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Lettre à la morte de Louis Beuve
par crosman Lun 11 Mai - 12:15
Certes le style est vieillot et un peu "trop", mais voilà un cri d'amour d'un normand à sa "patrie" et fustigeant ceux qui oublient d'où ils sont! Des rappels de base pour les militants!!
crosman- Messages : 5473
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LORD- Messages : 7005
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Re: Lettre à la morte de Louis Beuve
par crosman Lun 11 Mai - 14:10
C'est pas la Normandie qui est morte...quoique 
. C'est un essai/roman.
. C'est un essai/roman.
crosman- Messages : 5473
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Jarl- Messages : 1464
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Re: Lettre à la morte de Louis Beuve
par crosman Lun 11 Mai - 21:47
il vient de sortir et on ma la filer. Je ne sais pas où se le procurer à part dans une librairie normanisante, il y a forcément ça à Bayeux!!!! L'écho des vagues l'a peut être? De toute façon tu as les référence et un bon libraire trouve forcément. En plus le héros est un libraire!
crosman- Messages : 5473
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LORD- Messages : 7005
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Localisation : NORMANDIE en PEURCHE -
Re: Lettre à la morte de Louis Beuve
par LORD Lun 11 Mai - 21:59
Boujou.
Texte-hommage d'un certain André Guillon dans la revue "Les Normands de Paris" paru le 1er Janvier 1933:
"Un Normand parmi tous les Normands. Normand de Coutances. C'est tout dire. On dit dans tout le Cotentin : « Fier comme un Coutançais ». Fier, Beuve l'est au-dessus de lui-même. Personne n'est plus amène et d'un abord plus cordial, mais il plante sa fierté normande comme un oriflamme royal. Pour tout ce qui touche à la Normandie il ne transige pas. Sa pensée éclate. Fier, il ne l'est pas pour lui. Il l'est pour sa race tout simplement. Beuve, un des rares qui écoutent encore, s'élevant au-dessus des flots et trouant la tempête, le chant rauque des hommes aux poils rouges, aux yeux bleus, le chant des rameurs vikings, ses ancêtres.
Il l'écoute ; il le note ; il l'interprète dans la vieille langue oubliée et presque honteuse, que l'on chasse de partout, même à l'école, de l'âme des enfants ; il l'interprète avec les vieux mots d'autrefois dont le vol se mêlait à l'envoi des coiffes paysannes, ces mots qui, à la veillée, après le travail du jour, silencieusement fait, heurtaient, tels des oiseaux effarouchés, les vieux meubles normands.
Comme Barbey d'Aurevilly, Beuve serait en droit d'écrire : « La patois, la langue merveilleuse de mon pays. Je suis plus patoisant que littéraire et encore plus Normand que Français ».
Car le patois de Beuve s'allie par plus d'un tour à la langue vénérable du grand trouvère Robert Wace, l'auteur de la chanson du Rou.
Je dis et dirai ke je sui
Wace de l'isle de Gersui.
Mais Beuve, depuis trop longtemps se tait. Il ne dit pas qui il est. Pour un peu, on l'oublierait. Entendons-nous, on chanterait toujours ses chansons, mais on oublierait son nom. Or, il n'est pas à l'heure présente, de plus grands poète bas-normand que le Rédacteur en chef du Courrier de la Manche, né à Quettreville, près de Coutances, il y a 62 ans sonnés à son clocher natal.
Beuve fut un paysan. Il reste l'un d'eux. La ville ne l'a pas changé, ni le veston qu'il porte à la place de la blouse. Il a leur parler, leur réalisme, leur simplicité. Dans « Adieux d'une graind'mère à son fisset, loué p'tit valet l' jour de la Saint-Quai », écoutez donc « la vûle Cath'raine » remercier, tout en s'attablant, la maîtresse qui lui propose la collation.
D'mouégi, j' s'rai bi débaôchie ;
J' nai guèr' fâim, vous savêz bi !
Je n' prendrai ri qu'eunn' bouchie ;
Ri qu'pour fair' mainn' d'y touqui...
Lôs ! qu'vos avâez du boun baire !
Si j'n avais – noun peut m'craire –
Un pot coumm' cha d'teimps en teimps
J'irais bi jusqu'à chent ans !
Beuve n'atteint-il pas ici la plus grande vérité ? Cette vérité-là, il l'atteint toujours. Et c'est pourquoi « la Vendeue », « la Vule eghyse », toutes les « chansons » de Beuve chantent dans tant de mémoires. Mais c'est aussi parce que Beuve s'y est mis tout entier, carrément, sans fausse timidité, comme dans sa « grande lainde de Lessay ».
L' Boun-Guieu t' byi'n minse à ta pièche,
Lainde paôsae là coumm un mu
Pour partagi l' pays qui prêche
D' l'aveisinag' de cheux de sû !
