Les falaises de craie blanche.
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Les falaises de craie blanche.
Boujou.
"Magnifié par les peintres impressionnistes pour ses falaises de craie blanche s'abîmant dans le gris vert de la Manche, la Haute-Normandie vit depuis des siècles au rythme des éboulis et glissements de terrain. A Criel-sur-Mer, le temps était compté depuis longtemps pour la poignée de maison surplombant la plage. Une menace devenue réelle qui a contraint à l'expulsion, à l'indemnisation des propriétaires et à la destruction des maisons. La menace semble aujourd'hui écartée. Pour combien de temps? Le long de la rue Chevington, quelques maisons font toujours face à la mer. La plupart sont vides en hiver, essentiellement des résidences secondaires.
C'est en 1986 que Geneviève et Jean Léger ont acheté leur petit morceau de paradis. Ce couple de parisiens y venait alors pour les vacances. Aujourd'hui à la retraite, ils vivent ici à l'année et sont les derniers à côtoyer la menace à leurs pieds. La falaise est à une trentaine de mètres de la porte vitrée du salon. La route bitumée fait office d'un illusoire rempart contre des éléments trop souvent déchaînés. «Ici, c'est la maison de tous les vents. On est plein nord. Mais la vue est tellement belle, on finit par l'oublier, prévient Geneviève.Nous ne regrettons rien. Quand nous avons acheté en ignorant que la falaise s'effondrait. On était loin d'imaginer les problèmes. On était des Parisiens qui voulaient voir la mer!» Vingt ans plus tard, c'est avec fatalisme qu'ils envisagent l'avenir. «Avant, il n'y avait rien. Aujourd'hui derrière chez nous plein de maisons ont été construites. Un jour on a perdu treize mètres de falaise d'un coup, un gros éboulis en 1993 puis1995. Les géologues parlent de cycles de dix ans. Il faudra 50 ans pour que la falaise arrive chez nous, on ne sera plus là depuis longtemps», ajoute en souriant la paisible retraitée.
Freddy Courtin connaît bien l'histoire des falaises de Criel. Cet ancien professeur d'éducation physique et sportive y vit depuis 30 ans. Membre d'une association de protection de l'environnement, il a remarqué un changement à partir des années 90. «La falaise est vivante, il y a des phénomènes naturels mais la construction de la centrale nucléaire de Penly, les jetées construites dans le port, les épis de protection de la plage ont contribué au déplacement du cordon de galets qui protégeait la falaise. C'est la raison pour laquelle elle s'érode plus vite.» Quinze maisons démolies, beaucoup d'argent dépensé et un problème qui n'est toujours pas résolu. «Finalement, les travaux vont être faits comme nous l'avons toujours demandé», remarque Freddy Courtin. Les analyses prochaines des universitaires permettront de mieux surveiller cette falaise vivante. Tout le charme de Criel."
ALAIN LEMARCHAND. "Paris Normandie".
"Magnifié par les peintres impressionnistes pour ses falaises de craie blanche s'abîmant dans le gris vert de la Manche, la Haute-Normandie vit depuis des siècles au rythme des éboulis et glissements de terrain. A Criel-sur-Mer, le temps était compté depuis longtemps pour la poignée de maison surplombant la plage. Une menace devenue réelle qui a contraint à l'expulsion, à l'indemnisation des propriétaires et à la destruction des maisons. La menace semble aujourd'hui écartée. Pour combien de temps? Le long de la rue Chevington, quelques maisons font toujours face à la mer. La plupart sont vides en hiver, essentiellement des résidences secondaires.
C'est en 1986 que Geneviève et Jean Léger ont acheté leur petit morceau de paradis. Ce couple de parisiens y venait alors pour les vacances. Aujourd'hui à la retraite, ils vivent ici à l'année et sont les derniers à côtoyer la menace à leurs pieds. La falaise est à une trentaine de mètres de la porte vitrée du salon. La route bitumée fait office d'un illusoire rempart contre des éléments trop souvent déchaînés. «Ici, c'est la maison de tous les vents. On est plein nord. Mais la vue est tellement belle, on finit par l'oublier, prévient Geneviève.Nous ne regrettons rien. Quand nous avons acheté en ignorant que la falaise s'effondrait. On était loin d'imaginer les problèmes. On était des Parisiens qui voulaient voir la mer!» Vingt ans plus tard, c'est avec fatalisme qu'ils envisagent l'avenir. «Avant, il n'y avait rien. Aujourd'hui derrière chez nous plein de maisons ont été construites. Un jour on a perdu treize mètres de falaise d'un coup, un gros éboulis en 1993 puis1995. Les géologues parlent de cycles de dix ans. Il faudra 50 ans pour que la falaise arrive chez nous, on ne sera plus là depuis longtemps», ajoute en souriant la paisible retraitée.
Freddy Courtin connaît bien l'histoire des falaises de Criel. Cet ancien professeur d'éducation physique et sportive y vit depuis 30 ans. Membre d'une association de protection de l'environnement, il a remarqué un changement à partir des années 90. «La falaise est vivante, il y a des phénomènes naturels mais la construction de la centrale nucléaire de Penly, les jetées construites dans le port, les épis de protection de la plage ont contribué au déplacement du cordon de galets qui protégeait la falaise. C'est la raison pour laquelle elle s'érode plus vite.» Quinze maisons démolies, beaucoup d'argent dépensé et un problème qui n'est toujours pas résolu. «Finalement, les travaux vont être faits comme nous l'avons toujours demandé», remarque Freddy Courtin. Les analyses prochaines des universitaires permettront de mieux surveiller cette falaise vivante. Tout le charme de Criel."
ALAIN LEMARCHAND. "Paris Normandie".
Re: Les falaises de craie blanche.
C'est un véritable problème, et pas seulement à Criel.
Mine de rien, l'érosion est très rapide (pour une érosion de falaise, j'entends). Il suffit de regarder des photos d'il y a quelques décennies et d'autres de maintenant et la différence, en certains endroits, est flagrante...
C'est pourquoi, comme il est fait mention dans l'article, il est primordial de sauvegarder notre patrimoine et de faire attention aux constructions (surtout industrielles...) qui s'établissent sans se poser de questions par rapport à la biodiversité.
Mine de rien, l'érosion est très rapide (pour une érosion de falaise, j'entends). Il suffit de regarder des photos d'il y a quelques décennies et d'autres de maintenant et la différence, en certains endroits, est flagrante...
C'est pourquoi, comme il est fait mention dans l'article, il est primordial de sauvegarder notre patrimoine et de faire attention aux constructions (surtout industrielles...) qui s'établissent sans se poser de questions par rapport à la biodiversité.
Jonas- Messages : 447
Date d'inscription : 23/10/2008
Localisation : Le Havre
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