour rien.
Vous avez rencontré des vétérans de cet escadron ?
Oui, je suis allé aux États-Unis pour mieux comprendre ce qui s'est passé. J'y ai rencontré Gene Muscarella. Le film lui est dédié : il est décédé trois mois après le tournage. Gene était épuisé, sous oxygène allongé sur son sofa. Je vous raconte ça, car cette opération sur Saint-Marcouf est la cause de la plupart de ses soucis de santé ultérieurs. Lui n'a pas sauté sur une mine. Quand les Allemands ont vu arriver l'armada alliée, ils ont ouvert le feu. Les îles ont été très durement canardées et Gene a été blessé par un obus.
Qu'est-ce qui vous a poussé à réaliser ce film ?
D'une part, le caractère inutile et insolite de cette opération que peu de gens connaissent. Finalement, les premières terres libérées par le Débarquement, ce sont ces deux îles. Il n'y a quasiment rien eu de fait sur cet événement, à part dix lignes dans le Jour le plus long, le livre de Cornelius Ryan. Mais ce n'est qu'une facette de l'histoire de cet archipel méconnu. À l'avenir, j'ai l'intention de raconter plus en détail cette histoire. Par exemple dans les années 60, RTL diffusait tous les jours un jeu en direct de Saint-Marcouf. Une course au trésor, entre Fort Boyard et Koh Lanta.
Qui a participé à ce film ?
La chaîne Normandie TV, qui diffuse cet été le docu-fiction, m'a soutenu dans ce projet. Les voix off et le mixage ont été réalisés dans les locaux de France Bleu Cotentin. L'Institut des métiers du cinéma de Normandie s'est occupé des effets visuels. Yoann Babin et Guillaume Hoareau, deux anciens de l'école, ont joué deux GI. J'ai également reçu une subvention du conseil général.
Propos recueillis parPierre SAULNIER.
Ouest-France
Deux heures avant de poser le pied à Utah Beach, les Américains ont débarqué sur l'archipel de Saint-Marcouf. Dans un docu-fiction, le journaliste Vincent Pouchain raconte cet événement méconnu du jour J.
Entretien :
Pouvez-vous nous planter le décor de votre film ?
Ça paraît hallucinant, mais les alliés ont découvert l'existence de ces deux îles trois semaines seulement avant le jour J. Un avion de reconnaissance qui les a survolées a cru voir des canons de 88 mm. Morceau de bois ou véritables armes, il fallait lever le doute avant le débarquement à Utah-Beach. Car si des canons étaient installés là, il fallait les neutraliser avant le Débarquement.
Que s'est-il passé le 6 juin 1944 ?
À 4 h du matin, le 4e escadron de cavalerie américain a débarqué sur ces deux îles. Un petit groupe s'approche discrètement de l'île grâce à des pneumatiques puis à la nage. À terre, ils constatent que les îles semblent désertes et ouvrent la voie aux 132 hommes de l'escadron. Mais si les Allemands ne sont pas là, ils sont bel et bien passés sur l'archipel. Et l'ont miné. Deux Américains ont été tués, dix-sept blessés... pour rien.
Vous avez rencontré des vétérans de cet escadron ?
Oui, je suis allé aux États-Unis pour mieux comprendre ce qui s'est passé. J'y ai rencontré Gene Muscarella. Le film lui est dédié : il est décédé trois mois après le tournage. Gene était épuisé, sous oxygène allongé sur son sofa. Je vous raconte ça, car cette opération sur Saint-Marcouf est la cause de la plupart de ses soucis de santé ultérieurs. Lui n'a pas sauté sur une mine. Quand les Allemands ont vu arriver l'armada alliée, ils ont ouvert le feu. Les îles ont été très durement canardées et Gene a été blessé par un obus.
Qu'est-ce qui vous a poussé à réaliser ce film ?
D'une part, le caractère inutile et insolite de cette opération que peu de gens connaissent. Finalement, les premières terres libérées par le Débarquement, ce sont ces deux îles. Il n'y a quasiment rien eu de fait sur cet événement, à part dix lignes dans le Jour le plus long, le livre de Cornelius Ryan. Mais ce n'est qu'une facette de l'histoire de cet archipel méconnu. À l'avenir, j'ai l'intention de raconter plus en détail cette histoire. Par exemple dans les années 60, RTL diffusait tous les jours un jeu en direct de Saint-Marcouf. Une course au trésor, entre Fort Boyard et Koh Lanta.
Qui a participé à ce film ?
La chaîne Normandie TV, qui diffuse cet été le docu-fiction, m'a soutenu dans ce projet. Les voix off et le mixage ont été réalisés dans les locaux de France Bleu Cotentin. L'Institut des métiers du cinéma de Normandie s'est occupé des effets visuels. Yoann Babin et Guillaume Hoareau, deux anciens de l'école, ont joué deux GI. J'ai également reçu une subvention du conseil général.
Propos recueillis parPierre SAULNIER.
