Rouen Capitale. Histoire.
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Rouen Capitale. Histoire.
Boujou.
Je viens d’apprendre que la ville de Caen vient de voter une motion revendiquant le titre de Capitale de la Normandie. Elle m’a quelque peu interpellé car, historiquement, Caen n’a jamais été la capitale de cette entité appelée Normandie. Au contraire, Rouen a toujours été considérée comme telle, ainsi que nous apprend l’histoire
Période gauloise:
Pour mémoire, la Normandie n’existait pas avant … Les Normands !
A l’époque gauloise, la région était morcelée en une foule de peuples. Il est difficile de voir leur importance relative, même si certaines indications tendent à montrer que ceux de la vallée de la Seine étaient bien plus puissants que ceux de la région de Caen (César dans La guerre des Gaule donne un contingent de 4.000 soldats aux Véliocasses et ne cite pas les Baïocasses)
Les découvertes monétaires montrent que l’ancêtre gaulois de Rouen, Ratumacos, était la capitale des Véliocasses. Il est impossible de se faire ne serait-ce qu’une idée de ce qu’était la ville. Les archéologues auraient tendance à la situer, comme nombre de villes gauloise, sur une hauteur. La Côte Sainte-Catherine était peut-être le centre politique de cette ville.
Période gallo-romaine:
Pendant les premiers siècles de la domination romaine, Rotomagus (latinisation de Ratumacos) ne semble pas avoir joué un rôle politique très important. Les historiens ont tendance à situer la ville capitale de la région dans l’estuaire de la Seine, là où se trouve maintenant Lillebonne (Juliobona chez les anciens). Cette prééminence est facile à expliquer. Les Romains ayant conquis la Bretagne (l’Angleterre actuelle) sous le règne de l’empereur Claude, ils préféraient avoir un port directement sur la mer pour leur permettre un embarquement immédiat, s’évitant les 120 kilomètres de méandres entre Rouen et la Manche.
La situation change complètement à la fin du IIIe siècle. Les dépôts monétaires trouvés dans la ville montrent que l’insécurité était là dès le milieu du siècle (dépôt de Saint-Amand daté de 253-254) En 275 la ville a subi des destructions terribles dont témoignent les couches d’incendies trouvées un peu partout, accompagnées de monnaies jusqu’aux règnes des Tetricus (275-280). C’est l’époque où Lillebonne, directement exposée aux coups des barbares arrivant par la mer, se retranche dans son théâtre transformé en forteresse. Le centre politique de la région se déplace à Rouen. C’est là que tout naturellement va s’installer l’autorité politique et aussi que s’installeront les premiers chrétiens, fait décisif pour comprendre l’importance ultérieure de la ville.
Dioclétien (284-305) fait de Rotomagus la capitale d’une nouvelle division administrative, la Seconde Lyonnaise, regroupant les territoires s’étendant du Pas de Calais jusqu’à la Loire. La région de Tours en sera enlevée ultérieurement. Rouen devient donc la capitale administrative d’une vaste région bordant les côtes de la Manche. Elle devient aussi un centre militaire important puisque c’est à Rouen que s’installe le quartier général des Ursarii. Ce corps d’auxiliaires ou fédérés avait pour fonction de protéger les côtes contre les attaques des pirates (on peut noter que pendant la seconde guerre mondiale, les Allemands avaient installé l’état major de la Kriegsmarine pour la Manche à Mont-Saint-Aignan).
Ce qui est déterminant pour la suite de l’histoire, c’est que c’est à Rouen que se développa le noyau de la future église. Même si on exclut les premiers évêques (saint Nicaise et saint Mellon semblent plus relever de la légende que de l’histoire) il est avéré que c’est bien dans notre ville que les Chrétiens ont structuré leur communauté. Placée sur un axe de communication important (la vallée de la Seine), la ville a du recevoir tôt la nouvelle religion. Aucune trace archéologique ne nous en est toutefois restée. Le premier évêque dont l’existence soit attestée par un texte est Avitien (Avitianus, 311-325) Il souscrit aux actes du concile d’Arles en 314. C’est le début du rôle de capitale religieuse de la région qui sera celui de Rouen pendant toute les périodes suivantes. C’est surtout à la fin du IVe siècle que la communauté semble se stabiliser avec Victrice (393-417). Cet évêque, ami de saint Martin de Tours, en correspondance avec Ambroise de Milan et Paulin de Nole, a été un bâtisseur (on lui doit des travaux importants à la cathédrale) mais aussi il a pu favoriser l’installation des premières communautés monastiques qui ont renforcé le rôle religieux de la ville.
Durant toute cette période, comme celle qui suit, Caen n’était qu’une simple bourgade, un Vicus, et n’apparaît pas dans les itinéraires anciens
Haut moyen âge:
A partir du Ve siècle, les structures politiques se dégradèrent. L’aristocratie continua à abandonner les villes, n’y laissant que les fonctions religieuses. Rouen n’échappa pas à la règle. Pourtant Rouen est la ville la plus active de la province, gardant un rôle dans les échanges économiques de l’époque. Sa survie en tant que ville est montrée par le fait qu’elle fut l’une des rares villes à conserver son nom antique au lieu de prendre celui de la tribu dont il était la métropole, les Véliocasses. Si les textes sont peu loquaces, l’archéologie montre que la structure urbaine et même les pratiques funéraires ont été peu modifiées. Grégoire de Tours indique d’un groupe de Francs s’y était installés montrant par là que Rouen (comme les villes de Tournais et de Trèves) était un des points d’appui de la nouvelle dynastie.
