L'Aimable Grenot. Navire granvillais.
2 participants
Page 1 sur 1
L'Aimable Grenot. Navire granvillais.
Boujou.
Mardi, la Drassm a entrepris de sortir des eaux l'ancre de La Dauphine et les canons de L'Aimable Grenot. Après traitement, ils retrouveront les musées de Saint-Malo et Granville.
Reportage :
13 h 30, mardi, autour du bassin Bouvet, Michel Glet se prépare pour une plongée assez exceptionnelle. Aujourd'hui il va remonter des profondeurs, l'ancre de la frégate malouine La Dauphine, et les deux canons du navire granvillais, L'Aimable Grenot. Sur les quais, des représentants des musées de Saint-Malo et de Granville, ainsi que de l'association Pour le développement et la recherche en archéologie maritime (Adramar).
Alexandre Poudret-Barré est membre de cette association. « Les vestiges que nous allons remonter, proviennent du site de la Natière. Ils avaient été collectés, puis noyés en 2006 dans ce bassin, pour les protéger de toutes agressions. Nous devions attendre que le laboratoire Arc'Antique de Nantes dispose d'une cuve de traitement suffisamment grande pour recevoir ces trois pièces ».
Deux canons pour Granville :
14 h. Michel ajuste son masque et plonge. Le matin il a fait un repérage et a préparé les reliques à prendre l'air. Au bord du bassin, une grue étend sa flèche au-dessus des ondes. À sa pointe, une sangle s'agite, et se perd dans l'eau jusqu'à la garde. Le rivage est clair, mais pas suffisamment pour repérer les mouvements du plongeur. Quelques secondes plus tard, Marc Depail, le collègue de Michel, reçoit un message. « Tout est prêt, on y va ! Monte, monte », lance-t-il au pilote de la grue.
Doucement, une masse sombre apparaît au raz de l'eau. L'ancre prendra l'air la première. « C'est une très belle pièce, souligne Jean-Philippe Roze, adjoint du conservateur des musées de Saint-Malo. La Dauphine était une frégate royale de 300 tonneaux. Elle est datée de 1702 et confiée par le roi Louis XIV à des armateurs privés pour faire la « course sur les ennemis de l'État ». Commandée par le capitaine Michel Dubocage, elle s'est perdue, le 11 décembre 1704, à l'entrée de Saint-Malo ».
Chantal Hebert est agent du patrimoine au musée du vieux Granville. « Nous n'avons aucune pièce de L'Aimable Grenot. Je crois que ce bateau était la propriété des Couraye du Parc, une vielle famille granvillaise. C'est assez émouvant ». Michel Glet répétera deux fois le protocole du premier émergement pour sortir de la vase, les deux canons du souvenir. « L'Aimable Grenot était aussi une frégate de 400 tonneaux. Construite en 1747, elle était affectée au commerce de l'Espagne. Elle a fait naufrage le 6 mai 1749, elle aussi dans les eaux malouines », raconte Alexandre Poudret-Barré.
Posées sur le quai, les trois reliques ont ensuite été conditionnées, avant un transport pour Nantes. Pendant trois ans, elles y seront traitées, avant de revenir sur Saint-Malo pour l'ancre et sur Granville pour les canons.
Philippe BRIEND.
Ouest-France
Mardi, la Drassm a entrepris de sortir des eaux l'ancre de La Dauphine et les canons de L'Aimable Grenot. Après traitement, ils retrouveront les musées de Saint-Malo et Granville.
Reportage :
13 h 30, mardi, autour du bassin Bouvet, Michel Glet se prépare pour une plongée assez exceptionnelle. Aujourd'hui il va remonter des profondeurs, l'ancre de la frégate malouine La Dauphine, et les deux canons du navire granvillais, L'Aimable Grenot. Sur les quais, des représentants des musées de Saint-Malo et de Granville, ainsi que de l'association Pour le développement et la recherche en archéologie maritime (Adramar).
Alexandre Poudret-Barré est membre de cette association. « Les vestiges que nous allons remonter, proviennent du site de la Natière. Ils avaient été collectés, puis noyés en 2006 dans ce bassin, pour les protéger de toutes agressions. Nous devions attendre que le laboratoire Arc'Antique de Nantes dispose d'une cuve de traitement suffisamment grande pour recevoir ces trois pièces ».
Deux canons pour Granville :
14 h. Michel ajuste son masque et plonge. Le matin il a fait un repérage et a préparé les reliques à prendre l'air. Au bord du bassin, une grue étend sa flèche au-dessus des ondes. À sa pointe, une sangle s'agite, et se perd dans l'eau jusqu'à la garde. Le rivage est clair, mais pas suffisamment pour repérer les mouvements du plongeur. Quelques secondes plus tard, Marc Depail, le collègue de Michel, reçoit un message. « Tout est prêt, on y va ! Monte, monte », lance-t-il au pilote de la grue.
