Cherbourg, ville-arsenal en crise
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Cherbourg, ville-arsenal en crise
Cherbourg, ville-arsenal en crise
Des décisions politiques aux destinées locales
Fabrice Ripoll
Qui veut rendre compte de l’industrie française d’armement – des caractéristiques de son fonctionnement, des causes et conséquences des importantes restructurations en cours – ne peut se limiter à des considérations d’ordre géopolitique, économique ou technologique, ni se focaliser sur l’échelle nationale ou internationale. À partir du cas concret de la « ville-arsenal » de Cherbourg, de sa naissance à ses déboires actuels, ce texte vise à dégager quelques lignes de force en inscrivant la réflexion dans une histoire et une géographie sociales de la construction navale militaire… et donc de l’État français. Quelques pistes factuelles et méthodologiques sont ainsi lancées pour mettre en question la « fatalité » des dynamiques socio-spatiales passées et à venir. Que penser en effet de la « nécessité » des décisions prises par les dirigeants ? Que penser de celles qu’ils ne prennent pas ? Quelle probabilité pour les Cherbourgeois de construire un développement économique alternatif et endogène ?
Article à lire à cette adresse : http://norois.revues.org/index77.html
Des décisions politiques aux destinées locales
Fabrice Ripoll
Qui veut rendre compte de l’industrie française d’armement – des caractéristiques de son fonctionnement, des causes et conséquences des importantes restructurations en cours – ne peut se limiter à des considérations d’ordre géopolitique, économique ou technologique, ni se focaliser sur l’échelle nationale ou internationale. À partir du cas concret de la « ville-arsenal » de Cherbourg, de sa naissance à ses déboires actuels, ce texte vise à dégager quelques lignes de force en inscrivant la réflexion dans une histoire et une géographie sociales de la construction navale militaire… et donc de l’État français. Quelques pistes factuelles et méthodologiques sont ainsi lancées pour mettre en question la « fatalité » des dynamiques socio-spatiales passées et à venir. Que penser en effet de la « nécessité » des décisions prises par les dirigeants ? Que penser de celles qu’ils ne prennent pas ? Quelle probabilité pour les Cherbourgeois de construire un développement économique alternatif et endogène ?
Article à lire à cette adresse : http://norois.revues.org/index77.html
Jonas- Messages : 447
Date d'inscription : 23/10/2008
Localisation : Le Havre
Re: Cherbourg, ville-arsenal en crise
Boujou.
La capitale du Nord-Cotentin veut-elle, oui ou non, que son port se développe ? Souhaite-t-elle que ses quais déserts renouent avec l’activité, suscitant toute une vie portuaire et permettant l’accueil des grands paquebots, conformément à son image et à sa tradition ? On aimerait le croire.
Pourtant le projet de créer un terminal vrac à Cherbourg, porté conjointement par la Chambre de commerce de Cherbourg et Louis Dreyfus Armateurs, se heurte à l’hostilité bruyante de quelques opposants comme Greenpeace ; hostilité largement relayée par le quotidien local. Il n’y a pourtant pas de quoi aller déverser des tonnes de charbon devant le ministère de l’Écologie.
Les choses sont simples. Les centrales thermiques britanniques sont alimentées par du charbon qui vient des pays de l’Est. Doté d’une forte teneur en soufre, il a un faible pouvoir calorifique. Avec l’amélioration des centrales, ce combustible russe ou polonais va être remplacé par du charbon à forte valeur énergétique, ce qui permettra de réduire les émissions polluantes.
Ce charbon vient déjà de Colombie, d’Afrique du Sud ou d’Indonésie sur de gros navires, les « capesizes », qui le déchargent à Rotterdam, à Terneuzen ou à Dunkerque. Or, de par son emplacement géographique, Cherbourg a le profil pour servir de port d’allégement et de redistribution de ce charbon. « En faisant escale à Cherbourg, juste à l’entrée de la Manche Est, les navires auraient un trajet plus court. Cela économiserait du carburant, et c’est bon pour l’environnement », précise Jean-Claude Camus, le président de la CCI.
« Ce projet a été validé par les élus de la région, qu’ils soient de droite, de gauche ou verts. Il a été validé par le Conseil général de la Manche et les municipalités de Tourlaville et de Cherbourg-Octeville. Le préfet y est favorable, le ministère des Transports y est favorable… Que faut-il de plus ? » demande Pierre Géhanne, le directeur général de Louis Dreyfus Armateurs.
Ce qu’il faudrait, c’est que les Cherbourgeois réalisent qu’un port est fait pour charger et décharger des marchandises et que Cherbourg n’a pas de raisons de refuser un projet parfaitement viable dont les retombées sont estimées à près de 10 millions d’euros chaque année. D’autant que l’on sait éviter toute projection éventuelle de poussière et que le charbon ne serait pas visible des maisons.
