Normandie, Identité et Culture.
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Re: Normandie, Identité et Culture.
il y a eu une étude récente très intéressante (elle était sur l'Etoile de Normandie) et on est très très loin des premiers...grâce au cidre notamment qui ferait barrage aux alcools durs...la consommation d'alcool normande est très familiale semble t-il et donc plutôt encadrée?!
Re: Normandie, Identité et Culture.
Boujou.
Un des journalistes de Ouest France a du parcourir le forum car le sujet d'une page était hier:
Fiers d'être Normands ? "P't'et ben qu'oui..."
Voici l'article:
"Ils réclament le drapeau de la Normandie sur leur plaque d'immatriculation. S'entichent des cartes postales et tee shirt Heula. Les Normands veulent aujourd'hui promouvoir leur région.
Crème, camembert, calvados, les Vikings, Guillaume le Conquérant, le Débarquement, Maupassant... Être normand aujourd'hui, c'est quoi ? Fort en Bretagne, le sentiment d'appartenance à une région est plus flou en Normandie. « Peut-être cela est-il dû au fait que les Normands ne savent pas se vendre ou à leur modestie... » se risque un internaute sur un forum.
Mais à l'instar des Bretons et leur gwen-ha-du, les Normands réclament eux aussi leur drapeau sur les plaques minéralogiques. Sur notre forum ouest-france.fr, les internautes étaient unanimes pour les léopards, alors qu'on sait qu'aujourd'hui les plaques minéralogiques bas-normandes comportera le logo de la région. « Il faut redonner une image dynamique et porteuse de notre région, lance J.-F. Brisset, un internaute. Les léopards sur nos plaques ne seraient qu'un début : cela donnerait aux Normands conscience de la force de leur région. »
"L'air du temps":
Une association, créée en novembre 2008, profite du 11e centenaire de la Normandie en 2011, pour vouloir fédérer les Normands autour d'un réseau économique, « ni politique ni revendicatif ». Son fondateur, François Dublaron, conseiller à la chambre de commerce de Cherbourg, voit dans l'identification régionale un « moteur de développement ». Il aimerait lancer un label et des opérations touristiques. Que 2011 soit déclencheur d'un « sentiment d'euphorie en Normandie. L'identité culturelle régionale permet à des personnes d'avoir des relations privilégiées dans leur cadre professionnel. » Il sent un « frémissement. » Son explication : « En période de crise, on a besoin d'être ensemble. »
Est-ce la perspective d'une réunification des Basse et Haute-Normandie qui réveille ce sentiment ? « La Normandie semble avoir perdu sa fierté en raison de sa partition, se risque Sébastien Biguet, sur notre forum. La réunification serait un bon moyen de ressouder les rangs et de se réapproprier notre histoire qui fit trembler les grands du royaume français et s'effondrer les Anglais devant Guillaume le Conquérant »
Laurence Plainfossé, une des trois fondatrices de la marque humoristique Heula, fournit une autre explication : « L'air du temps ; les gens se tournent vers un régionalisme sympathique, pas intégriste. À l'image du film « Bienvenue chez les Ch'tis » qui éveille un sentiment collectif. » La marque contribue au capital sympathie de la Normandie. « L'identité on l'a : ses paysages, sa gastronomie. Pourquoi ne sait-on pas se vendre ? »
De 50, Heula est vite passé à 250 distributeurs. L'emblème qui cartonne ? « La météo ! » avant d'exploiter la gastronomie et le Mont Saint-Michel, les prochains thèmes.
Surprise, plus que les touristes, ce sont les Normands eux-mêmes qui se sont approprié la marque. Reconnaissants même : ils envoient sur le site de la marque une foule d'encouragements."
Nadine BOURSIER.
Suit un autre article/ interview sur Roger Jouet, historien à Caen, auteur de Et la Normandie devint française, et co-auteur d'Histoire de la Normandie.
"Les Normands ont toujours été très amoureux de leur région"
Comment s'est construite l'identité normande ?
R.Jouet: "Sur son histoire. Et c'est une vieille histoire. Elle remonte aux Gaulois ! Les cités gauloises ont créé les diocèses à l'origine de la province ecclésiastique de Rouen, qui a abouti à la Normandie. Pendant des centaines d'années, des gens ont vécu sous une même coutume, avec une certaine unité linguistique. Jusqu'en 1204, bien qu'appartenant au royaume de France, les Normands se veulent « différents » des Français."
Qu'elle est l'importance réelle des Vikings dans l'histoire de la Normandie ?
R.Jouet: "L'apport des Vikings, à qui Charles Le Simple confie cette concession en 911, est réel et mythique. Ils ont apporté le vocabulaire maritime, le droit normand, la tolérance... Ils ne sont qu'une page de notre histoire mais sont devenus « nos grands ancêtres », même si les Normands ont bien d'autres ascendants."
Percevez-vous un regain d'intérêt des Normands pour leur région ?
R.Jouet: "Les Normands ont toujours été très amoureux de leur région ! Mais aujourd'hui, même des aspects négatifs sont valorisés. Comme ce « Heula » bien normand. S'il faut bien vendre la Normandie aux touristes et aux industriels, beaucoup de Normands n'ont pas ce souci : ils veulent simplement y vivre et bien"
Les Normands nourrissent-ils un complexe envers les Bretons ?
R.Jouet: "Je ne pense pas. L'histoire de la Normandie n'a rien à envier à celle de la Bretagne ! Les Bretons sont plus connus parce qu'ils ont beaucoup immigré. Les Normands se sont moins disséminés, et leur individualisme les a fait moins se regrouper. Le différend tient pour l'essentiel au Mont-Saint-Michel. Tant que les Bretons affirmeront que le Mont est breton. On ne pourra pas laisser dire ça"
Un des journalistes de Ouest France a du parcourir le forum car le sujet d'une page était hier:
Fiers d'être Normands ? "P't'et ben qu'oui..."
Voici l'article:
"Ils réclament le drapeau de la Normandie sur leur plaque d'immatriculation. S'entichent des cartes postales et tee shirt Heula. Les Normands veulent aujourd'hui promouvoir leur région.