Doucement, une masse sombre apparaît au raz de l'eau. L'ancre prendra l'air la première. « C'est une très belle pièce, souligne Jean-Philippe Roze, adjoint du conservateur des musées de Saint-Malo. La Dauphine était une frégate royale de 300 tonneaux. Elle est datée de 1702 et confiée par le roi Louis XIV à des armateurs privés pour faire la « course sur les ennemis de l'État ». Commandée par le capitaine Michel Dubocage, elle s'est perdue, le 11 décembre 1704, à l'entrée de Saint-Malo ».
Chantal Hebert est agent du patrimoine au musée du vieux Granville. « Nous n'avons aucune pièce de L'Aimable Grenot. Je crois que ce bateau était la propriété des Couraye du Parc, une vielle famille granvillaise. C'est assez émouvant ». Michel Glet répétera deux fois le protocole du premier émergement pour sortir de la vase, les deux canons du souvenir. « L'Aimable Grenot était aussi une frégate de 400 tonneaux. Construite en 1747, elle était affectée au commerce de l'Espagne. Elle a fait naufrage le 6 mai 1749, elle aussi dans les eaux malouines », raconte Alexandre Poudret-Barré.
Posées sur le quai, les trois reliques ont ensuite été conditionnées, avant un transport pour Nantes. Pendant trois ans, elles y seront traitées, avant de revenir sur Saint-Malo pour l'ancre et sur Granville pour les canons.
Philippe BRIEND.
Ouest-France
Re: L'Aimable Grenot. Navire granvillais.
Boujou.
Le retour des canons de l'Aimable Grenot, en 2013, sera l'occasion de rappeler la place de Granville dans la guerre de course.
Retour dans deux ans
Les canons sortis de l'eau mardi après-midi, à Saint-Malo, sur le site de la Natière (Ouest-France du mercredi 3 novembre), devraient revenir dans deux ans à Granville. D'ici là, ils auront subi un traitement par hydrolyse dans le laboratoire spécialisé Arc antique, à Nantes, qui leur redonnera un coup de neuf après plus de deux siècles sous l'eau. « Nous espérons qu'ils seront de retour pour l'exposition que nous envisageons pour 2013 à la Halle au blé », explique Michèle Chartrain, conservatrice du musée du vieux Granville.
Les canons resteront la propriété de l'État et seront sur le plan juridique simplement en dépôt à Granville. Mais a priori, pour de longues années, retrouvant ainsi le port qu'ils avaient quitté à bord de l'Aimable Grenot, il y a deux siècles, avant que cette frégate de 400 tonneaux ne sombre devant le port de Saint-Malo le 6 mai 1749. Une mauvaise manoeuvre serait à l'origine du naufrage.
Un investissement pour l'histoire :
Les fouilles sur le site malouin ont débuté au début des années 2000. Avant d'être remontés à l'air libre mardi, les canons étaient restés sous l'eau pendant deux ans, depuis leur découverte. Ils avaient été ramenés du site de leur naufrage pour être déposés dans un bassin « d'attente » dans le port de Saint-Malo. Pour la ville de Granville, il en coûtera 6 500 € par canon, la moitié du coût bénéficiant d'une subvention de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac). Où ont été fabriqués ces canons ? « L'hydrolyse permettra peut-être de le révéler », explique Chantal Hébert, agent du patrimoine au musée du Vieux Granville. L'Aimable Grenot appartenait à un grand armateur granvillais : Léonor Couraye du Parc. Quand il a sombré, le bateau avait fait une escale à Saint-Malo avant de prendre le cap des Indes, les cales remplies notamment de toiles. Quand il était armé pour la guerre de course, le bateau alignait 40 canons et embarquait 380 hommes.
Un passé corsaire à valoriser :
Granville, cité corsaire ? Une évidence pour les Granvillais. Mais au-delà des frontières de la Basse-Normandie, c'est toujours Saint-Malo qui vient spontanément à l'esprit. « Pourtant, Granville était assez comparable. À l'époque, presque tous les ports qui avaient des armements de pêche importants ont aussi participé à la guerre de course », précise Michèle Chartrain. « C'est vrai, on a surtout focalisé ces dernières années sur le passé de port morutier de Granville, éclipsant peut-être son passé corsaire », reconnaît Patrick Bailbé, maire-adjoint à la culture.
