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Les ostréiculteurs sont abattus

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Message par LORD Dim 17 Aoû - 20:16

Boujou.

"BLAINVILLE-SUR-MER (Manche):

Sur le naissain de 12 mois, 85 % de perte, sur les jeunes huîtres de 18 mois, 40 %. Autour de Blainville-sur-Mer (Manche), les ostréiculteurs sont abattus, comme tous leurs confrères, par la surmortalité des huîtres constatées sur l'ensemble du littoral cet été. Leurs clients le seront aussi : si l'année 2008 est sauvée car les plus grosses ont résisté, il y aura deux fois moins d'huîtres françaises sur les étals en 2009, et quasiment aucune en 2010.

"Ça s'est passé en moins de deux jours. Le lundi 30 juin, quand j'ai retourné mes poches de naissain (larves d'huîtres), tout allait bien. Le mercredi 2 juillet, j'ai retrouvé les huîtres rangées à la verticale et ouvertes", se souvient Françoise Leroux, ostréicultrice à Blainville, principal centre de production de Basse-Normandie. Comme tous, elle attend des explications sur cette brutale et inédite hécatombe.

Lors d'une réunion au ministère de l'agriculture et de la pêche, mercredi 20 août, un point sur l'avancée des recherches sera fait. L'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) privilégie la piste d'un virus courant, OsHV-1, rendu plus virulent par les conditions climatiques de cette année. Un bilan final des pertes de l'ostréiculture française sera aussi présenté. La discussion pourra ensuite porter sur les aides que l'Etat va dégager. Les quelque 15 000 ostréiculteurs qui produisent 130 000 tonnes d'huîtres par an (266 millions d'euros de ventes en 2006), demandent une exonération des charges sociales et de la redevance qu'ils payent pour utiliser le domaine maritime. Ils veulent aussi que l'Etat prenne à sa charge le chômage partiel.

Cet été, des saisonniers employés pour secouer et retourner les poches dans les parcs à huîtres ont été renvoyés chez eux. "Pour un tiers d'entre eux, nous avons dû arrêter les contrats", explique Richard Jaunet, qui gère un groupement d'employeurs. Les salariés, eux, ont souvent été priés de partir en vacances. En septembre, ils reprendront le travail : il faudra faire le tri dans les poches contenant des milliers d'huîtres, auxquelles on a pour l'instant préféré ne pas toucher. Les survivantes seront récupérées. "Ce sera un travail fastidieux et démoralisant", disent les ostréiculteurs. Pour les fêtes de fin d'années, les salariés seront très occupés, comme d'habitude. Mais après, une fois la dernière récolte vendue, c'est l'inconnu. "Certains auront peut-être recours aux licenciements secs", prévoit Louis Teyssier, ostréiculteur à Blainville et vice-président de la section régionale de conchyliculture.

FAIRE PREUVE DE SOLIDARITÉ:

En 2009 et 2010, la trésorerie viendra à manquer, car il y aura peu puis plus rien à vendre. "Le cheptel, c'est 70 % de l'actif d'une entreprise ostréicole", explique Jean-Claude Cordier, conseiller en gestion. Certains, qui avaient opté pour l'élevage exclusif de jeunes huîtres qu'ils revendaient vers 18 mois à des confrères, sont déjà dans une situation critique.

Désormais, tous voudraient pouvoir relancer leur production, pour préparer l'année 2011. Pour l'instant, un arrêté préfectoral leur interdit de réensemencer du naissain jusqu'au 20 août. Une décision qui pourrait être prolongée mercredi. Ils aimeraient aussi vite savoir si la future production pourrait subir le même sort et comment éviter un tel risque.

Les plus alarmistes craignent carrément d'assister à la disparition de l'huître creuse japonaise (99 % de la production française), qui avait remplacé l'huître plate portugaise, décimée par un agent pathogène, dans les années 1970.

Tous ont leur opinion sur l'origine de la catastrophe. Pionner de l'élevage de l'huître creuse sur la côte ouest du Cotentin, Georges Quétier, estime, lui, que les huîtres sont mortes asphyxiées, alors que la température de l'eau était très élevée. "L'Ifremer se trompe de piste", avance-t-il.

D'autres se demandent si cette crise n'est pas le résultat du manque de vigilance des années passées, alors que le tout jeune et moderne bassin bas-normand s'est développé à grande vitesse à partir dans les années 1970, au point de pouvoir rivaliser aujourd'hui avec l'historique bassin de Poitou-Charentes. Des doutes sont émis notamment sur le fonctionnement des écloseries, ces laboratoires où certains se fournissent quand d'autres préfèrent le naissain capté naturellement sur la côte atlantique.

Dans cette zone où sur quelques kilomètres, le long des dunes, s'étalent les hangars d'une centaine d'entreprises, on s'interroge aussi sur la promiscuité des parcs. On regrette parfois d'avoir trop chargé les poches au risque d'augmenter les risques de transmission de maladies, ou de ne pas avoir surveillé les causes de mortalité des naissains, auparavant.

"Depuis quelques années, on commençait à se poser des questions sur nos modes de production. Mais la crise nous a rattrapés", juge M. Teyssier. Assis à ses côtés dans la cuisine de son hangar, Benoît Fontenay, un confrère, est plus direct : "Il va falloir être solidaires si l'on veut avoir un avenir. Parce que si l'un gère mal sa production, tous les autres sont mis en péril."

Laetitia Clavreul (Le Monde)
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