La fonction religieuse est toutefois prééminente. Les huit évêques qui ont succédé à Victrice ont tous joué un rôle de premier plan. Trois ont siégé à des conciles, trois aussi devinrent des saints de l’église. Leur emprise était très vaste : de l’Oise à la mer. Saint-Ouen (641-684) allait incarner cette toute puissance de l’église de Rouen. Ce grand personnage avait commencé sa carrière comme haut fonctionnaire à la cours du roi mérovingien Dagobert Ier. Il fit rayonner la ville bien au-delà de ses limites, faisant avancer la christianisation des campagnes par l’implantation de grands monastères (il favorisa les fondations de Wandrille et de Philibert) et joua un rôle de premier plan dans les luttes terribles qui opposaient les maires du palais pour le contrôle du pouvoir.
Le succès des Austrasiens vit un déclin relatif de la ville sur le plan européen, mais pas sur le plan local. L’axe du royaume carolingien s’étant déplacé vers l’est son rôle politique ne pouvait qu’en être amoindri. Mais ce n’était pas le cas de son rôle économique. L’activité maritime est importante à cette époque et Rouen est un port de première importance. Les différentes vies de saints montrent qu’il est une escale obligée pour tous les voyageurs, en particulier ceux qui viennent des îles britanniques. C’est aussi un centre douanier important. La présence d’un atelier monétaire rouennais est continue pendant toute la période. Lorsque, en 864, Charles le Chauve limita à dix le nombre d’ateliers monétaires autorisés, Rouen en était et sa monnaie rayonnait sur tout l’ouest du pays.
Rouen scandinave:
Sur les rives de la Manche, les raids sporadiques de pirates venus du nord n’ont pas cessés depuis l’antiquité. En 841, une flotte menée par le viking Oscherus remonta le fleuve jusqu’à la ville et y commit des destructions importantes. Les vikings revinrent souvent dans les dernières décennies du IXe siècle et commencèrent à s’installer créant les bases de ce qui deviendra plus tard la Normandie, le pays des hommes du nord. En 911, Charles la Simple reconnu l’état de fait et, à Saint-Clair-sur-Epte, transféra tous les pouvoirs régaliens à Rollon sauf la souveraineté supérieure dénuée de toute assise du fait de l’absence de base foncière. Le comté de Rouen (il faudra attendre le règne de Richard II pour commencer à l’appeler le Duché) ne vit pas une installation scandinave considérable.
C’est à Rouen, qui était déjà sa principale base d’opération, que Rollon s’installa. Son château devait se situer près de la Seine, en bas de l’actuelle rue Jeanne d’Arc (l’église Saint-Pierre du Châtel en serait un souvenir) Les principaux actes de la synthèse réalisée par Rollon sont rouennais. C’est dans la cathédrale de la ville qu’il se fit baptiser avec les chefs de ses troupes. Son fils et lui s’y firent enterrer (leurs gisants y sont toujours). Pendant toute la période ducale Rouen fut le pivot du pouvoir. Les ducs Richard y firent construire leur forteresse, toujours près de la Seine, souvenir du passé de navigateur de leurs ancêtres. C’est la Tour de Rouen (nos places de la haute et basse Vieille-Tour en est sont les souvenir) l’un des premiers grands donjons de pierre. Guillaume la copiera quand il fera construire la Tour de Londres après la Conquête.
Economiquement, Rouen devint l’une des principales places commerciales de l’espace viking. Ce fut un marché d’esclaves prospère (jusqu’au début du XIe siècle) mais pas seulement cela. L’axe de la Basse-Seine en faisait toujours un centre d’échange indispensable entre le monde océanique et le centre du royaume. Les textes vantent son cosmopolitisme (cf. Dudon de Saint-Quentin). Des scandinaves s’y firent baptiser (le roi de Norvège, le futur saint Olaf en 1013 par exemple) des Irlandais, des Italiens, des Arméniens, des Allemands, des Juifs y passèrent. Ses monnaies circulaient dans tout le nord de l’Europe. Le rôle de capitale de la Normandie est bien attesté par le fait que les vikings installés en Normandie ont le plus souvent été nommés les « Normands de Rouen » et leur chefs ont porté jusqu’au début du XIe siècle le titre de « Comtes de Rouen ». Pendant toute la période normande (jusqu’en 1204) le château des ducs est resté le centre du pouvoir, arsenal militaire et prison d’état.