Rein' des fâes au dû visage,
Rein' des goublins que nou r'doutait,
Ch'est tel qui gard'les vûl' z'usages
D' z'houmm' du Nord ès, biaôd de droguet,
O ma bell' lainde, graind' comme le mé,
O ma Graind-Lainde de Lessay !
Beuve est un frère normand de Mistral. La chance seule lui a manqué pour atteindre la gloire, cette gloire qu'il mérite et dont il fait fi, préférant, comme dit Poinsot « entendre un paysan siffler une de ses chansons au retour du marché ou de la foire aux chevaux. »
Texte-hommage d'un certain André Guillon dans la revue "Les Normands de Paris" paru le 1er Janvier 1933:
"Un Normand parmi tous les Normands. Normand de Coutances. C'est tout dire. On dit dans tout le Cotentin : « Fier comme un Coutançais ». Fier, Beuve l'est au-dessus de lui-même. Personne n'est plus amène et d'un abord plus cordial, mais il plante sa fierté normande comme un oriflamme royal. Pour tout ce qui touche à la Normandie il ne transige pas. Sa pensée éclate. Fier, il ne l'est pas pour lui. Il l'est pour sa race tout simplement. Beuve, un des rares qui écoutent encore, s'élevant au-dessus des flots et trouant la tempête, le chant rauque des hommes aux poils rouges, aux yeux bleus, le chant des rameurs vikings, ses ancêtres.
Il l'écoute ; il le note ; il l'interprète dans la vieille langue oubliée et presque honteuse, que l'on chasse de partout, même à l'école, de l'âme des enfants ; il l'interprète avec les vieux mots d'autrefois dont le vol se mêlait à l'envoi des coiffes paysannes, ces mots qui, à la veillée, après le travail du jour, silencieusement fait, heurtaient, tels des oiseaux effarouchés, les vieux meubles normands.
Comme Barbey d'Aurevilly, Beuve serait en droit d'écrire : « La patois, la langue merveilleuse de mon pays. Je suis plus patoisant que littéraire et encore plus Normand que Français ».
Car le patois de Beuve s'allie par plus d'un tour à la langue vénérable du grand trouvère Robert Wace, l'auteur de la chanson du Rou.
Je dis et dirai ke je sui
Wace de l'isle de Gersui.
Mais Beuve, depuis trop longtemps se tait. Il ne dit pas qui il est. Pour un peu, on l'oublierait. Entendons-nous, on chanterait toujours ses chansons, mais on oublierait son nom. Or, il n'est pas à l'heure présente, de plus grands poète bas-normand que le Rédacteur en chef du Courrier de la Manche, né à Quettreville, près de Coutances, il y a 62 ans sonnés à son clocher natal.
Beuve fut un paysan. Il reste l'un d'eux. La ville ne l'a pas changé, ni le veston qu'il porte à la place de la blouse. Il a leur parler, leur réalisme, leur simplicité. Dans « Adieux d'une graind'mère à son fisset, loué p'tit valet l' jour de la Saint-Quai », écoutez donc « la vûle Cath'raine » remercier, tout en s'attablant, la maîtresse qui lui propose la collation.
D'mouégi, j' s'rai bi débaôchie ;
J' nai guèr' fâim, vous savêz bi !
Je n' prendrai ri qu'eunn' bouchie ;
Ri qu'pour fair' mainn' d'y touqui...
Lôs ! qu'vos avâez du boun baire !
Si j'n avais – noun peut m'craire –
Un pot coumm' cha d'teimps en teimps
J'irais bi jusqu'à chent ans !
Beuve n'atteint-il pas ici la plus grande vérité ? Cette vérité-là, il l'atteint toujours. Et c'est pourquoi « la Vendeue », « la Vule eghyse », toutes les « chansons » de Beuve chantent dans tant de mémoires. Mais c'est aussi parce que Beuve s'y est mis tout entier, carrément, sans fausse timidité, comme dans sa « grande lainde de Lessay ».
L' Boun-Guieu t' byi'n minse à ta pièche,
Lainde paôsae là coumm un mu
Pour partagi l' pays qui prêche
D' l'aveisinag' de cheux de sû !
Rein' des fâes au dû visage,
Rein' des goublins que nou r'doutait,
Ch'est tel qui gard'les vûl' z'usages
D' z'houmm' du Nord ès, biaôd de droguet,
O ma bell' lainde, graind' comme le mé,
O ma Graind-Lainde de Lessay !
Beuve est un frère normand de Mistral. La chance seule lui a manqué pour atteindre la gloire, cette gloire qu'il mérite et dont il fait fi, préférant, comme dit Poinsot « entendre un paysan siffler une de ses chansons au retour du marché ou de la foire aux chevaux. »
LORD- Messages : 7005
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Re: Lettre à la morte de Louis Beuve
par crosman Lun 11 Mai - 22:32
merci Lord voilà une excellente précision.