Ouest-France
Re: Le débarquement a eut lieu à St Marcouf.
Boujou.
Le Cherbourgeois Vincent Pouchain vient de terminer un documentaire sur deux épisodes méconnus du 6 juin 1944.
Trois questions à...
Vincent Pouchain, réalisateur du documentaire Opération Saint-Marcouf.
Lundi soir, vous avez présenté à Saint-Lô votre documentaire de 52 minutes sur deux épisodes méconnus du Débarquement : la prise des deux îles Saint-Marcouf, et le bombardement du village du même nom. Comment avez-vous pris connaissance de ces événements ?
En lisant le livre Le Jour le plus long. Cornelius Ryan évoque ces faits, mais très brièvement. Ils se sont passés en amont du Débarquement à Utah-Beach. Ils ne font pas partie des événements les plus sanglants, ni des plus héroïques, mais si ces deux missions ont permis que l'arrivée des troupes US se passe bien sur les plages. La première consistait à neutraliser les éventuelles troupes allemandes stationnées dans les îles qui se trouvent juste en face d'Utah. La seconde avait pour but de réduire au silence les batteries d'artillerie de Crisbecq et Azeville, dont les canons pouvaient tirer sur les bateaux et les troupes débarquant à Utah. Malheureusement, les bombes sont tombées sur le village, faisant 43 victimes...
Comment se présente ce documentaire ?
C'est ce que l'on appelle un docu-fiction : mélange de documentaire avec des interviews, et de reconstitutions scénarisées sur les lieux-mêmes. Après la phase de documentation et d'écriture, il y a donc à chaque fois eu des tournages avec des figurants, qui incarnent civils et militaires. Nous sommes aussi allés à la rencontre des quelques témoins de l'époque qui sont toujours en vie : à Saint-Marcouf, bien évidemment, mais aussi aux États-Unis où j'ai retrouvé d'anciens soldats du 4e de Cavalerie, et aussi en Allemagne. La réalisation de ce projet s'est échelonnée sur presque quatre ans, depuis 2008. Pour tout dire, on a encore changé quelques éléments du montage lundi après-midi !
Où pourra-t-on voir votre documentaire ?
Il sera diffusé sur la chaîne Normandie TV. Ceci dit, je pense que l'on va aussi organiser quelques projections publiques, notamment du côté de Montebourg, afin que les habitants de Saint-Marcouf-de-l'Isle puissent venir le voir facilement. Mais aucune date n'est arrêtée pour l'instant.
Propos recueillis parLudovic RENOULT. Ouest-France
Le Cherbourgeois Vincent Pouchain vient de terminer un documentaire sur deux épisodes méconnus du 6 juin 1944.
Trois questions à...
Vincent Pouchain, réalisateur du documentaire Opération Saint-Marcouf.
Lundi soir, vous avez présenté à Saint-Lô votre documentaire de 52 minutes sur deux épisodes méconnus du Débarquement : la prise des deux îles Saint-Marcouf, et le bombardement du village du même nom. Comment avez-vous pris connaissance de ces événements ?
En lisant le livre Le Jour le plus long. Cornelius Ryan évoque ces faits, mais très brièvement. Ils se sont passés en amont du Débarquement à Utah-Beach. Ils ne font pas partie des événements les plus sanglants, ni des plus héroïques, mais si ces deux missions ont permis que l'arrivée des troupes US se passe bien sur les plages. La première consistait à neutraliser les éventuelles troupes allemandes stationnées dans les îles qui se trouvent juste en face d'Utah. La seconde avait pour but de réduire au silence les batteries d'artillerie de Crisbecq et Azeville, dont les canons pouvaient tirer sur les bateaux et les troupes débarquant à Utah. Malheureusement, les bombes sont tombées sur le village, faisant 43 victimes...
Comment se présente ce documentaire ?
C'est ce que l'on appelle un docu-fiction : mélange de documentaire avec des interviews, et de reconstitutions scénarisées sur les lieux-mêmes. Après la phase de documentation et d'écriture, il y a donc à chaque fois eu des tournages avec des figurants, qui incarnent civils et militaires. Nous sommes aussi allés à la rencontre des quelques témoins de l'époque qui sont toujours en vie : à Saint-Marcouf, bien évidemment, mais aussi aux États-Unis où j'ai retrouvé d'anciens soldats du 4e de Cavalerie, et aussi en Allemagne. La réalisation de ce projet s'est échelonnée sur presque quatre ans, depuis 2008. Pour tout dire, on a encore changé quelques éléments du montage lundi après-midi !
Où pourra-t-on voir votre documentaire ?
Il sera diffusé sur la chaîne Normandie TV. Ceci dit, je pense que l'on va aussi organiser quelques projections publiques, notamment du côté de Montebourg, afin que les habitants de Saint-Marcouf-de-l'Isle puissent venir le voir facilement. Mais aucune date n'est arrêtée pour l'instant.
Propos recueillis parLudovic RENOULT. Ouest-France
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