Si Guillaume le bâtard était plus bas-normand que rouennais (né à Falaise, il favorisa le développement de Caen pour veiller sur la partie occidentale de son duché d’intégration récente dans le monde normand. Ses difficiles relations avec son oncle Mauger, l’archevêque de Rouen, participent aussi à ce décalage vers l’ouest) il ne manqua pas de faire à Rouen un certains nombre d’actes majeurs de son règne, comme la réception de Harold en 1064. Rouen restait la capitale du duché et c’est d’ailleurs là qu’il mourut. La Tour de Rouen conserva pendant toute la période son rôle administratif, judiciaire et financier, même s’elle dut le partager avec Caen au gré des déplacements du Conquérant et de ses successeurs. A cette époque, la capitale était là où se trouvait le chef.
Si le pouvoir politique se partagea quelque peu, il n’en fut pas de même pour le pouvoir religieux. A aucun moment le rôle de capitale religieuse de Rouen ne fut mis en question et les évêques, les abbés de la région se constituèrent des pieds à terre dans la ville archiépiscopale. Souvent les noms de rues nous ont laissé le souvenir de ces prieurés.
Cette période Normande (puis anglo-normande après la Conquête) fut certainement la plus faste de l’histoire de Rouen. D’après l’historien Pierre Chaunu, elle devait être l’une des cinq premières villes d’Europe occidentale.
La fin du Moyen âge:
La prise de la Normandie, et de la ville en 1204 par Philippe Auguste ouvrait une ère nouvelle pour Rouen. Coupée de l’Angleterre elle dut s’intégrer à un ensemble continental dominé par Paris. Ce ne fut pourtant pas la fin de son rôle de capitale de la Normandie, au contraire ! Caen, excentrée et privée de la faveur ducale, perdit tout rôle politique et une bonne partie de ses fonctions administratives. Rouen continua à profiter de ses fonctions religieuses et économiques, renforçant son emprise sur toute la région.
Malgré les soubresauts politiques, les guerres, elle fut la deuxième ville du royaume. Son port était le port de Paris et ses draps marqués « au mouton » connus dans toute l’Europe.
Je viens d’apprendre que la ville de Caen vient de voter une motion revendiquant le titre de Capitale de la Normandie. Elle m’a quelque peu interpellé car, historiquement, Caen n’a jamais été la capitale de cette entité appelée Normandie. Au contraire, Rouen a toujours été considérée comme telle, ainsi que nous apprend l’histoire
Période gauloise:
Pour mémoire, la Normandie n’existait pas avant … Les Normands !
A l’époque gauloise, la région était morcelée en une foule de peuples. Il est difficile de voir leur importance relative, même si certaines indications tendent à montrer que ceux de la vallée de la Seine étaient bien plus puissants que ceux de la région de Caen (César dans La guerre des Gaule donne un contingent de 4.000 soldats aux Véliocasses et ne cite pas les Baïocasses)
Les découvertes monétaires montrent que l’ancêtre gaulois de Rouen, Ratumacos, était la capitale des Véliocasses. Il est impossible de se faire ne serait-ce qu’une idée de ce qu’était la ville. Les archéologues auraient tendance à la situer, comme nombre de villes gauloise, sur une hauteur. La Côte Sainte-Catherine était peut-être le centre politique de cette ville.
Période gallo-romaine:
Pendant les premiers siècles de la domination romaine, Rotomagus (latinisation de Ratumacos) ne semble pas avoir joué un rôle politique très important. Les historiens ont tendance à situer la ville capitale de la région dans l’estuaire de la Seine, là où se trouve maintenant Lillebonne (Juliobona chez les anciens). Cette prééminence est facile à expliquer. Les Romains ayant conquis la Bretagne (l’Angleterre actuelle) sous le règne de l’empereur Claude, ils préféraient avoir un port directement sur la mer pour leur permettre un embarquement immédiat, s’évitant les 120 kilomètres de méandres entre Rouen et la Manche.
La situation change complètement à la fin du IIIe siècle. Les dépôts monétaires trouvés dans la ville montrent que l’insécurité était là dès le milieu du siècle (dépôt de Saint-Amand daté de 253-254) En 275 la ville a subi des destructions terribles dont témoignent les couches d’incendies trouvées un peu partout, accompagnées de monnaies jusqu’aux règnes des Tetricus (275-280). C’est l’époque où Lillebonne, directement exposée aux coups des barbares arrivant par la mer, se retranche dans son théâtre transformé en forteresse. Le centre politique de la région se déplace à Rouen. C’est là que tout naturellement va s’installer l’autorité politique et aussi que s’installeront les premiers chrétiens, fait décisif pour comprendre l’importance ultérieure de la ville.
Dioclétien (284-305) fait de Rotomagus la capitale d’une nouvelle division administrative, la Seconde Lyonnaise, regroupant les territoires s’étendant du Pas de Calais jusqu’à la Loire. La région de Tours en sera enlevée ultérieurement. Rouen devient donc la capitale administrative d’une vaste région bordant les côtes de la Manche. Elle devient aussi un centre militaire important puisque c’est à Rouen que s’installe le quartier général des Ursarii. Ce corps d’auxiliaires ou fédérés avait pour fonction de protéger les côtes contre les attaques des pirates (on peut noter que pendant la seconde guerre mondiale, les Allemands avaient installé l’état major de la Kriegsmarine pour la Manche à Mont-Saint-Aignan).