Crème, camembert, calvados, les Vikings, Guillaume le Conquérant, le Débarquement, Maupassant... Être normand aujourd'hui, c'est quoi ? Fort en Bretagne, le sentiment d'appartenance à une région est plus flou en Normandie. « Peut-être cela est-il dû au fait que les Normands ne savent pas se vendre ou à leur modestie... » se risque un internaute sur un forum.
Mais à l'instar des Bretons et leur gwen-ha-du, les Normands réclament eux aussi leur drapeau sur les plaques minéralogiques. Sur notre forum ouest-france.fr, les internautes étaient unanimes pour les léopards, alors qu'on sait qu'aujourd'hui les plaques minéralogiques bas-normandes comportera le logo de la région. « Il faut redonner une image dynamique et porteuse de notre région, lance J.-F. Brisset, un internaute. Les léopards sur nos plaques ne seraient qu'un début : cela donnerait aux Normands conscience de la force de leur région. »
"L'air du temps":
Une association, créée en novembre 2008, profite du 11e centenaire de la Normandie en 2011, pour vouloir fédérer les Normands autour d'un réseau économique, « ni politique ni revendicatif ». Son fondateur, François Dublaron, conseiller à la chambre de commerce de Cherbourg, voit dans l'identification régionale un « moteur de développement ». Il aimerait lancer un label et des opérations touristiques. Que 2011 soit déclencheur d'un « sentiment d'euphorie en Normandie. L'identité culturelle régionale permet à des personnes d'avoir des relations privilégiées dans leur cadre professionnel. » Il sent un « frémissement. » Son explication : « En période de crise, on a besoin d'être ensemble. »
Est-ce la perspective d'une réunification des Basse et Haute-Normandie qui réveille ce sentiment ? « La Normandie semble avoir perdu sa fierté en raison de sa partition, se risque Sébastien Biguet, sur notre forum. La réunification serait un bon moyen de ressouder les rangs et de se réapproprier notre histoire qui fit trembler les grands du royaume français et s'effondrer les Anglais devant Guillaume le Conquérant »
Laurence Plainfossé, une des trois fondatrices de la marque humoristique Heula, fournit une autre explication : « L'air du temps ; les gens se tournent vers un régionalisme sympathique, pas intégriste. À l'image du film « Bienvenue chez les Ch'tis » qui éveille un sentiment collectif. » La marque contribue au capital sympathie de la Normandie. « L'identité on l'a : ses paysages, sa gastronomie. Pourquoi ne sait-on pas se vendre ? »
De 50, Heula est vite passé à 250 distributeurs. L'emblème qui cartonne ? « La météo ! » avant d'exploiter la gastronomie et le Mont Saint-Michel, les prochains thèmes.
Surprise, plus que les touristes, ce sont les Normands eux-mêmes qui se sont approprié la marque. Reconnaissants même : ils envoient sur le site de la marque une foule d'encouragements."
Nadine BOURSIER.
Suit un autre article/ interview sur Roger Jouet, historien à Caen, auteur de Et la Normandie devint française, et co-auteur d'Histoire de la Normandie.
"Les Normands ont toujours été très amoureux de leur région"
Comment s'est construite l'identité normande ?
R.Jouet: "Sur son histoire. Et c'est une vieille histoire. Elle remonte aux Gaulois ! Les cités gauloises ont créé les diocèses à l'origine de la province ecclésiastique de Rouen, qui a abouti à la Normandie. Pendant des centaines d'années, des gens ont vécu sous une même coutume, avec une certaine unité linguistique. Jusqu'en 1204, bien qu'appartenant au royaume de France, les Normands se veulent « différents » des Français."
Qu'elle est l'importance réelle des Vikings dans l'histoire de la Normandie ?
R.Jouet: "L'apport des Vikings, à qui Charles Le Simple confie cette concession en 911, est réel et mythique. Ils ont apporté le vocabulaire maritime, le droit normand, la tolérance... Ils ne sont qu'une page de notre histoire mais sont devenus « nos grands ancêtres », même si les Normands ont bien d'autres ascendants."
Percevez-vous un regain d'intérêt des Normands pour leur région ?
R.Jouet: "Les Normands ont toujours été très amoureux de leur région ! Mais aujourd'hui, même des aspects négatifs sont valorisés. Comme ce « Heula » bien normand. S'il faut bien vendre la Normandie aux touristes et aux industriels, beaucoup de Normands n'ont pas ce souci : ils veulent simplement y vivre et bien"
Les Normands nourrissent-ils un complexe envers les Bretons ?
R.Jouet: "Je ne pense pas. L'histoire de la Normandie n'a rien à envier à celle de la Bretagne ! Les Bretons sont plus connus parce qu'ils ont beaucoup immigré. Les Normands se sont moins disséminés, et leur individualisme les a fait moins se regrouper. Le différend tient pour l'essentiel au Mont-Saint-Michel. Tant que les Bretons affirmeront que le Mont est breton. On ne pourra pas laisser dire ça"
Re: Normandie, Identité et Culture.
COMMUNIQUE HEBDOMADAIRE DU MOUVEMENT NORMAND N° 10 - Semaine 22 - 2007
L'enseignement de la Culture Régionale : une nécessité pour l'attractivité de la Normandie
Il paraît qu'un jeune diplômé normand sur quatre quitte DÉFINITIVEMENT la Normandie à la fin de ses études. Cette hémorragie n'est pas compensée par un afflux équivalent de jeunes formés à l'extérieur et, SURTOUT, la plupart de nos jeunes qui partent se révèlent incapables d'être des « ambassadeurs de la Normandie », qu'ils vivent et travaillent à l'étranger ou dans les autres régions de France. Les raisons de ce véritable « collapsus identitaire » résident principalement dans l'inadéquation entre la formation scolaire et universitaire, d'une part, et une construction de la personnalité de chacun, fondée sur une forte imprégnation DES héritages culturels régionaux, d'autre part. Et cela, malgré les efforts éparpillés de nombreux maîtres, notamment en sciences humaines, toujours prêts à s'appuyer sur les exemples locaux pour illustrer les différents points des programmes. Le résultat de ce véritable gâchis se retrouve dans la quasi-ignorance de la riche matière normande par les élèves et les étudiants de Normandie, au moment où chaque région s'efforce de cultiver sa singularité et de faire valoir, comme avantage comparatif, son potentiel culturel.
