La passion de la Normandie... et des livres.
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La passion de la Normandie... et des livres.
Boujou.
Philippe Charles-Dubreuil nourrissait la passion
de la Normandie, celle des livres et des manuels d'érudits. Son
incroyable collection est vendue aux enchères ce week-end, à Moyaux.
L'histoire:
Dès le début de leur relation, Philippe Charles-Dubreuil avait posé une exigence.
« Il me demandait de lire un roman de La Varende. Puis deux, puis d'autres.
Il me disait : lisez, nous verrons bien après... »
Ingrid Tusch, sa future femme, avait fui la Bohême, en Europe centrale,
vers l'Allemagne. Armé d'un dictionnaire franco-allemand, elle lit tout
ce qu'elle peut, amoureuse qu'elle est. Les livres lus, ils se marient
en 1964 et s'installent au château du Val-Séry à Moyaux, propriété de
la famille Charles.
Ingrid a toujours su offrir une place aux livres de son mari.
« À table, le soir avec les enfants, nous nous distribuions des phrases de La Varende. »
Toujours lui, cet écrivain normand qui ne tarissait pas d'éloge sur les femmes et la Normandie.
« Il ne lui manquait pas un de ses romans. »
Philippe Charles possédait aussi les ouvrages de Célestin Hippeau, de
l'abbé Cochet ou de Louis Boivin-Champeaux. Et des dizaines d'autres
encore.
Tous racontent l'histoire de sa région, depuis le XVIe siècle jusqu'à la période contemporaine.
« Il les achetait en cachette parfois, quand nous traversions une période difficile financièrement. »
Cette passion des livres, Ingrid n'a jamais vraiment osé l'approcher.
« C'était son jardin secret. Quand je m'y intéressais, il semblait flatté. Mais il n'a jamais vraiment échangé à ce sujet. »
Pas même en direction de leurs cinq enfants.« Nous les vendrons »
Quelque temps avant sa mort, à 84 ans, il a toutefois narré le début de son amour des livres à sa femme:
« Il était scolarisé à Évreux. Un après-midi de 1940, après l'école, sa mère
est venue le chercher mais ils ne savaient pas où aller car il
pleuvait. Elle l'a emmené à la bibliothèque municipale. Il avait
16 ans. »
Il en avait aussi écrit la fin de l'histoire : « Il m'avait dit : si un jour nous avons besoin de le faire, nous les vendrons. »
Ce jour-là est arrivé.
Les droits de succession sont à payer.
Ingrid n'a pu se résoudre à faire une sélection dans cette incroyable
collection. Son coeur s'est serré le jour où elle a pris sa décision. Ni aujourd'hui ni demain, elle n'assistera à la vente de la bibliothèque de son époux. « Je n'aurai pas le courage. »
Peut-être observera-t-elle quand même, depuis sa fenêtre, le théâtre des enchères organisées dans la cour du château.
Angélique CLÉRET.
Philippe Charles-Dubreuil nourrissait la passion
de la Normandie, celle des livres et des manuels d'érudits. Son
incroyable collection est vendue aux enchères ce week-end, à Moyaux.
L'histoire:
Dès le début de leur relation, Philippe Charles-Dubreuil avait posé une exigence.
« Il me demandait de lire un roman de La Varende. Puis deux, puis d'autres.
Il me disait : lisez, nous verrons bien après... »
Ingrid Tusch, sa future femme, avait fui la Bohême, en Europe centrale,
vers l'Allemagne. Armé d'un dictionnaire franco-allemand, elle lit tout
ce qu'elle peut, amoureuse qu'elle est. Les livres lus, ils se marient
en 1964 et s'installent au château du Val-Séry à Moyaux, propriété de
la famille Charles.
Ingrid a toujours su offrir une place aux livres de son mari.
« À table, le soir avec les enfants, nous nous distribuions des phrases de La Varende. »
Toujours lui, cet écrivain normand qui ne tarissait pas d'éloge sur les femmes et la Normandie.
« Il ne lui manquait pas un de ses romans. »
Philippe Charles possédait aussi les ouvrages de Célestin Hippeau, de
l'abbé Cochet ou de Louis Boivin-Champeaux. Et des dizaines d'autres
encore.
Tous racontent l'histoire de sa région, depuis le XVIe siècle jusqu'à la période contemporaine.
« Il les achetait en cachette parfois, quand nous traversions une période difficile financièrement. »
Cette passion des livres, Ingrid n'a jamais vraiment osé l'approcher.
« C'était son jardin secret. Quand je m'y intéressais, il semblait flatté. Mais il n'a jamais vraiment échangé à ce sujet. »
Pas même en direction de leurs cinq enfants.« Nous les vendrons »
Quelque temps avant sa mort, à 84 ans, il a toutefois narré le début de son amour des livres à sa femme:
« Il était scolarisé à Évreux. Un après-midi de 1940, après l'école, sa mère
est venue le chercher mais ils ne savaient pas où aller car il
pleuvait. Elle l'a emmené à la bibliothèque municipale. Il avait
16 ans. »
Il en avait aussi écrit la fin de l'histoire : « Il m'avait dit : si un jour nous avons besoin de le faire, nous les vendrons. »
Ce jour-là est arrivé.
Les droits de succession sont à payer.
Ingrid n'a pu se résoudre à faire une sélection dans cette incroyable
collection. Son coeur s'est serré le jour où elle a pris sa décision. Ni aujourd'hui ni demain, elle n'assistera à la vente de la bibliothèque de son époux. « Je n'aurai pas le courage. »
Peut-être observera-t-elle quand même, depuis sa fenêtre, le théâtre des enchères organisées dans la cour du château.
Angélique CLÉRET.
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