La LANGUE NORMANDE un patrimoine pour le 21ème siècle.
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La LANGUE NORMANDE un patrimoine pour le 21ème siècle.
Boujou,
Dernière édition par LORD le Sam 30 Déc - 12:42, édité 1 fois
Re: La LANGUE NORMANDE un patrimoine pour le 21ème siècle.
Boujou,
La LANGUE NORMANDE un patrimoine pour le XXIème siècle... A condition de vaincre les préjugés!
Le 13 janvier 2018, la FALE, la fédération régionale qui regroupe toutes les associations culturelles qui font la promotion de la langue normande réunira à Caen son assemblée générale avec comme objectif principal l'idée de faire enfin entrer la langue normande dans les radars idéologiques et politiques des institutions publiques, à commencer par le conseil régional de Normandie qui vient de se doter d'une direction du patrimoine avec un budget annuel de 3 millions pour valoriser un patrimoine régional d'une exceptionnelle richesse qui participe de l'identité même de la Normandie.
Cependant, la perception de ce patrimoine normand reste encore trop souvent limitée à celui des monuments historiques et c'est bien légitime pour une région où l'idée même de monument historique a été inventée dès les années 1830 ainsi que l'archéologie médiévale ou le tourisme culturel et patrimonial tant est encore puissante la présence monumentale de la période ducale avec ses abbayes, cathédrales, églises et châteaux...
Mais le patrimoine normand c'est aussi un patrimoine immatériel aussi riche et présent que le patrimoine matériel des monuments, des sites ainsi que des objets d'art (on pensera notamment à la peinture impressionniste).
Ce patrimoine normand immatériel reste encore à valoriser sinon à sauver car il est très original selon ses deux plus importants éléments:
1) Le droit normand en tant que plus ancienne loi publique et privée qui soit encore en usage en Occident (dans les îles anglo-normandes) et qui fut à l'origine de l'actuel droit anglo-américain. Le droit normand fait l'objet actuellement d'une demande de classement auprès de l'UNESCO.
2) Une langue normande qui fut, dès le XIXe siècle le support d'une littérature écrite, qui survit encore tant dans le Nord Cotentin que dans le Pays de Caux et qui continue de susciter des créations artistiques et littéraires au point que l'on pourrait considérer que la langue normande est la plus littéraire des langues régionales de France.
Le 12 juin 2017 une rencontre avait eu lieu avec le nouveau directeur du patrimoine de la région à l'abbaye aux Dames de Caen et cette rencontre fut très positive: il faut, d'évidence, valoriser le patrimoine immatériel normand et la langue régionale normande est l'un de ses principaux fleurons car la culture normande existe, bel et bien. D'une manière générale, il ne s'agit plus de financer seulement de la culture en région que l'on pourrait trouver partout ailleurs mais de valoriser les expressions culturelles spécifiquement régionales, notamment la langue normande.
http://normandie.canalblog.com/archives/2017/06/18/35395024.html
Mais depuis cette rencontre, le dossier de la langue normande n'a pas beaucoup bougé et ce pour trois raisons:
1) Le directeur du patrimoine est d'accord mais encore faut-il que l'élue référente au conseil régional comprenne qu'une approche folklorique décorative pour animer les lieux patrimoniaux matériels par le patrimoine immatériel de la langue n'est pas l'essentiel. L'essentiel est d'assurer la transmission d'un trésor culturel collectif qui pourrait disparaître totalement. On ne saurait, tout à la fois, lutter pour la diversité biologique contre le glyphosate et laisser s'appauvrir la diversité culturelle...
2) Le créneau de la langue normande est déjà,en partie, occupé par la LOURE, l'association créée par Yvon Davy et basée près de Vire et que nous apprécions beaucoup pour son travail indispensable et inestimable de collectage des traditions qui survivent encore dans la Normandie rurale: cette démarge ethnographique qui mériterait bien plus que ses 6000 euros de financement annuels de la part du nouveau conseil régional serait parfaitement complémentaire d'une démarche de promotion et de transmission de la langue normande enfin reconnue comme telle par des autorités politiques qui subissent tout en le craignant le préjugé jacobin anti-régionaliste "identitaire"...
La Normandie n'est ni la Bretagne, ni la Catalogne: il ne s'agit pas d'alimenter un séparatisme ethno-linguistique identitaire mais d'enrichir la langue française et sa littérature d'une richesse culturelle normande.
3) La langue normande suscite encore bien du mépris et des préjugés parfaitement idiots y compris même sur l'Etoile de Normandie de la part de ceux qui confondent, faute d'y vivre vraiment, terroir et bouse de vache: ce racisme social et culturel contre une culture linguistique populaire enracinée dans son territoire rural est tout simplement inadmissible! Surtout chez certains beaux esprits urbains qui se disent "de gauche" en s'écoutant parler de droits humains et de progressisme...
On leur rappelera qu'il existe encore quelques 8000 langues parlées par l'Humanité sur la surface de la Terre et qu'une langue disparaît tous les mois selon le linguiste et philologue Claude Hagège qui tire depuis des années la sonnette d'alarme d'un appauvrissement culturel général d'une civilisation humaine mondialisée sous le médiocre standard Nord-américain.
Et quand on voit l'état plutôt inquiétant du français actuellement pratiqué par les soi-disant élites politico-médiatiques de la place de Paris on se dit que le français ne se trouvera un avenir que sur les territoires d'une Francophonie étendue bien au delà des mers bien sûr, mais qui pourrait aussi commencer à deux heures à l'ouest de Paris par une reconnaissance des langues d'Oïl de France à partir desquelles une regénération du français pourrait être possible à condition de considérer les mots et leurs richesses comme le font les enfants qui apprennent à lire et à écrire: des pierres rares et précieuses...