Une telle situation n'est pas une fatalité.
D'autres régions, au contraire, cultivent l'enracinement culturel des nouvelles générations en favorisant, notamment, l'enseignement de la culture régionale et en développant une active politique de communication autour des héritages patrimoniaux régionaux.
Un tel enseignement est PARTOUT possible en France. Il a été défini par la circulaire n° 82-261 du 21 juin 1982, intitulée L'enseignement des cultures et langues régionales dans le service public de l'Éducation Nationale. Ce texte a été adressé " aux recteurs, aux inspecteurs d'académie, directeurs des services départementaux de l'Éducation Nationale et aux chefs d'établissements (B.O.E.N.) ".
À la différence d'autres régions, cette circulaire a été peu suivie d'effets en Normandie. Elle est aujourd'hui pratiquement tombée en désuétude dans les Académies de Caen et de Rouen, mais elle reste applicable. Il s'agit donc d'un problème de volonté administrative et politique.
Que dit, entre autres considérations, ce texte ? Qu'il est possible de créer dans tous les établissements des options facultatives de culture régionale, à raison de trois heures par semaine et ce, dans le premier et le second cycle de l'enseignement secondaire, le tout pouvant faire l'objet d'une option au Baccalauréat, permettant d'acquérir des points supplémentaires.
La circulaire est claire : elle balaie tous les champs d'une authentique culture régionale : évolutions de ou des langues locales, géographie, histoire, littérature, connaissance de la faune et de la flore, traditions, folklore, économie régionale, institutions locales et régionales, arts plastiques, musique, connaissance du patrimoine, etc. La richesse environnementale, patrimoniale, muséologique de la Normandie est telle qu'un cursus de six à sept année d'un tel enseignement est à peine suffisant pour en épuiser les potentialités. Pluridisciplinaire, cet enseignement peut être dispensé par des professeurs de sciences humaines, de français et littérature, d'économie, de sciences naturelles, voire de langues (on n'interdit pas, bien au contraire, des ouvertures vers les mondes nordique, britannique, atlantique ou italien, qui ont été fécondés par l'aventure normande).
Négliger cette possibilité d'un tel enseignement constitue une mise en jachère d'une partie de la formation des jeunes de Normandie ; c'est, de plus, une faute au moment où de nouvelles professions apparaissent faisant appel à ces connaissances très enracinées (par exemple, les agents de développement territoriaux).
Le Mouvement Normand lance donc un appel aux Autorité régionales et académiques pour que soient réunies les conditions du développement d'un tel enseignement, notamment par la mobilisation des médiathèques, bibliothèques, centres de documentation, musées et monde du spectacle. Les jeunes, de quelques origines qu'ils soient, vivent en Normandie, la plupart y travailleront et y fonderont des familles : il est de la plus haute importance qu'ils s'approprient la Normandie en la connaissant mieux.
Pour le Directorat Gris du Mouvement Normand, Didier PATTE Pour le Directorat Pourpre du Mouvement Normand, Emma DEVESNE
L'enseignement de la Culture Régionale : une nécessité pour l'attractivité de la Normandie
Il paraît qu'un jeune diplômé normand sur quatre quitte DÉFINITIVEMENT la Normandie à la fin de ses études. Cette hémorragie n'est pas compensée par un afflux équivalent de jeunes formés à l'extérieur et, SURTOUT, la plupart de nos jeunes qui partent se révèlent incapables d'être des « ambassadeurs de la Normandie », qu'ils vivent et travaillent à l'étranger ou dans les autres régions de France. Les raisons de ce véritable « collapsus identitaire » résident principalement dans l'inadéquation entre la formation scolaire et universitaire, d'une part, et une construction de la personnalité de chacun, fondée sur une forte imprégnation DES héritages culturels régionaux, d'autre part. Et cela, malgré les efforts éparpillés de nombreux maîtres, notamment en sciences humaines, toujours prêts à s'appuyer sur les exemples locaux pour illustrer les différents points des programmes. Le résultat de ce véritable gâchis se retrouve dans la quasi-ignorance de la riche matière normande par les élèves et les étudiants de Normandie, au moment où chaque région s'efforce de cultiver sa singularité et de faire valoir, comme avantage comparatif, son potentiel culturel.
Une telle situation n'est pas une fatalité.
D'autres régions, au contraire, cultivent l'enracinement culturel des nouvelles générations en favorisant, notamment, l'enseignement de la culture régionale et en développant une active politique de communication autour des héritages patrimoniaux régionaux.
Un tel enseignement est PARTOUT possible en France. Il a été défini par la circulaire n° 82-261 du 21 juin 1982, intitulée L'enseignement des cultures et langues régionales dans le service public de l'Éducation Nationale. Ce texte a été adressé " aux recteurs, aux inspecteurs d'académie, directeurs des services départementaux de l'Éducation Nationale et aux chefs d'établissements (B.O.E.N.) ".
À la différence d'autres régions, cette circulaire a été peu suivie d'effets en Normandie. Elle est aujourd'hui pratiquement tombée en désuétude dans les Académies de Caen et de Rouen, mais elle reste applicable. Il s'agit donc d'un problème de volonté administrative et politique.
Que dit, entre autres considérations, ce texte ? Qu'il est possible de créer dans tous les établissements des options facultatives de culture régionale, à raison de trois heures par semaine et ce, dans le premier et le second cycle de l'enseignement secondaire, le tout pouvant faire l'objet d'une option au Baccalauréat, permettant d'acquérir des points supplémentaires.
