La Normandie Monumentale au musée Malraux

[Jonas]

L'exposition "Voyages pittoresques-Normandie 1820-2009 (la Normandie monumentale)" est ouverte depuis le 15 mai et jusqu'au 16 août au musée Malraux au Havre (2 boulevard Clémenceau, sur le front de mer).
A noter que l'exposition sera visible aussi aux musées des Beaux-Arts de Rouen et de Caen.

Dossier de presse à cette adresse : http://www.ac-rouen.fr/pedagogie/equipes/eculturel/dossier_mbar/0902voyages.pdf

J'irais un de ces quatre quand j'aurais le temps, je vous dirais ce que j'en ai pensé.

[LORD]

Merci pour l'info l'amin. Ca a l'air bien intéressant en tout cas!!

[LORD]

Boujou.

Un article sur "Le Havre.net" qui présente bien ce sujet:

"A Rouen, la Normandie romantique, au Havre la monumentale, à Caen la contemporaine : trois musées des Beaux-arts se sont associés pour une triple exposition portant sur un même sujet : la représentation du territoire normand. Quelque 500 œuvres, allant de 1820 à 2009, des lithographies aux photographies contemporaines via les héliogravures, Voyages pittoresques en Normandie expose l’iconographie de la région, entre documentaire et recherche esthétique. Jusqu’à la remise en cause même de la notion de pittoresque.

Messieurs les Anglais, gravez les premiers ! Au lendemain de la chute de Napoléon, l’architecture médiévale souvent ruinée par la Révolution suscite les passions de nos voisins d’Outre-manche. Et peintres, aquarellistes et graveurs de venir croquer les vestiges de l’époque féodale tandis que de nombreux ouvrages illustrés paraissent, essor de la lithographie aidant. Parmi eux, les trois volumes luxueux des Voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France édités par Taylor et Nodier (de 1820 à 1878). Masses chromatiques de John Sell Cotman, jeux de transparence et de lumière du paysagiste Richard Parkes Bonington, télescopage des temporalités d’Alexandre-Evariste Fragonnard qui peuple ses ruines de figures rêvées… Dans ce premier volet de l’exposition, au musée des Beaux-arts de Rouen, au fil de lithographies, estampes, aquarelles et crayons, le pittoresque est d’abord celui des églises, des châteaux, des abbayes, des fontaines…


Quand la photographie se substitue à la gravure:
La Normandie pittoresque exposée au Musée Malraux du Havre est d’abord celle du projet fou d’A.G. Lemâle : l’imprimeur havrais s’est lancé en 1892, dans la publication de La Normandie monumentale et pittoresque qui intègre la photographie (apparue en 1839) au livre de luxe. Les photographes (Emile Letellier, Paul Robert, Henri Magron…) sillonnent la Normandie. La photographie se substitue à la gravure, en mieux même grâce à la découverte de l’héliogravure qui permet de retoucher les planches au burin pour théâtraliser l’éclairage, valoriser les matières, effacer les détails. Sept ans et une faillite plus tard, cinq volumes paraissent, avec 441 planches hors texte héliogravées. On verra donc le Mont-Saint Michel, des églises, des châteaux, des abbayes et des manoirs. Comme le rappelle cette exposition, la redécouverte de l’archéologique, notamment médiévale, la tradition locale du livre, le rôle des sociétés savantes et des érudits (Arcisse de Caumont), la présence de pionniers de la photographie… autant de facteurs qui, selon la commissaire général de l’exposition, Lucie Goujard font l’originalité de la région normande.


Le non lieu:
Et au XXème siècle ? Fini les monuments et lieux emblématiques, comme le montre la magnifique exposition du musée de Caen. Le pittoresque se fait intime, social, urbain, suburbain, va vers une nouvelle perception du territoire, vers le non-lieu, le vide, l’insignifiant : l’érosion des tronçons colorés de falaises (Jem Southam) ou des traces sur les plages du débarquement (Matthias Koch) ; les barres cherbourgeoises en phase de démolition (Mathieu Pernot), l’espace urbain et les émigrants clandestins (Antoine d’Agata), une ville comme un décor de théâtre (Véronique Ellena), la série des photographies d’Etretat par Elger Esser inspiré par la lettre de Maupassant à Flaubert sur l’excursion géologique de Bouvard et Pécuchet... De nouveaux regards et des œuvres sélectionnées en tant que commandes publiques : de la SNCF, de la mission photographique de la Délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale (Datar), du Conservatoire du littoral, du centre d’art Le Point du Jour, du Pôle Image Haute-Normandie… Pour l’exposition, trois commandes ont été lancées par les trois musées, financées par l’association Normandie-métropole. Chassez le pittoresque, il revient au grand galop. C’est celui des chevaux de Guillaume le Conquérant, dans La Tapisserie de Bayeux : Joachim Mogarra revisite l’histoire de la conquête de l’Angleterre, ultime clin d’œil porté sur l’iconographie pittoresque de la Normandie."


Voyages pittoresques Normandie.
Jusqu’au 16 aout. Musée des Beaux-arts de Rouen, Musée Malraux-Le Havre, musée des Beaux-arts de Caen. Visites guidées, ateliers, conférences, concerts et catalogue en préparation.

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