La comparaison avec Mistral est osée...en effet la recherche au niveau du vocabulaire n'est pas aussi importante. Il me semble même que Beuve, s'il est attaché au loceis, a tendance à en faire le minimum à ce point de vue. C'est malheureusement à mon avis toujours la mode actuelle et un danger pour notre langue. En effet si le dico français / normand a du mal à sortir c'est que les locuteurs ont tendance à se cantonner par facilité aux mots qu'ils connaissent!
Manque d'audace ..où est tu race normande, pourrait dire justement Beuve.
Par contre dans la Vendeue l'émotion est bien là c'est évident.
La comparaison avec Mistral est osée...en effet la recherche au niveau du vocabulaire n'est pas aussi importante. Il me semble même que Beuve, s'il est attaché au loceis, a tendance à en faire le minimum à ce point de vue. C'est malheureusement à mon avis toujours la mode actuelle et un danger pour notre langue. En effet si le dico français / normand a du mal à sortir c'est que les locuteurs ont tendance à se cantonner par facilité aux mots qu'ils connaissent!
Manque d'audace ..où est tu race normande, pourrait dire justement Beuve.
Par contre dans la Vendeue l'émotion est bien là c'est évident.
crosman- Messages : 5473
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Localisation : région parisienne et le Rozel (50) -
Re: Lettre à la morte de Louis Beuve
par Tèqueur des Puus Mar 12 Mai - 7:34
Pour info sachez qu' aux archives départementales de St Lô pour soit disant "faire de la place" ils viennent de passer au pilon un stock de ce livre ainsi que la collection complète du Viquet...
Tèqueur des Puus- Messages : 1293
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Localisation : Lé Puus -
Re: Lettre à la morte de Louis Beuve
par LORD Mar 12 Mai - 9:40
Veire. Et pendant ce temps là sur "WikiManche" (la version "Manche-Cotentin" de Wikipédia) on vous assure que tout est consultable aux archives de St Lô, garante de cette culture Normande... 
LORD- Messages : 7005
Date d'inscription : 16/12/2007
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Localisation : NORMANDIE en PEURCHE -
Re: Lettre à la morte de Louis Beuve
par crosman Mar 12 Mai - 12:02
c'est un scandale!!!!!!! Peut être que le bouquin que j'ai récupéré en est un sauvé du massacre. Alors que cela aurait été simple de le donner à un bouquiniste ou de les redonner au viquet!!!! Cela mériterait un article dans la presse. A ton avis peut on faire un mail à la préfecture qui est responsable en principe?! En outre ton assoc peut elle se porter "acquéreur" dans ce type de cas pour 1 € symbolique?
crosman- Messages : 5473
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Re: Lettre à la morte de Louis Beuve
par LORD Mar 12 Mai - 12:20
Le Rémin eud'Bricbé était sul'coup y'm'sembe!!!
LORD- Messages : 7005
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Age : 61
Localisation : NORMANDIE en PEURCHE -
Re: Lettre à la morte de Louis Beuve
par Thor Alansen Mar 12 Mai - 13:00
crosman a écrit: A ton avis peut on faire un mail à la préfecture qui est responsable en principe?!
non c'est le CG qui est responsable des archives
Thor Alansen- Messages : 526
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Age : 43
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Re: Lettre à la morte de Louis Beuve
par crosman Mar 12 Mai - 14:21
Remin en a récupéré oui, mais pas tout il me semble. le CG Ok on peut donc envoyer des mails...
crosman- Messages : 5473
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Re: Lettre à la morte de Louis Beuve
par Tèqueur des Puus Mar 12 Mai - 19:00
Oui je suis en train de voir ça avec Rémin, ça devrait bien ce passer...
Tèqueur des Puus- Messages : 1293
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crosman- Messages : 5473
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Re: Lettre à la morte de Louis Beuve
par crosman Mer 13 Mai - 11:59
on comprend qu' ILS veulent les brûler ces bouquins:Il est dit dans le livre par exemple:
on doit créer des "abbayes du savoir normand" et un bac normand...
Elever des statuts à Rollon, aux Tancrède, Tourville, Phelippot le Cat....
remplacer le foot par la choule ou la soulle !!! (non je ne suis pas la réincarnation de L Beuve).
IL a même été censuré lors de la première parution parce qu'il parle de Thor Aie...
C'est en fait un appel au soulèvement général...
crosman- Messages : 5473
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Jarl- Messages : 1464
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Tèqueur des Puus- Messages : 1293
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Jarl- Messages : 1464
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Tèqueur des Puus- Messages : 1293
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Jarl- Messages : 1464
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Tèqueur des Puus- Messages : 1293
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