Ce qui est déterminant pour la suite de l’histoire, c’est que c’est à Rouen que se développa le noyau de la future église. Même si on exclut les premiers évêques (saint Nicaise et saint Mellon semblent plus relever de la légende que de l’histoire) il est avéré que c’est bien dans notre ville que les Chrétiens ont structuré leur communauté. Placée sur un axe de communication important (la vallée de la Seine), la ville a du recevoir tôt la nouvelle religion. Aucune trace archéologique ne nous en est toutefois restée. Le premier évêque dont l’existence soit attestée par un texte est Avitien (Avitianus, 311-325) Il souscrit aux actes du concile d’Arles en 314. C’est le début du rôle de capitale religieuse de la région qui sera celui de Rouen pendant toute les périodes suivantes. C’est surtout à la fin du IVe siècle que la communauté semble se stabiliser avec Victrice (393-417). Cet évêque, ami de saint Martin de Tours, en correspondance avec Ambroise de Milan et Paulin de Nole, a été un bâtisseur (on lui doit des travaux importants à la cathédrale) mais aussi il a pu favoriser l’installation des premières communautés monastiques qui ont renforcé le rôle religieux de la ville.
Durant toute cette période, comme celle qui suit, Caen n’était qu’une simple bourgade, un Vicus, et n’apparaît pas dans les itinéraires anciens
Haut moyen âge:
A partir du Ve siècle, les structures politiques se dégradèrent. L’aristocratie continua à abandonner les villes, n’y laissant que les fonctions religieuses. Rouen n’échappa pas à la règle. Pourtant Rouen est la ville la plus active de la province, gardant un rôle dans les échanges économiques de l’époque. Sa survie en tant que ville est montrée par le fait qu’elle fut l’une des rares villes à conserver son nom antique au lieu de prendre celui de la tribu dont il était la métropole, les Véliocasses. Si les textes sont peu loquaces, l’archéologie montre que la structure urbaine et même les pratiques funéraires ont été peu modifiées. Grégoire de Tours indique d’un groupe de Francs s’y était installés montrant par là que Rouen (comme les villes de Tournais et de Trèves) était un des points d’appui de la nouvelle dynastie.
La fonction religieuse est toutefois prééminente. Les huit évêques qui ont succédé à Victrice ont tous joué un rôle de premier plan. Trois ont siégé à des conciles, trois aussi devinrent des saints de l’église. Leur emprise était très vaste : de l’Oise à la mer. Saint-Ouen (641-684) allait incarner cette toute puissance de l’église de Rouen. Ce grand personnage avait commencé sa carrière comme haut fonctionnaire à la cours du roi mérovingien Dagobert Ier. Il fit rayonner la ville bien au-delà de ses limites, faisant avancer la christianisation des campagnes par l’implantation de grands monastères (il favorisa les fondations de Wandrille et de Philibert) et joua un rôle de premier plan dans les luttes terribles qui opposaient les maires du palais pour le contrôle du pouvoir.
Le succès des Austrasiens vit un déclin relatif de la ville sur le plan européen, mais pas sur le plan local. L’axe du royaume carolingien s’étant déplacé vers l’est son rôle politique ne pouvait qu’en être amoindri. Mais ce n’était pas le cas de son rôle économique. L’activité maritime est importante à cette époque et Rouen est un port de première importance. Les différentes vies de saints montrent qu’il est une escale obligée pour tous les voyageurs, en particulier ceux qui viennent des îles britanniques. C’est aussi un centre douanier important. La présence d’un atelier monétaire rouennais est continue pendant toute la période. Lorsque, en 864, Charles le Chauve limita à dix le nombre d’ateliers monétaires autorisés, Rouen en était et sa monnaie rayonnait sur tout l’ouest du pays.
Rouen scandinave:
Sur les rives de la Manche, les raids sporadiques de pirates venus du nord n’ont pas cessés depuis l’antiquité. En 841, une flotte menée par le viking Oscherus remonta le fleuve jusqu’à la ville et y commit des destructions importantes. Les vikings revinrent souvent dans les dernières décennies du IXe siècle et commencèrent à s’installer créant les bases de ce qui deviendra plus tard la Normandie, le pays des hommes du nord. En 911, Charles la Simple reconnu l’état de fait et, à Saint-Clair-sur-Epte, transféra tous les pouvoirs régaliens à Rollon sauf la souveraineté supérieure dénuée de toute assise du fait de l’absence de base foncière. Le comté de Rouen (il faudra attendre le règne de Richard II pour commencer à l’appeler le Duché) ne vit pas une installation scandinave considérable.