La circulaire est claire : elle balaie tous les champs d'une authentique culture régionale : évolutions de ou des langues locales, géographie, histoire, littérature, connaissance de la faune et de la flore, traditions, folklore, économie régionale, institutions locales et régionales, arts plastiques, musique, connaissance du patrimoine, etc. La richesse environnementale, patrimoniale, muséologique de la Normandie est telle qu'un cursus de six à sept année d'un tel enseignement est à peine suffisant pour en épuiser les potentialités. Pluridisciplinaire, cet enseignement peut être dispensé par des professeurs de sciences humaines, de français et littérature, d'économie, de sciences naturelles, voire de langues (on n'interdit pas, bien au contraire, des ouvertures vers les mondes nordique, britannique, atlantique ou italien, qui ont été fécondés par l'aventure normande).
Négliger cette possibilité d'un tel enseignement constitue une mise en jachère d'une partie de la formation des jeunes de Normandie ; c'est, de plus, une faute au moment où de nouvelles professions apparaissent faisant appel à ces connaissances très enracinées (par exemple, les agents de développement territoriaux).
Le Mouvement Normand lance donc un appel aux Autorité régionales et académiques pour que soient réunies les conditions du développement d'un tel enseignement, notamment par la mobilisation des médiathèques, bibliothèques, centres de documentation, musées et monde du spectacle. Les jeunes, de quelques origines qu'ils soient, vivent en Normandie, la plupart y travailleront et y fonderont des familles : il est de la plus haute importance qu'ils s'approprient la Normandie en la connaissant mieux.
Pour le Directorat Gris du Mouvement Normand, Didier PATTE Pour le Directorat Pourpre du Mouvement Normand, Emma DEVESNE
lachouque- Messages : 9
Date d'inscription : 18/12/2008
Re: Normandie, Identité et Culture.
COMMUNIQUE HEBDOMADAIRE DU MOUVEMENT NORMAND N° 68 - Semaine 39 - 2008
Identité normande : une réalité prestigieuse de par son passé et qui se construit toujours
Invité le 20 septembre dernier par l'Association des Amis de Xavier Rousseau, d'Argentan, à débattre sur le thème de l'identité normande, ce fut l'occasion pour le Président du Mouvement Normand de mettre les choses au point et de faire litière d'un certain nombre de fantasmes ayant pollué cette question qui devrait au contraire être un moyen de rassembler les énergies.
NE PAS TOMBER DANS LE REDUCTIONNISME ET LA CARICATURE
Réduire l'identité normande à une exaltation de l'héritage nordique que l'on mettrait en évidence au cours des âges est une absurdité historique. La Normandie s'est crée AVANT l'arrivée des Vikings et, depuis, ses limites n'ont pratiquement pas évolué puisqu'elles s'inscrivent à l'intérieur de la Province Ecclésiastique de Rouen s'étant constituée aux époques gallo-romaine et mérovingienne. Rollon et ses compagnons se coulèrent dans ce moule et, dès 933, la totalité des évêchés de la Province Ecclésiastique de Rouen s'était placée sous la juridiction des comtes, puis ducs de Rouen. La Normandie, sous cette appellation, était née.
L'influence scandinave est prégnante pendant deux siècles. Elle se superpose aux influences celtiques et latines, aux influences franques : les Vikings ne sont pas arrivée sur une terre désertée. Sans nier l'héritage scandinave, il convient donc de le replacer à sa juste place.
Second élément identitaire fort : la période ducale (911-1204). On peut alors parler de fierté normande à cause du dynamisme d'une principauté territoriale, plutôt bien gérée, qui se lance dans des conquêtes extérieures heureuses : Espagne, Angleterre, Italie du Sud. L'identité normande, alors, perd une bonne partie de son empreinte viking et s'installe de plain pied dans le concert européen : « Normands, peuple d'Europe » fut le titre d'une fameuse exposition à Rome, il y a quelques années. Pleinement intégrés dans le royaume de France (nous ne disons pas le domaine royal) et dans le monde chrétien occidental, les Normands sont des acteurs majeurs des XIème, XIIème et XIIIème siècles européens.
1204 ne marque pas la fin de l'aventure normande. Le rattachement au domaine royal à la fois « recontinentalise » les Normands et leur assigne la mission d'essayer de faire comprendre la mer à un Etat éminemment terrien.
De là leur participation aux voyages de découvertes.
Les avatars de la politique de centralisation des Rois, des Empires et des Républiques ont peu à peu transformé la Normandie en ferme laitière de la Capitale, estompant quelque peu la vocation maritime de ce territoire.
Jusqu'à nos jours, la population normande s'est constamment diversifiée. Peuple métis dès 911, les apports extérieurs n'ont pas manqué depuis. Cela va des Anglais pendant la longue occupation anglaise durant la Guerre de Cent Ans aux Castillans dans les villes portuaires, aux Hollandais à l'époque d'Henri IV aux « Belges » de l'après-guerre de 14-18, aux Polonais de la même époque, à nombre de Français des autres régions qui venaient s'installer en Normandie lorsque celle-ci était attractive et, depuis quelques décennies, des populations venues d'ailleurs, dont l'intégration, même si elle est problématique, se fait en partie, lorsque ces populations ne sont pas en simple transit.
C'est la Normandie qui fait le Normand, dès lors que l'individu veut bien assumer la totalité du passé de la Normandie.
Dernier avatar d'une identité normande en pleine évolution : le collapsus de la Seconde Guerre Mondiale durant laquelle l'ampleur des destructions a fait douter deux générations de Normands de la pérennité de la Normandie.
L'IDENTITE NORMANDE : UNE SINGULARITE DANS L'ESPACE FRANÇAIS
« La Normandie est terre de France et entend le demeurer » (Philippe Woodland). S'il ne peut être question de remettre en cause cette évidence, ne serait-ce que parce que les Normands, par deux fois, ont dominé la littérature française (à l'époque des Plantagenets et au XVIIème siècle) contribuant ainsi à fixer la langue française « académique », il n'en reste pas moins que les Normands offrent la singularité d'être le « people between » entre la francité et l'anglo-saxonnité. De là, une identité et une culture normandes, à la fois étranges et fécondes, qui donnent à la Normandie une place à part dans l'ensemble français.