Philippe CLERIS.
La LANGUE NORMANDE un patrimoine pour le XXIème siècle... A condition de vaincre les préjugés!
Le 13 janvier 2018, la FALE, la fédération régionale qui regroupe toutes les associations culturelles qui font la promotion de la langue normande réunira à Caen son assemblée générale avec comme objectif principal l'idée de faire enfin entrer la langue normande dans les radars idéologiques et politiques des institutions publiques, à commencer par le conseil régional de Normandie qui vient de se doter d'une direction du patrimoine avec un budget annuel de 3 millions pour valoriser un patrimoine régional d'une exceptionnelle richesse qui participe de l'identité même de la Normandie.
Cependant, la perception de ce patrimoine normand reste encore trop souvent limitée à celui des monuments historiques et c'est bien légitime pour une région où l'idée même de monument historique a été inventée dès les années 1830 ainsi que l'archéologie médiévale ou le tourisme culturel et patrimonial tant est encore puissante la présence monumentale de la période ducale avec ses abbayes, cathédrales, églises et châteaux...
Mais le patrimoine normand c'est aussi un patrimoine immatériel aussi riche et présent que le patrimoine matériel des monuments, des sites ainsi que des objets d'art (on pensera notamment à la peinture impressionniste).
Ce patrimoine normand immatériel reste encore à valoriser sinon à sauver car il est très original selon ses deux plus importants éléments:
1) Le droit normand en tant que plus ancienne loi publique et privée qui soit encore en usage en Occident (dans les îles anglo-normandes) et qui fut à l'origine de l'actuel droit anglo-américain. Le droit normand fait l'objet actuellement d'une demande de classement auprès de l'UNESCO.
2) Une langue normande qui fut, dès le XIXe siècle le support d'une littérature écrite, qui survit encore tant dans le Nord Cotentin que dans le Pays de Caux et qui continue de susciter des créations artistiques et littéraires au point que l'on pourrait considérer que la langue normande est la plus littéraire des langues régionales de France.
Le 12 juin 2017 une rencontre avait eu lieu avec le nouveau directeur du patrimoine de la région à l'abbaye aux Dames de Caen et cette rencontre fut très positive: il faut, d'évidence, valoriser le patrimoine immatériel normand et la langue régionale normande est l'un de ses principaux fleurons car la culture normande existe, bel et bien. D'une manière générale, il ne s'agit plus de financer seulement de la culture en région que l'on pourrait trouver partout ailleurs mais de valoriser les expressions culturelles spécifiquement régionales, notamment la langue normande.
http://normandie.canalblog.com/archives/2017/06/18/35395024.html
Mais depuis cette rencontre, le dossier de la langue normande n'a pas beaucoup bougé et ce pour trois raisons:
1) Le directeur du patrimoine est d'accord mais encore faut-il que l'élue référente au conseil régional comprenne qu'une approche folklorique décorative pour animer les lieux patrimoniaux matériels par le patrimoine immatériel de la langue n'est pas l'essentiel. L'essentiel est d'assurer la transmission d'un trésor culturel collectif qui pourrait disparaître totalement. On ne saurait, tout à la fois, lutter pour la diversité biologique contre le glyphosate et laisser s'appauvrir la diversité culturelle...
2) Le créneau de la langue normande est déjà,en partie, occupé par la LOURE, l'association créée par Yvon Davy et basée près de Vire et que nous apprécions beaucoup pour son travail indispensable et inestimable de collectage des traditions qui survivent encore dans la Normandie rurale: cette démarge ethnographique qui mériterait bien plus que ses 6000 euros de financement annuels de la part du nouveau conseil régional serait parfaitement complémentaire d'une démarche de promotion et de transmission de la langue normande enfin reconnue comme telle par des autorités politiques qui subissent tout en le craignant le préjugé jacobin anti-régionaliste "identitaire"...
La Normandie n'est ni la Bretagne, ni la Catalogne: il ne s'agit pas d'alimenter un séparatisme ethno-linguistique identitaire mais d'enrichir la langue française et sa littérature d'une richesse culturelle normande.
3) La langue normande suscite encore bien du mépris et des préjugés parfaitement idiots y compris même sur l'Etoile de Normandie de la part de ceux qui confondent, faute d'y vivre vraiment, terroir et bouse de vache: ce racisme social et culturel contre une culture linguistique populaire enracinée dans son territoire rural est tout simplement inadmissible! Surtout chez certains beaux esprits urbains qui se disent "de gauche" en s'écoutant parler de droits humains et de progressisme...
On leur rappelera qu'il existe encore quelques 8000 langues parlées par l'Humanité sur la surface de la Terre et qu'une langue disparaît tous les mois selon le linguiste et philologue Claude Hagège qui tire depuis des années la sonnette d'alarme d'un appauvrissement culturel général d'une civilisation humaine mondialisée sous le médiocre standard Nord-américain.
Et quand on voit l'état plutôt inquiétant du français actuellement pratiqué par les soi-disant élites politico-médiatiques de la place de Paris on se dit que le français ne se trouvera un avenir que sur les territoires d'une Francophonie étendue bien au delà des mers bien sûr, mais qui pourrait aussi commencer à deux heures à l'ouest de Paris par une reconnaissance des langues d'Oïl de France à partir desquelles une regénération du français pourrait être possible à condition de considérer les mots et leurs richesses comme le font les enfants qui apprennent à lire et à écrire: des pierres rares et précieuses...
Philippe CLERIS.
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