C’est à Rouen, qui était déjà sa principale base d’opération, que Rollon s’installa. Son château devait se situer près de la Seine, en bas de l’actuelle rue Jeanne d’Arc (l’église Saint-Pierre du Châtel en serait un souvenir) Les principaux actes de la synthèse réalisée par Rollon sont rouennais. C’est dans la cathédrale de la ville qu’il se fit baptiser avec les chefs de ses troupes. Son fils et lui s’y firent enterrer (leurs gisants y sont toujours). Pendant toute la période ducale Rouen fut le pivot du pouvoir. Les ducs Richard y firent construire leur forteresse, toujours près de la Seine, souvenir du passé de navigateur de leurs ancêtres. C’est la Tour de Rouen (nos places de la haute et basse Vieille-Tour en est sont les souvenir) l’un des premiers grands donjons de pierre. Guillaume la copiera quand il fera construire la Tour de Londres après la Conquête.
Economiquement, Rouen devint l’une des principales places commerciales de l’espace viking. Ce fut un marché d’esclaves prospère (jusqu’au début du XIe siècle) mais pas seulement cela. L’axe de la Basse-Seine en faisait toujours un centre d’échange indispensable entre le monde océanique et le centre du royaume. Les textes vantent son cosmopolitisme (cf. Dudon de Saint-Quentin). Des scandinaves s’y firent baptiser (le roi de Norvège, le futur saint Olaf en 1013 par exemple) des Irlandais, des Italiens, des Arméniens, des Allemands, des Juifs y passèrent. Ses monnaies circulaient dans tout le nord de l’Europe. Le rôle de capitale de la Normandie est bien attesté par le fait que les vikings installés en Normandie ont le plus souvent été nommés les « Normands de Rouen » et leur chefs ont porté jusqu’au début du XIe siècle le titre de « Comtes de Rouen ». Pendant toute la période normande (jusqu’en 1204) le château des ducs est resté le centre du pouvoir, arsenal militaire et prison d’état.
Si Guillaume le bâtard était plus bas-normand que rouennais (né à Falaise, il favorisa le développement de Caen pour veiller sur la partie occidentale de son duché d’intégration récente dans le monde normand. Ses difficiles relations avec son oncle Mauger, l’archevêque de Rouen, participent aussi à ce décalage vers l’ouest) il ne manqua pas de faire à Rouen un certains nombre d’actes majeurs de son règne, comme la réception de Harold en 1064. Rouen restait la capitale du duché et c’est d’ailleurs là qu’il mourut. La Tour de Rouen conserva pendant toute la période son rôle administratif, judiciaire et financier, même s’elle dut le partager avec Caen au gré des déplacements du Conquérant et de ses successeurs. A cette époque, la capitale était là où se trouvait le chef.
Si le pouvoir politique se partagea quelque peu, il n’en fut pas de même pour le pouvoir religieux. A aucun moment le rôle de capitale religieuse de Rouen ne fut mis en question et les évêques, les abbés de la région se constituèrent des pieds à terre dans la ville archiépiscopale. Souvent les noms de rues nous ont laissé le souvenir de ces prieurés.
Cette période Normande (puis anglo-normande après la Conquête) fut certainement la plus faste de l’histoire de Rouen. D’après l’historien Pierre Chaunu, elle devait être l’une des cinq premières villes d’Europe occidentale.
La fin du Moyen âge:
La prise de la Normandie, et de la ville en 1204 par Philippe Auguste ouvrait une ère nouvelle pour Rouen. Coupée de l’Angleterre elle dut s’intégrer à un ensemble continental dominé par Paris. Ce ne fut pourtant pas la fin de son rôle de capitale de la Normandie, au contraire ! Caen, excentrée et privée de la faveur ducale, perdit tout rôle politique et une bonne partie de ses fonctions administratives. Rouen continua à profiter de ses fonctions religieuses et économiques, renforçant son emprise sur toute la région.
Malgré les soubresauts politiques, les guerres, elle fut la deuxième ville du royaume. Son port était le port de Paris et ses draps marqués « au mouton » connus dans toute l’Europe.
Re: Rouen Capitale. Histoire.
2 ème partie....
La Renaissance et l’âge classique:
Passée la guerre de cent ans, Rouen retrouva tout son dynamisme et continua à jouer son rôle de capitale de la Normandie à l’extrême fin du moyen âge et à la Renaissance. La reprise de la deuxième moitié du XVe siècle est attestée par la floraison d’églises gothique flamboyant. A la différence de Caen qui a gardé ses constructions romanes, Rouen s’est couvertes d’églises du nouveau style. Ce dynamisme de capitale s’est manifesté dans bien des domaines, en particulier celui de la navigation. C’est à Rouen que Jean de Verrazzane avait installé sa base d’opération pour ses expéditions qui lui permirent de découvrir la façade orientale du continent nord américain. C’est à Rouen que se trouvaient les principaux financiers aptes à financer ces voyages d’explorations et d’exploiter les nouveaux courants commerciaux qui se mettaient en place dans l’espace atlantique entre l’Espagne et les Pays-Bas. C’est à Rouen que se trouvait l’autorité ecclésiastique qui participait à ces explorations.
C’est tout normalement à Rouen que fut installé en 1499 l’Echiquier permanent. Cette institution vouée à l’exercice de la Justice était jusque là une institution itinérante qui se réunissait dans les principales villes de la Normandie. Georges d’Amboise décida de l’installer à Rouen, d’abord dans le vieux château Bouvreuil puis dans une salle que les bourgeois de la ville avaient fait construire à l’emplacement de l’ancien Clos aux Juifs. Cette institution fut muée en un parlement par François 1er en 1515.
Le Parlement était le véritable centre du pouvoir civil pour toute la région. En cette époque de non-séparation des pouvoirs (il a fallu attendre la Révolution Française pour cela) le Parlement exerçait les fonctions législatives (Création des lois lors des Lits de Justice), exécutives (comme nos préfets actuels) et judiciaires. A part deux courtes périodes dues aux incertitudes politiques (la fin du XVIe siècle avec le transfert à Louviers, et la fin du XVIIIe siècle avec la création d’un Conseil Supérieur à Bayeux) le Parlement rouennais resta le centre incontesté de l’autorité civile de la Normandie et même bien au-delà puisque le Canada Français en dépendit jusqu’à sa chute. Il avait à juger de toutes les affaires normandes, n’ayant au-dessus de lui que le Conseil du Roi.
Le rôle de capitale religieuse ne fut à aucun moment contesté. Les archevêques continuèrent pendant toute la période à diriger la vie spirituelle de la Normandie.
Son rôle économique resta majeur aussi pendant toute la période. Grande place textile (les draps de Rouen étaient renommés dans tout l’ouest de l’Europe et l’industrie du coton y fit ses premiers pas en France dès la fin du XVIIIe siècle) elle avait un rôle majeur d’entraînement pour toute la région. Au XVIe siècle, 431 marchands rouennais commercent avec Anvers. A la même époque, il n’y a que 11 marchands de Caen en relation avec la même ville. C’est à Rouen, en 1703, que fut créée la Chambre de Commerce de Normandie qui joua un rôle majeur non seulement localement, mais aussi en créant les conditions du développement normand. Par exemple, c’est la Chambre de Rouen qui fit construire les premiers phares de la côte normande pour favoriser la navigation.
Pour favoriser cette navigation, les rouennais furent même à l’origine du Havre. Dès la fin du XVe siècle, les Rouennais cherchaient à développer un avant-port dans l’estuaire de la Seine pour pallier aux difficultés de la remontée du fleuve. Sous Louis XI et Charles VIII diverses études sont réalisées dans l’estuaire pour suppléer à l’envasement des ports de Harfleur et de Honfleur. Sous Louis XII, rien n’avance et les Rouennais s’émeuvent de cet immobilisme aux Etats généraux de 1515. En 1517, François 1er, cédant à ces instances, charge l’amiral de France Bonnivet de créer un port (il n’est pas question d’une ville. C’est du Chillou qui prendra l’initiative de la créer)
Mais l’envasement du cours de la Seine posait de plus en plus de problèmes à la navigation. Ce furent en particulier les négociants rouennais qui assurèrent le développement du port du Havre en y déplaçant leurs entreprises.
Bien que dépourvue d’Université, Rouen joua pendant toute cette période un rôle de premier plan dans le domaine intellectuel. Son rayonnement littéraire est illustré par les noms des frères Corneille, de Fontenelle et, plus tard, de Flaubert. Leur renom est sans commune mesure avec ce que peut nous proposer Caen. A Rouen, les écoles étaient nombreuses et célèbres dès le moyen âge, comme la maîtrise de la Cathédrale. L’activité artistique (vitraux, peintures, sculptures et surtout architecture) ont été le moteur de ce travail intellectuel. L’école de chirurgie avait été fondée en 1734. Elle était la deuxième en France (après celle de Paris fondée en 1724, et avant, Montpellier en 1741, Lyon en 1745, Bordeaux en 1752, Toulon en 1754 et Orléans en 1759)
Rouen depuis la Révolution:
La Révolution française mit bas les institutions d’Ancien régime. Le Parlement disparut et la mise en place des nouvelles structures ne redonna pas à Rouen le rôle politique hégémonique qui était le sien antérieurement. Elle lui laissa toutefois le premier rang en Normandie pour ce qui est la démographie (Agglomération Rouen, 405.000 habitants, de Caen, 199.000 habitants), de l’économie
Les nouvelles structures mises en place n’avaient pas pris en compte les régions de l’Ancien régime. Ce furent les départements (créés en particulier par l’avocat rouennais Thouret) qui furent mis en avant. La notion de capitale régionale se perd avec la disparition politique des régions. Rouen continue à jouer son rôle de métropole de la Basse-Seine et Caen de métropole du boccage. Il faudra attendre les réformes administratives postérieures à la seconde guerre mondiale pour que la notion de Normandie politique renaisse, mais sous la forme bicéphale d’une double région.
Conclusion:
Tout ce qui précède montre à l’envie que Rouen est bien la capitale historique de la Normandie. C’est depuis bien longtemps la capitale religieuse, politique, administrative, judiciaire et surtout économique de l’ensemble que forme la Normandie.
Sa notoriété en tant que telle est indiscutable. Une simple recherche sur Internet le prouve. L’interrogation sur le moteur de recherche Google sur le critère « Caen, capitale de la Normandie » donne 94 réponses, la plupart du temps accompagnées de la restriction "occidentale". La recherche sur « Rouen, capitale de la Normandie » donne 918 réponses et 98% d’entre-elles sont clairement affirmatives !