En effet, si les Normands ont apporté aux Anglais (et, au-delà, un monde « anglo-saxon) une bonne part de leur vocabulaire usuel, des institutions, le Droit, par le truchement des abbayes normandes essaimées dans la Grande Ile et par l'intermédiaire des cadres de la monarchie anglo-normande, ces mêmes Anglais se sont plus tard introduits dans la francité au travers de la Normandie. Quelques exemples, disparates à dessein, en donnent la preuve : - le pré-impressionnisme des Constable et Turner, ayant souvent pour thème la Seine ou la Normandie, a engendré l'impressionnisme qui fut l'orgueil de l'art pictural normand - le phénomène balnéaire du XIXème siècle qui éclot en Normandie doit beaucoup aux Anglais - la pratique du sport (le HAC premier club de football français) est un juste retour des jeux normands du Moyen Age (la soule, la paume, le jeu de la crosse), codifiés par les Anglais et renvoyés sur le continent à partir de la Normandie - le roman policier français est né en Normandie (Gaston Leroux, Gustave Le Rouge, Maurice Leblanc, etc.) à l'imitation du roman policier britannique, mis à la mode en Normandie à partir justement du phénomène balnéaire - l'humour d'un Alphonse Allais n'est-il pas « so british » ?
On peut multiplier les exemples, tant au plan économique (industriels anglais) que culturel : ils montrent que la Normandie a constitué une sorte de sas entre les deux cultures anglaise et française à fortes prétentions universalistes.
Telle est la singularité de l'identité normande, dont, hélas, trop de Normands de nos jours, ne sont pas conscients et qui pourrait constituer un motif d'attractivité exemplaire et conquérant.
Pour ce faire, il faudrait que le monde de l'enseignement, les Universités normandes en tête, en fissent le fil conducteur de la formation de nos élites. Cela préparerait les jeunes Normands à une appréhension positive et sans complexe du monde anglo-saxon et permettrait sans doute à la Normandie de retrouver une attractivité exemplaire, tant pour les Britanniques que pour les Américains, qui savent ce qu'ils doivent à la Normandie. Ce serait redonner un sens à la culture normande et confirmerait la singularité de l'identité normande.
Pour le Directorat Pourpre (Culture - identité) du Mouvement Normand, Didier PATTE
Identité normande : une réalité prestigieuse de par son passé et qui se construit toujours
Invité le 20 septembre dernier par l'Association des Amis de Xavier Rousseau, d'Argentan, à débattre sur le thème de l'identité normande, ce fut l'occasion pour le Président du Mouvement Normand de mettre les choses au point et de faire litière d'un certain nombre de fantasmes ayant pollué cette question qui devrait au contraire être un moyen de rassembler les énergies.
NE PAS TOMBER DANS LE REDUCTIONNISME ET LA CARICATURE
Réduire l'identité normande à une exaltation de l'héritage nordique que l'on mettrait en évidence au cours des âges est une absurdité historique. La Normandie s'est crée AVANT l'arrivée des Vikings et, depuis, ses limites n'ont pratiquement pas évolué puisqu'elles s'inscrivent à l'intérieur de la Province Ecclésiastique de Rouen s'étant constituée aux époques gallo-romaine et mérovingienne. Rollon et ses compagnons se coulèrent dans ce moule et, dès 933, la totalité des évêchés de la Province Ecclésiastique de Rouen s'était placée sous la juridiction des comtes, puis ducs de Rouen. La Normandie, sous cette appellation, était née.
L'influence scandinave est prégnante pendant deux siècles. Elle se superpose aux influences celtiques et latines, aux influences franques : les Vikings ne sont pas arrivée sur une terre désertée. Sans nier l'héritage scandinave, il convient donc de le replacer à sa juste place.
Second élément identitaire fort : la période ducale (911-1204). On peut alors parler de fierté normande à cause du dynamisme d'une principauté territoriale, plutôt bien gérée, qui se lance dans des conquêtes extérieures heureuses : Espagne, Angleterre, Italie du Sud. L'identité normande, alors, perd une bonne partie de son empreinte viking et s'installe de plain pied dans le concert européen : « Normands, peuple d'Europe » fut le titre d'une fameuse exposition à Rome, il y a quelques années. Pleinement intégrés dans le royaume de France (nous ne disons pas le domaine royal) et dans le monde chrétien occidental, les Normands sont des acteurs majeurs des XIème, XIIème et XIIIème siècles européens.
1204 ne marque pas la fin de l'aventure normande. Le rattachement au domaine royal à la fois « recontinentalise » les Normands et leur assigne la mission d'essayer de faire comprendre la mer à un Etat éminemment terrien.
De là leur participation aux voyages de découvertes.
Les avatars de la politique de centralisation des Rois, des Empires et des Républiques ont peu à peu transformé la Normandie en ferme laitière de la Capitale, estompant quelque peu la vocation maritime de ce territoire.
Jusqu'à nos jours, la population normande s'est constamment diversifiée. Peuple métis dès 911, les apports extérieurs n'ont pas manqué depuis. Cela va des Anglais pendant la longue occupation anglaise durant la Guerre de Cent Ans aux Castillans dans les villes portuaires, aux Hollandais à l'époque d'Henri IV aux « Belges » de l'après-guerre de 14-18, aux Polonais de la même époque, à nombre de Français des autres régions qui venaient s'installer en Normandie lorsque celle-ci était attractive et, depuis quelques décennies, des populations venues d'ailleurs, dont l'intégration, même si elle est problématique, se fait en partie, lorsque ces populations ne sont pas en simple transit.
C'est la Normandie qui fait le Normand, dès lors que l'individu veut bien assumer la totalité du passé de la Normandie.
Dernier avatar d'une identité normande en pleine évolution : le collapsus de la Seconde Guerre Mondiale durant laquelle l'ampleur des destructions a fait douter deux générations de Normands de la pérennité de la Normandie.