« C’est une opportunité de relancer l’activité du port de Cherbourg à court terme, poursuit Pierre Géhanne. Et à partir du moment où il y a une activité dans un port, d’autres trafics viennent se greffer, provoquant une demande pour des remorqueurs, des lamaneurs, des pilotes, des agents portuaires… S’il n’y a plus d’activité du tout, il n’y aura plus de pilotage, plus de remorqueurs, plus de grutiers, et puis le port mourra. Si rien n’est fait, le port de Cherbourg est mort, tout le monde le sait. Veut-on un port qui fonctionne, qui suscite de l’activité et de l’emploi, ou préfère-t-on le remplacer par des marinas ? C’est un choix
de société. »
En accord avec le préfet de la Manche, la CCI et LDA ont décidé de retirer la première demande d’enquête publique avant sa conclusion définitive et de procéder à une enquête globale, qui étudie tous les aspects du projet, à la fois terrestres et maritimes. Car une réalisation de ce type - qui associe une opération d’allégement en mer et un stockage portuaire - n’a jamais encore été réalisée en France ; il s’agit donc d’apporter des réponses complètes et définitives.
Le port de Cherbourg et LDA espèrent que la seconde enquête publique sera bouclée pour la fin de l’année - et que le port pourra enfin recommencer à vivre.
A lire dans le nouveau N° de "NORMANDIE MAGAZINE"
Infos ichin:
http://info.normandie-magazine.fr/
La capitale du Nord-Cotentin veut-elle, oui ou non, que son port se développe ? Souhaite-t-elle que ses quais déserts renouent avec l’activité, suscitant toute une vie portuaire et permettant l’accueil des grands paquebots, conformément à son image et à sa tradition ? On aimerait le croire.
Pourtant le projet de créer un terminal vrac à Cherbourg, porté conjointement par la Chambre de commerce de Cherbourg et Louis Dreyfus Armateurs, se heurte à l’hostilité bruyante de quelques opposants comme Greenpeace ; hostilité largement relayée par le quotidien local. Il n’y a pourtant pas de quoi aller déverser des tonnes de charbon devant le ministère de l’Écologie.
Les choses sont simples. Les centrales thermiques britanniques sont alimentées par du charbon qui vient des pays de l’Est. Doté d’une forte teneur en soufre, il a un faible pouvoir calorifique. Avec l’amélioration des centrales, ce combustible russe ou polonais va être remplacé par du charbon à forte valeur énergétique, ce qui permettra de réduire les émissions polluantes.
Ce charbon vient déjà de Colombie, d’Afrique du Sud ou d’Indonésie sur de gros navires, les « capesizes », qui le déchargent à Rotterdam, à Terneuzen ou à Dunkerque. Or, de par son emplacement géographique, Cherbourg a le profil pour servir de port d’allégement et de redistribution de ce charbon. « En faisant escale à Cherbourg, juste à l’entrée de la Manche Est, les navires auraient un trajet plus court. Cela économiserait du carburant, et c’est bon pour l’environnement », précise Jean-Claude Camus, le président de la CCI.
« Ce projet a été validé par les élus de la région, qu’ils soient de droite, de gauche ou verts. Il a été validé par le Conseil général de la Manche et les municipalités de Tourlaville et de Cherbourg-Octeville. Le préfet y est favorable, le ministère des Transports y est favorable… Que faut-il de plus ? » demande Pierre Géhanne, le directeur général de Louis Dreyfus Armateurs.
Ce qu’il faudrait, c’est que les Cherbourgeois réalisent qu’un port est fait pour charger et décharger des marchandises et que Cherbourg n’a pas de raisons de refuser un projet parfaitement viable dont les retombées sont estimées à près de 10 millions d’euros chaque année. D’autant que l’on sait éviter toute projection éventuelle de poussière et que le charbon ne serait pas visible des maisons.
« C’est une opportunité de relancer l’activité du port de Cherbourg à court terme, poursuit Pierre Géhanne. Et à partir du moment où il y a une activité dans un port, d’autres trafics viennent se greffer, provoquant une demande pour des remorqueurs, des lamaneurs, des pilotes, des agents portuaires… S’il n’y a plus d’activité du tout, il n’y aura plus de pilotage, plus de remorqueurs, plus de grutiers, et puis le port mourra. Si rien n’est fait, le port de Cherbourg est mort, tout le monde le sait. Veut-on un port qui fonctionne, qui suscite de l’activité et de l’emploi, ou préfère-t-on le remplacer par des marinas ? C’est un choix
de société. »
En accord avec le préfet de la Manche, la CCI et LDA ont décidé de retirer la première demande d’enquête publique avant sa conclusion définitive et de procéder à une enquête globale, qui étudie tous les aspects du projet, à la fois terrestres et maritimes. Car une réalisation de ce type - qui associe une opération d’allégement en mer et un stockage portuaire - n’a jamais encore été réalisée en France ; il s’agit donc d’apporter des réponses complètes et définitives.
Le port de Cherbourg et LDA espèrent que la seconde enquête publique sera bouclée pour la fin de l’année - et que le port pourra enfin recommencer à vivre.
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