L’un des arguments avancés par les Bas-normands est la « centralité » de Caen par rapport à la Normandie. C’est une conception purement géométrique de l’aménagement du territoire. Ce qui compte dans le fonctionnement d’une région, c’est l’importance des voies de communications et la zone de rayonnement des villes. Pour ce qui est des moyens de communications, il est facile de montrer que Rouen est située sur l’un des axes majeurs de communication européenne : la Seine, qu’elle est situé sur l’un des principaux axes ferroviaires de France (même si les Rouennais attendent toujours une liaison TGV avec la capitale), qu’elle dispose d’un vaste réseau d’accès autoroutier dans toutes les directions.
L’argument du « rééquilibrage » de la Normandie en faisant de Caen sa capitale me semble des plus spécieux et peu cohérent avec le premier argument avancé pour la réunification : « faire une entité plus forte pour peser en Europe ». On n’a jamais vu un avion (ou tout autre véhicule) avancer plus vite avec un moteur moins puissant ! Le puissance de Caen, dans tous les domaines, est bien moindre que celle de Rouen (même dans le domaine universitaire, nonobstant l’ancienneté de l’université bas-normande : Caen avait 29.000 étudiants en 2007, Rouen 33.000 !)
Pour moi, il n’y a donc pas « photo » : Rouen a été, est et doit rester une capitale régionale. Que ce soit de la Haute-Normandie ou d’une Normandie réunifiée, c’est une autre histoire et nous aurons l’occasion de revenir sur cette question de la réunification.
(Jacques Tanguy 25/02/2009)
La Renaissance et l’âge classique:
Passée la guerre de cent ans, Rouen retrouva tout son dynamisme et continua à jouer son rôle de capitale de la Normandie à l’extrême fin du moyen âge et à la Renaissance. La reprise de la deuxième moitié du XVe siècle est attestée par la floraison d’églises gothique flamboyant. A la différence de Caen qui a gardé ses constructions romanes, Rouen s’est couvertes d’églises du nouveau style. Ce dynamisme de capitale s’est manifesté dans bien des domaines, en particulier celui de la navigation. C’est à Rouen que Jean de Verrazzane avait installé sa base d’opération pour ses expéditions qui lui permirent de découvrir la façade orientale du continent nord américain. C’est à Rouen que se trouvaient les principaux financiers aptes à financer ces voyages d’explorations et d’exploiter les nouveaux courants commerciaux qui se mettaient en place dans l’espace atlantique entre l’Espagne et les Pays-Bas. C’est à Rouen que se trouvait l’autorité ecclésiastique qui participait à ces explorations.
C’est tout normalement à Rouen que fut installé en 1499 l’Echiquier permanent. Cette institution vouée à l’exercice de la Justice était jusque là une institution itinérante qui se réunissait dans les principales villes de la Normandie. Georges d’Amboise décida de l’installer à Rouen, d’abord dans le vieux château Bouvreuil puis dans une salle que les bourgeois de la ville avaient fait construire à l’emplacement de l’ancien Clos aux Juifs. Cette institution fut muée en un parlement par François 1er en 1515.
Le Parlement était le véritable centre du pouvoir civil pour toute la région. En cette époque de non-séparation des pouvoirs (il a fallu attendre la Révolution Française pour cela) le Parlement exerçait les fonctions législatives (Création des lois lors des Lits de Justice), exécutives (comme nos préfets actuels) et judiciaires. A part deux courtes périodes dues aux incertitudes politiques (la fin du XVIe siècle avec le transfert à Louviers, et la fin du XVIIIe siècle avec la création d’un Conseil Supérieur à Bayeux) le Parlement rouennais resta le centre incontesté de l’autorité civile de la Normandie et même bien au-delà puisque le Canada Français en dépendit jusqu’à sa chute. Il avait à juger de toutes les affaires normandes, n’ayant au-dessus de lui que le Conseil du Roi.
Le rôle de capitale religieuse ne fut à aucun moment contesté. Les archevêques continuèrent pendant toute la période à diriger la vie spirituelle de la Normandie.
Son rôle économique resta majeur aussi pendant toute la période. Grande place textile (les draps de Rouen étaient renommés dans tout l’ouest de l’Europe et l’industrie du coton y fit ses premiers pas en France dès la fin du XVIIIe siècle) elle avait un rôle majeur d’entraînement pour toute la région. Au XVIe siècle, 431 marchands rouennais commercent avec Anvers. A la même époque, il n’y a que 11 marchands de Caen en relation avec la même ville. C’est à Rouen, en 1703, que fut créée la Chambre de Commerce de Normandie qui joua un rôle majeur non seulement localement, mais aussi en créant les conditions du développement normand. Par exemple, c’est la Chambre de Rouen qui fit construire les premiers phares de la côte normande pour favoriser la navigation.