L'IDENTITE NORMANDE : UNE SINGULARITE DANS L'ESPACE FRANÇAIS
« La Normandie est terre de France et entend le demeurer » (Philippe Woodland). S'il ne peut être question de remettre en cause cette évidence, ne serait-ce que parce que les Normands, par deux fois, ont dominé la littérature française (à l'époque des Plantagenets et au XVIIème siècle) contribuant ainsi à fixer la langue française « académique », il n'en reste pas moins que les Normands offrent la singularité d'être le « people between » entre la francité et l'anglo-saxonnité. De là, une identité et une culture normandes, à la fois étranges et fécondes, qui donnent à la Normandie une place à part dans l'ensemble français.
En effet, si les Normands ont apporté aux Anglais (et, au-delà, un monde « anglo-saxon) une bonne part de leur vocabulaire usuel, des institutions, le Droit, par le truchement des abbayes normandes essaimées dans la Grande Ile et par l'intermédiaire des cadres de la monarchie anglo-normande, ces mêmes Anglais se sont plus tard introduits dans la francité au travers de la Normandie. Quelques exemples, disparates à dessein, en donnent la preuve : - le pré-impressionnisme des Constable et Turner, ayant souvent pour thème la Seine ou la Normandie, a engendré l'impressionnisme qui fut l'orgueil de l'art pictural normand - le phénomène balnéaire du XIXème siècle qui éclot en Normandie doit beaucoup aux Anglais - la pratique du sport (le HAC premier club de football français) est un juste retour des jeux normands du Moyen Age (la soule, la paume, le jeu de la crosse), codifiés par les Anglais et renvoyés sur le continent à partir de la Normandie - le roman policier français est né en Normandie (Gaston Leroux, Gustave Le Rouge, Maurice Leblanc, etc.) à l'imitation du roman policier britannique, mis à la mode en Normandie à partir justement du phénomène balnéaire - l'humour d'un Alphonse Allais n'est-il pas « so british » ?
On peut multiplier les exemples, tant au plan économique (industriels anglais) que culturel : ils montrent que la Normandie a constitué une sorte de sas entre les deux cultures anglaise et française à fortes prétentions universalistes.
Telle est la singularité de l'identité normande, dont, hélas, trop de Normands de nos jours, ne sont pas conscients et qui pourrait constituer un motif d'attractivité exemplaire et conquérant.
Pour ce faire, il faudrait que le monde de l'enseignement, les Universités normandes en tête, en fissent le fil conducteur de la formation de nos élites. Cela préparerait les jeunes Normands à une appréhension positive et sans complexe du monde anglo-saxon et permettrait sans doute à la Normandie de retrouver une attractivité exemplaire, tant pour les Britanniques que pour les Américains, qui savent ce qu'ils doivent à la Normandie. Ce serait redonner un sens à la culture normande et confirmerait la singularité de l'identité normande.
Pour le Directorat Pourpre (Culture - identité) du Mouvement Normand, Didier PATTE
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Date d'inscription : 18/12/2008
Re: Normandie, Identité et Culture.
Communiqué hebdomadaire du Mouvement Normand N° 95 - semaine 17 - 2009
crise culture enracinement heritage pays territoire tourisme
AVERTISSEMENT Les communiqués hebdomadaires du Mouvement Normand sont... plus que des communiqués. Ils ont une vocation pédagogique et doctrinale. Ils précisent les positions du Mouvement Normand sur les problèmes du moment, au fur et à mesure où ils se présentent. A la demande de nos correspondants, internautes ou responsables de communication, il a été décidé par la Commission Exécutive du Mouvement Normand, réunie le 18 avril dernier, d'une part, de continuer la publication de ces points de vue relativement charpentés et référencés, d'autre part, de les faire précéder d'un court résumé, où l'on retrouverait, outre l'exposé succinct du thème abordé, les mots-clefs ou les phrases lapidaires qui condensent la démonstration. Cela en facilitera le classement. Puisque nous allons vers la parution du centième communiqué hebdomadaire du Mouvement Normand, il a été décidé de rassembler ces textes dans une publication, présentée et commentée, où l'on retrouvera, en tête de chaque communiqué le court résumé du thème évoqué et les fameux mots-clefs pour en faciliter le classement. Il en sera ainsi à chaque centaine de communiqués hebdomadaires du Mouvement Normand.
La Commission Exécutive du Mouvement Normand
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RESUME DU COMMUNIQUE N° 95
Culture et tourisme ont partie liée, notamment avec le territoire. Pour le Mouvement Normand, le territoire, c'est la Normandie dans son ensemble dans la diversité des Pays normands. La coopération des différents acteurs et financeurs de la culture et du tourisme permet une bonne structuration de l'offre dans ces deux secteurs de l'économie. La crise est une chance, tant pour la culture que pour le tourisme, à condition que l'on sache tirer du territoire normand les potentialités de l'immense héritage qu'il nous offre.
MOTS-CLEFS : CULTURE - TOURISME - TERRITOIRE - PAYS - HERITAGE - CRISE - ENRACINEMENT
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L'ENRACINEMENT, VALEUR PRIMORDIALE
AU PLAN CULTUREL EN MATIERE TOURISTIQUE
Une réflexion revient souvent : les industries culturelle et touristique ne sont pas « délocalisables ». On pourrait en discuter - ne va-t-on pas « délocaliser » le Louvre à Lens et à ...Abu - Dhabi ? -, mais ce que veut dire le bon sens commun, c'est que la culture, même si elle prétend à l'universalisme, ne peut s'affranchir de son passé et de son terroir d'origine, et que le tourisme, s'il propose une face centrifuge (offrir à ses clients toutes les destinations du monde), tend à ramener, de façon centripète, ses activités vers les territoires. S'appuyant sur le patrimoine, les héritages monumentaux, paysagers, littéraires, artistiques, les activités culturelles et touristiques ont des liens tellement forts avec les territoires qu'on doit en constater l'enracinement et, de ce fait, considérer cet enracinement comme une valeur primordiale au plan culturel et en matière touristique. On peut affirmer avec Philippe Chaudat, ethnologue au CNRS, qu' « il y a territoire parce qu'il y a culture et se demander également s'il y a culture parce qu'il y a territoire ». En tout cas, si soixante-dix millions de touristes étrangers viennent, chaque année, en France, il paraît évident que l'attractivité du territoire français s'explique autant par la beauté et la variété des paysages que par la profusion patrimoniale et la culture vivante qui en émane. Variété, profusion... Ce pourrait être un couple anarchisant s'il n'y avait la fidélité et l'ordonnance du territoire, immuable, où « tout change et rien n'amende ». Le territoire qui joue ainsi un rôle déterminant n'est pas, aux yeux du Mouvement Normand, un simple espace géographique, la portion d'un tout. Le territoire, c'est la Normandie, toute la Normandie, dans la diversité des Pays normands. L'ensemble (la Normandie) et les parties (les Pays normands) provoquent la dialectique féconde de la culture et du tourisme normands. On sort de la théorie, on entre dans le concret. Justement, nous y sommes invités par les excellentes publications de plaquettes touristico-culturelles mises à notre disposition par le Comité Régional du Tourisme, les différents Comités Départementaux et co-financés par l'Etat (Ministère du Tourisme), l'Europe (par le truchement du PARDER), les Conseils Régionaux de « Haute » et de « Basse »-Normandie. Pour l'instant, il n'y a que 19 pays d'accueil touristiques illustrés par ces excellentes plaquettes. Mois après mois, cependant, tous les pays normands se voient ainsi magnifiés et invitent à la promenade intelligente. Se pose d'ailleurs un problème, presque institutionnel : il y a une quasi concordance entre le pays d'accueil touristique et le « pays - espace de projet », que semble bouder les responsables politiques et, notamment, le Comité Balladur sur la réforme des collectivités locales. La pertinence du pays n'est-elle pas démontrée au plan culturel et touristique ? Quoi qu'il en soit, le territoire normand offre une large palette d'occurrences culturelles et touristiques. Au plan historique, la Normandie gallo-romaine (Gisacum - Vieil-Evreux, Areguna - Vieux, Juliobona - Lillebonne) le dispute aux forteresses médiévales de la frontière franco-normandes (Arques, Gisors, Château-Gaillard...) ou aux Abbayes, puis au « blanc manteau » des églises et cathédrales romanes et gothiques. Des « thèmes » historiques nous sont proposés : Guillaume le Conquérant, la Bataille de Normandie, la fin tragique de l'épopée johannique. Nos livres sont des livres d'histoire et d'architecture, allant du Moyen Age jusqu'au XXe siècle (Le Havre, classé par l'UNESCO). Au plan littéraire, les maisons et les routes d'écrivains attirent les amateurs. Et la Normandie en est particulièrement riche ! La vogue des bains de mer s'est lancée sur nos côtes : Côte d'Albâtre, Cote Fleurie, Côte de Nacre, côtes du Cotentin. Sommes-nous seulement dans la vocation touristique quand Proust à Cabourg ou les personnalités de Honfleur immortalisent la côte normande ? Que dire de l'Impressionnisme, que dire des Parcs et Jardins, coïncidences de la nature et de l'art, ou, encore, du monde du cheval, école de maîtrise et de maintien ? Même la riche gastronomie normande contribue à la dimension culturelle de la Normandie : quatre A.O.C. de fromages, c'est plus qu'un savoir-faire ! Lorsque Edouard Herriot chante « La Forêt Normande », lorsqu'on exalte le travail des hommes en évoquant le riche passé industriel, minier et textile, ou le présent de son industrie du verre ou du flaconnage, lorsqu'on présente fièrement les ouvrages d'art comme le Pont de Normandie ou le Pont - Levant Gustave Flaubert ou encore le gigantesque chantier de Port 2000, quelles sont les limites entre la culture et le tourisme ? Et quel dénominateur commun entre les deux, sinon le territoire normand et les hommes et les femmes qui y ont habité et qui y habitent ? En ces temps de crise où le vagabondage planétaire superficiel n'est plus de bon aloi, c'est l'approfondissement, la recherche de sens et de cohérence, le couple nature / culture qui redeviennent à l'ordre du jour. L'heure de la Normandie a sonné. Redécouvrons-la dans toutes ses facettes : elle est plus riche, plus surprenante, plus exotique, plus belle qu'on ne le croit...
Pour les directorats pourpre (culture - identité) et brun (économie du tourisme) du Mouvement Normand Guillaume LENOIR
crise culture enracinement heritage pays territoire tourisme
AVERTISSEMENT Les communiqués hebdomadaires du Mouvement Normand sont... plus que des communiqués. Ils ont une vocation pédagogique et doctrinale. Ils précisent les positions du Mouvement Normand sur les problèmes du moment, au fur et à mesure où ils se présentent. A la demande de nos correspondants, internautes ou responsables de communication, il a été décidé par la Commission Exécutive du Mouvement Normand, réunie le 18 avril dernier, d'une part, de continuer la publication de ces points de vue relativement charpentés et référencés, d'autre part, de les faire précéder d'un court résumé, où l'on retrouverait, outre l'exposé succinct du thème abordé, les mots-clefs ou les phrases lapidaires qui condensent la démonstration. Cela en facilitera le classement. Puisque nous allons vers la parution du centième communiqué hebdomadaire du Mouvement Normand, il a été décidé de rassembler ces textes dans une publication, présentée et commentée, où l'on retrouvera, en tête de chaque communiqué le court résumé du thème évoqué et les fameux mots-clefs pour en faciliter le classement. Il en sera ainsi à chaque centaine de communiqués hebdomadaires du Mouvement Normand.