En 2011, la Halle au blé accueillera une grande exposition dédiée à deux marins granvillais du XVIIIe siècle, Siméon Ravenel et son fils Gaud de Ravenel qui s'illustra aux côtés de Suffren en combattant dans la mer des Indes. En attendant le retour des canons en 2013, on peut d'ores et déjà se replonger dans les aventures de Pléville le Pelley (1), le plus célèbre des corsaires granvillais.
Pascal SIMON.
Ouest-France
Le retour des canons de l'Aimable Grenot, en 2013, sera l'occasion de rappeler la place de Granville dans la guerre de course.
Retour dans deux ans
Les canons sortis de l'eau mardi après-midi, à Saint-Malo, sur le site de la Natière (Ouest-France du mercredi 3 novembre), devraient revenir dans deux ans à Granville. D'ici là, ils auront subi un traitement par hydrolyse dans le laboratoire spécialisé Arc antique, à Nantes, qui leur redonnera un coup de neuf après plus de deux siècles sous l'eau. « Nous espérons qu'ils seront de retour pour l'exposition que nous envisageons pour 2013 à la Halle au blé », explique Michèle Chartrain, conservatrice du musée du vieux Granville.
Les canons resteront la propriété de l'État et seront sur le plan juridique simplement en dépôt à Granville. Mais a priori, pour de longues années, retrouvant ainsi le port qu'ils avaient quitté à bord de l'Aimable Grenot, il y a deux siècles, avant que cette frégate de 400 tonneaux ne sombre devant le port de Saint-Malo le 6 mai 1749. Une mauvaise manoeuvre serait à l'origine du naufrage.
Un investissement pour l'histoire :
Les fouilles sur le site malouin ont débuté au début des années 2000. Avant d'être remontés à l'air libre mardi, les canons étaient restés sous l'eau pendant deux ans, depuis leur découverte. Ils avaient été ramenés du site de leur naufrage pour être déposés dans un bassin « d'attente » dans le port de Saint-Malo. Pour la ville de Granville, il en coûtera 6 500 € par canon, la moitié du coût bénéficiant d'une subvention de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac). Où ont été fabriqués ces canons ? « L'hydrolyse permettra peut-être de le révéler », explique Chantal Hébert, agent du patrimoine au musée du Vieux Granville. L'Aimable Grenot appartenait à un grand armateur granvillais : Léonor Couraye du Parc. Quand il a sombré, le bateau avait fait une escale à Saint-Malo avant de prendre le cap des Indes, les cales remplies notamment de toiles. Quand il était armé pour la guerre de course, le bateau alignait 40 canons et embarquait 380 hommes.
Un passé corsaire à valoriser :
Granville, cité corsaire ? Une évidence pour les Granvillais. Mais au-delà des frontières de la Basse-Normandie, c'est toujours Saint-Malo qui vient spontanément à l'esprit. « Pourtant, Granville était assez comparable. À l'époque, presque tous les ports qui avaient des armements de pêche importants ont aussi participé à la guerre de course », précise Michèle Chartrain. « C'est vrai, on a surtout focalisé ces dernières années sur le passé de port morutier de Granville, éclipsant peut-être son passé corsaire », reconnaît Patrick Bailbé, maire-adjoint à la culture.
En 2011, la Halle au blé accueillera une grande exposition dédiée à deux marins granvillais du XVIIIe siècle, Siméon Ravenel et son fils Gaud de Ravenel qui s'illustra aux côtés de Suffren en combattant dans la mer des Indes. En attendant le retour des canons en 2013, on peut d'ores et déjà se replonger dans les aventures de Pléville le Pelley (1), le plus célèbre des corsaires granvillais.
Pascal SIMON.
Ouest-France
Re: L'Aimable Grenot. Navire granvillais.
ils ont axés sur par grand chose...
A chaque fois que je cite Granville j'ajoute cité corsaire derrière à présent.
C'est une tactique d'outre Couesnon qui fonctionne très bien.
exemple galette, ciré, homard (mot normand pourtant), petit port (porc itou), bière et ils ont essayé cidre mais ça marche pas vraiment.
A chaque fois que je cite Granville j'ajoute cité corsaire derrière à présent.
C'est une tactique d'outre Couesnon qui fonctionne très bien.
exemple galette, ciré, homard (mot normand pourtant), petit port (porc itou), bière et ils ont essayé cidre mais ça marche pas vraiment.
Re: L'Aimable Grenot. Navire granvillais.
Boujou.
Berceau des vieux gréements, avec la bisquine granvillaise et l'arrivée prochaine du Marité, Granville, au riche passé maritime, pourrait bientôt vivre un beau chantier : celui de la reconstruction d'une goélette de 25 mètres.
