La Bataille de Tinchebray.

[LORD]

Boujou.

La société "Le Pays Bas-Normand" vient d'éditer la quintessence des travaux d'historiens spécialistesde l'événement. Une référence.

Entretien:

Véronique Gazeau, peut-on dire que cet ouvrage de 300 pages que vous avez dirigé sur la bataille de Tinchebray représente une somme ?

En général, on réserve le terme pour quelque chose qui a une ampleur chronologique plus vaste. Mais c'est une somme sur le sujet. C'est l'essentiel de ce que l'on peut savoir aujourd'hui sur la bataille de Tinchebray. Tous les spécialistes de la question étaient réunis lors du colloque tinchebrayen de septembre 2006 commémorant le 900^e anniversaire de l'événement. Le livre reprend les communications qui ont été faites cette occasion. Tout ce qui pouvait être dit sur le sujet l'a été. Ça va être un ouvrage de référence, aussi bien en Normandie, qu'en Angleterre ou que dans le monde entier...

Que contient l'ouvrage ?

Il revient sur les causes et la préparation de la bataille de Tinchebray, la bataille en elle-même et sa portée. Avec le souci permanent de coller aux auteurs de l'époque qui étaient tous des ecclésiastiques.
Quelle a été la principale difficulté de votre travail de direction ?
Elle a d'abord tenu au fait que la moitié des intervenants sont anglais ou américains. La traduction a demandé une vigilance supplémentaire. Et il a surtout fallu harmoniser les notes de bas de pages, tout le monde utilisant les mêmes références. C'est un travail de traitement de texte extrêmement long.

Connaît-on vraiment tout de la bataille de Tinchebray ?

Il y a un certain nombre de mystères qui demeurent. Les sources ne disent pas le jour exact (28, 29 ou 30 septembre 1106 ?). On ignore aussi le nombre de tués de cette bataille qui a dû durer une heure. On n'en connaît pas non plus le lieu exact à Tinchebray ni pour quelle raison Henri I^er l'a gagnée. Mais ce qui compte, c'est sa portée politique et sa signification. Grâce à sa victoire sur Robert Courteheuse qu'il a fait prisonnier, Henri I^er a réuni la Normandie et l'Angleterre."


Propos recueillis par Patrick BRIONNE.
Ouest-France

[Thor Alansen]

Cela dit Tinchebray c'est un peu la victoire d'un traître...

Robert Courteheuse était l'aîné de Henri, le premier fils de Guillaume. Il est parti aux croisades, et quand il est revenu, Henri avait quelque peu spolié son bien...

[LORD]

On peut en effet le voir ainsi... Mais il faut noter que c'est Robert qui avait contesté les décisions précédentes et aurait souhaité être un nouveau "Guillaume Le Conquérant", c'est à dire à la fois Duc de Normandie (ce qu'il était) et Roi d'Angleterre (ce qu'était donc son frère Henri). Ainsi il tenta un débarquement en Angleterre (à Portsmouth en 1101) sans succès... suivit alors le débarquement d'Henri en 1105 (qui prit Caen et Bayeux)... puis la bataille de Tinchebray une année plus tard qui vit le rêve de Robert se concrétiser, c'est à dire le retour au "grand Duché-Royaume" du Duc-Roi... bon le seul problème pour Robert c'est que ce ne fut pas lui mais son frère Henri qui réalisa cela!!

[Thor Alansen]

Oui mais il faut reprendre dès le début... A la mort de Guillaume le Roux en 1100, Henri profite de l'absence de Robert, parti aux croisades, pour s'emparer du trône d'Angleterre et de Normandie en même temps.

Un petit peu fourbe. Résultat, quand Robert revient, il aimerais bien récupérer son dû, en vertu du droit d'ainesse. Et on connait la suite.

De mon sens, Henri a trahi la loi médiévale de succession et s'est retrouvé félon envers son aîné. Mais bon, ce ne sera ni la première ni la dernière fois dans tout le moyen-age, et il faut bien admettre qu'il a donné à l'Angleterre un de ses plus grands règnes.

[LORD]

Oui c'est un fait... qui va à la chasse!!
D'ailleurs la plupart des barons Normands ont soutenus Robert au début... et puis bizarrement ils l'ont lâché!!

[Thor Alansen]

Le Moyen age est connu pour çà... les fidélités successives, à celui qui aura le plus d'argent ou de terres à donner

Ca n'a pas évolué, mais maintenant, on donne des ministères

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