La Commission Exécutive du Mouvement Normand
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RESUME DU COMMUNIQUE N° 95
Culture et tourisme ont partie liée, notamment avec le territoire. Pour le Mouvement Normand, le territoire, c'est la Normandie dans son ensemble dans la diversité des Pays normands. La coopération des différents acteurs et financeurs de la culture et du tourisme permet une bonne structuration de l'offre dans ces deux secteurs de l'économie. La crise est une chance, tant pour la culture que pour le tourisme, à condition que l'on sache tirer du territoire normand les potentialités de l'immense héritage qu'il nous offre.
MOTS-CLEFS : CULTURE - TOURISME - TERRITOIRE - PAYS - HERITAGE - CRISE - ENRACINEMENT
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L'ENRACINEMENT, VALEUR PRIMORDIALE
AU PLAN CULTUREL EN MATIERE TOURISTIQUE
Une réflexion revient souvent : les industries culturelle et touristique ne sont pas « délocalisables ». On pourrait en discuter - ne va-t-on pas « délocaliser » le Louvre à Lens et à ...Abu - Dhabi ? -, mais ce que veut dire le bon sens commun, c'est que la culture, même si elle prétend à l'universalisme, ne peut s'affranchir de son passé et de son terroir d'origine, et que le tourisme, s'il propose une face centrifuge (offrir à ses clients toutes les destinations du monde), tend à ramener, de façon centripète, ses activités vers les territoires. S'appuyant sur le patrimoine, les héritages monumentaux, paysagers, littéraires, artistiques, les activités culturelles et touristiques ont des liens tellement forts avec les territoires qu'on doit en constater l'enracinement et, de ce fait, considérer cet enracinement comme une valeur primordiale au plan culturel et en matière touristique. On peut affirmer avec Philippe Chaudat, ethnologue au CNRS, qu' « il y a territoire parce qu'il y a culture et se demander également s'il y a culture parce qu'il y a territoire ». En tout cas, si soixante-dix millions de touristes étrangers viennent, chaque année, en France, il paraît évident que l'attractivité du territoire français s'explique autant par la beauté et la variété des paysages que par la profusion patrimoniale et la culture vivante qui en émane. Variété, profusion... Ce pourrait être un couple anarchisant s'il n'y avait la fidélité et l'ordonnance du territoire, immuable, où « tout change et rien n'amende ». Le territoire qui joue ainsi un rôle déterminant n'est pas, aux yeux du Mouvement Normand, un simple espace géographique, la portion d'un tout. Le territoire, c'est la Normandie, toute la Normandie, dans la diversité des Pays normands. L'ensemble (la Normandie) et les parties (les Pays normands) provoquent la dialectique féconde de la culture et du tourisme normands. On sort de la théorie, on entre dans le concret. Justement, nous y sommes invités par les excellentes publications de plaquettes touristico-culturelles mises à notre disposition par le Comité Régional du Tourisme, les différents Comités Départementaux et co-financés par l'Etat (Ministère du Tourisme), l'Europe (par le truchement du PARDER), les Conseils Régionaux de « Haute » et de « Basse »-Normandie. Pour l'instant, il n'y a que 19 pays d'accueil touristiques illustrés par ces excellentes plaquettes. Mois après mois, cependant, tous les pays normands se voient ainsi magnifiés et invitent à la promenade intelligente. Se pose d'ailleurs un problème, presque institutionnel : il y a une quasi concordance entre le pays d'accueil touristique et le « pays - espace de projet », que semble bouder les responsables politiques et, notamment, le Comité Balladur sur la réforme des collectivités locales. La pertinence du pays n'est-elle pas démontrée au plan culturel et touristique ? Quoi qu'il en soit, le territoire normand offre une large palette d'occurrences culturelles et touristiques. Au plan historique, la Normandie gallo-romaine (Gisacum - Vieil-Evreux, Areguna - Vieux, Juliobona - Lillebonne) le dispute aux forteresses médiévales de la frontière franco-normandes (Arques, Gisors, Château-Gaillard...) ou aux Abbayes, puis au « blanc manteau » des églises et cathédrales romanes et gothiques. Des « thèmes » historiques nous sont proposés : Guillaume le Conquérant, la Bataille de Normandie, la fin tragique de l'épopée johannique. Nos livres sont des livres d'histoire et d'architecture, allant du Moyen Age jusqu'au XXe siècle (Le Havre, classé par l'UNESCO). Au plan littéraire, les maisons et les routes d'écrivains attirent les amateurs. Et la Normandie en est particulièrement riche ! La vogue des bains de mer s'est lancée sur nos côtes : Côte d'Albâtre, Cote Fleurie, Côte de Nacre, côtes du Cotentin. Sommes-nous seulement dans la vocation touristique quand Proust à Cabourg ou les personnalités de Honfleur immortalisent la côte normande ? Que dire de l'Impressionnisme, que dire des Parcs et Jardins, coïncidences de la nature et de l'art, ou, encore, du monde du cheval, école de maîtrise et de maintien ? Même la riche gastronomie normande contribue à la dimension culturelle de la Normandie : quatre A.O.C. de fromages, c'est plus qu'un savoir-faire ! Lorsque Edouard Herriot chante « La Forêt Normande », lorsqu'on exalte le travail des hommes en évoquant le riche passé industriel, minier et textile, ou le présent de son industrie du verre ou du flaconnage, lorsqu'on présente fièrement les ouvrages d'art comme le Pont de Normandie ou le Pont - Levant Gustave Flaubert ou encore le gigantesque chantier de Port 2000, quelles sont les limites entre la culture et le tourisme ? Et quel dénominateur commun entre les deux, sinon le territoire normand et les hommes et les femmes qui y ont habité et qui y habitent ? En ces temps de crise où le vagabondage planétaire superficiel n'est plus de bon aloi, c'est l'approfondissement, la recherche de sens et de cohérence, le couple nature / culture qui redeviennent à l'ordre du jour. L'heure de la Normandie a sonné. Redécouvrons-la dans toutes ses facettes : elle est plus riche, plus surprenante, plus exotique, plus belle qu'on ne le croit...
Pour les directorats pourpre (culture - identité) et brun (économie du tourisme) du Mouvement Normand Guillaume LENOIR
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