Pour favoriser cette navigation, les rouennais furent même à l’origine du Havre. Dès la fin du XVe siècle, les Rouennais cherchaient à développer un avant-port dans l’estuaire de la Seine pour pallier aux difficultés de la remontée du fleuve. Sous Louis XI et Charles VIII diverses études sont réalisées dans l’estuaire pour suppléer à l’envasement des ports de Harfleur et de Honfleur. Sous Louis XII, rien n’avance et les Rouennais s’émeuvent de cet immobilisme aux Etats généraux de 1515. En 1517, François 1er, cédant à ces instances, charge l’amiral de France Bonnivet de créer un port (il n’est pas question d’une ville. C’est du Chillou qui prendra l’initiative de la créer)
Mais l’envasement du cours de la Seine posait de plus en plus de problèmes à la navigation. Ce furent en particulier les négociants rouennais qui assurèrent le développement du port du Havre en y déplaçant leurs entreprises.
Bien que dépourvue d’Université, Rouen joua pendant toute cette période un rôle de premier plan dans le domaine intellectuel. Son rayonnement littéraire est illustré par les noms des frères Corneille, de Fontenelle et, plus tard, de Flaubert. Leur renom est sans commune mesure avec ce que peut nous proposer Caen. A Rouen, les écoles étaient nombreuses et célèbres dès le moyen âge, comme la maîtrise de la Cathédrale. L’activité artistique (vitraux, peintures, sculptures et surtout architecture) ont été le moteur de ce travail intellectuel. L’école de chirurgie avait été fondée en 1734. Elle était la deuxième en France (après celle de Paris fondée en 1724, et avant, Montpellier en 1741, Lyon en 1745, Bordeaux en 1752, Toulon en 1754 et Orléans en 1759)
Rouen depuis la Révolution:
La Révolution française mit bas les institutions d’Ancien régime. Le Parlement disparut et la mise en place des nouvelles structures ne redonna pas à Rouen le rôle politique hégémonique qui était le sien antérieurement. Elle lui laissa toutefois le premier rang en Normandie pour ce qui est la démographie (Agglomération Rouen, 405.000 habitants, de Caen, 199.000 habitants), de l’économie
Les nouvelles structures mises en place n’avaient pas pris en compte les régions de l’Ancien régime. Ce furent les départements (créés en particulier par l’avocat rouennais Thouret) qui furent mis en avant. La notion de capitale régionale se perd avec la disparition politique des régions. Rouen continue à jouer son rôle de métropole de la Basse-Seine et Caen de métropole du boccage. Il faudra attendre les réformes administratives postérieures à la seconde guerre mondiale pour que la notion de Normandie politique renaisse, mais sous la forme bicéphale d’une double région.
Conclusion:
Tout ce qui précède montre à l’envie que Rouen est bien la capitale historique de la Normandie. C’est depuis bien longtemps la capitale religieuse, politique, administrative, judiciaire et surtout économique de l’ensemble que forme la Normandie.
Sa notoriété en tant que telle est indiscutable. Une simple recherche sur Internet le prouve. L’interrogation sur le moteur de recherche Google sur le critère « Caen, capitale de la Normandie » donne 94 réponses, la plupart du temps accompagnées de la restriction "occidentale". La recherche sur « Rouen, capitale de la Normandie » donne 918 réponses et 98% d’entre-elles sont clairement affirmatives !
L’un des arguments avancés par les Bas-normands est la « centralité » de Caen par rapport à la Normandie. C’est une conception purement géométrique de l’aménagement du territoire. Ce qui compte dans le fonctionnement d’une région, c’est l’importance des voies de communications et la zone de rayonnement des villes. Pour ce qui est des moyens de communications, il est facile de montrer que Rouen est située sur l’un des axes majeurs de communication européenne : la Seine, qu’elle est situé sur l’un des principaux axes ferroviaires de France (même si les Rouennais attendent toujours une liaison TGV avec la capitale), qu’elle dispose d’un vaste réseau d’accès autoroutier dans toutes les directions.
L’argument du « rééquilibrage » de la Normandie en faisant de Caen sa capitale me semble des plus spécieux et peu cohérent avec le premier argument avancé pour la réunification : « faire une entité plus forte pour peser en Europe ». On n’a jamais vu un avion (ou tout autre véhicule) avancer plus vite avec un moteur moins puissant ! Le puissance de Caen, dans tous les domaines, est bien moindre que celle de Rouen (même dans le domaine universitaire, nonobstant l’ancienneté de l’université bas-normande : Caen avait 29.000 étudiants en 2007, Rouen 33.000 !)
Pour moi, il n’y a donc pas « photo » : Rouen a été, est et doit rester une capitale régionale. Que ce soit de la Haute-Normandie ou d’une Normandie réunifiée, c’est une autre histoire et nous aurons l’occasion de revenir sur cette question de la réunification.
(Jacques Tanguy 25/02/2009)
Re: Rouen Capitale. Histoire.
Bref, cela me conforte dans l'idée que cette histoire de capitale va nous pourrir l'ambiance et, peut-être (et c'est + grave), la réunification et que la solution la + juste, la + sensée est une répartition des pouvoirs entre les 3 principales villes de Normandie.
Jonas- Messages : 447
Date d'inscription : 23/10/2008
Localisation : Le Havre
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