L'initiative
Depuis des semaines, Michel Diss, ancien président du Comité des pécheurs amateurs granvillais (CPAG) et attaché à la voile traditionnelle, planche sur son projet et sur sa mise en place au sein de sa nouvelle association, Mer voile et pêche à Granville. « Il s'agit d'un projet de reconstruction d'une réplique du François Josephe. Une goélette construite à Granville au chantier Julienne, en 1885, pour le compte de l'armement granvillais Beust. Ce navire effectuait des campagnes de pêche en mer d'Islande »
Pour son concepteur, le projet est réalisable. « Ce n'est pas du rêve. J'ai déjà de très bonds contacts avec des partenaires financiers. De plus, le projet est éligible au Féder, le Fonds européen de développement économique régional ».
Ancien fabricant de meubles à Avranches, Michel Diss dispose d'un vaste atelier et d'un stock important de bois. « Je me réserverai tout l'aménagement intérieur ». Pour la réalisation de son projet, il considère comme primordiale la possibilité d'installer le chantier de construction sur le port. « J'ai reçu un bon accueil de la Ville et de la chambre de commerce. Mon projet est à l'étude ».
Un chantier école :
Pour la réalisation de la goélette, les chantiers locaux, motoristes, voiliers et marchands d'accastillage seront sollicités. En outre, le chantier mené sur trois à quatre années, serait créateur de 8 à 10 emplois d'encadrement et de formateurs. « Ce chantier école, en partenariat avec des organismes comme Pole emploi, le Greta, les lycées et écoles de formation professionnelle, pourrait compter entre 10 et 15 apprentis ou stagiaires en formation. »
Autour de ce chantier de reconstruction, Michel Diss envisage de créer un ensemble d'expositions, temporaires ou permanentes, par exemple sur la pêche, la protection du milieu marin.
Quant à l'exploitation future de cette goélette granvillaise, Michel Diss entend compléter l'offre déjà présente à Granville. « Pas de concurrence avec navigation à la journée mais de la croisière à la semaine. Et à l'automne, cap vers la Méditerranée et la cote d'Afrique ».
Ouest-France
Berceau des vieux gréements, avec la bisquine granvillaise et l'arrivée prochaine du Marité, Granville, au riche passé maritime, pourrait bientôt vivre un beau chantier : celui de la reconstruction d'une goélette de 25 mètres.
L'initiative
Depuis des semaines, Michel Diss, ancien président du Comité des pécheurs amateurs granvillais (CPAG) et attaché à la voile traditionnelle, planche sur son projet et sur sa mise en place au sein de sa nouvelle association, Mer voile et pêche à Granville. « Il s'agit d'un projet de reconstruction d'une réplique du François Josephe. Une goélette construite à Granville au chantier Julienne, en 1885, pour le compte de l'armement granvillais Beust. Ce navire effectuait des campagnes de pêche en mer d'Islande »
Pour son concepteur, le projet est réalisable. « Ce n'est pas du rêve. J'ai déjà de très bonds contacts avec des partenaires financiers. De plus, le projet est éligible au Féder, le Fonds européen de développement économique régional ».
Ancien fabricant de meubles à Avranches, Michel Diss dispose d'un vaste atelier et d'un stock important de bois. « Je me réserverai tout l'aménagement intérieur ». Pour la réalisation de son projet, il considère comme primordiale la possibilité d'installer le chantier de construction sur le port. « J'ai reçu un bon accueil de la Ville et de la chambre de commerce. Mon projet est à l'étude ».
Un chantier école :
Pour la réalisation de la goélette, les chantiers locaux, motoristes, voiliers et marchands d'accastillage seront sollicités. En outre, le chantier mené sur trois à quatre années, serait créateur de 8 à 10 emplois d'encadrement et de formateurs. « Ce chantier école, en partenariat avec des organismes comme Pole emploi, le Greta, les lycées et écoles de formation professionnelle, pourrait compter entre 10 et 15 apprentis ou stagiaires en formation. »
Autour de ce chantier de reconstruction, Michel Diss envisage de créer un ensemble d'expositions, temporaires ou permanentes, par exemple sur la pêche, la protection du milieu marin.
Quant à l'exploitation future de cette goélette granvillaise, Michel Diss entend compléter l'offre déjà présente à Granville. « Pas de concurrence avec navigation à la journée mais de la croisière à la semaine. Et à l'automne, cap vers la Méditerranée et la cote d'Afrique ».
Ouest-France
Sujets similaires
» Les corsaires Granvillais.
» Le petit Larousse des corsaires granvillais.
» Le pays Granvillais cherche un réveil culturel.
» Le petit Larousse des corsaires granvillais.
» Le pays Granvillais cherche un réveil culturel.
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum