Décés de René Lepelley.

[LORD]

Boujou.

Le grand linguiste, spécialiste de la langue normande, s'est éteint lundi 29 août.
René Lepelley aimait son Val de Saire natal plus que tout. Né en 1925 à Quettehou, le linguiste est décédé à Saint-Vaast-la-Hougue lundi 29 août 2011. Il avait eu un accident vasculaire-cérébral il y a trois mois.
Issu d'une famille de marins et d'agriculteurs, René Lepelley a été élève de l'Institut Saint-Paul et du lycée Victor-Grignard de Cherbourg, avant d'aller à la Sorbonne à Paris.

La carrière de René Lepelley avait débuté en 1949 comme professeur de lettres classiques (français, latin et grec) au lycée de Tunis. Nommé ensuite au lycée Chartier de Bayeux, il obtient l'agrégation de grammaire en 1962.
Il commence alors à publier des articles de linguistique. René Lepelley entre à l'université de Caen en 1964.
Sa thèse de doctorat porte sur "le parler normand du Val de Saire". Publiée dans les Cahiers des Annales de Normandie en 1974, elle lui permet d'obtenir le prix littéraire du Cotentin en 1977.
René Lepelley était chevalier du Mérite agricole, commandeur des Palmes académiques et chevalier du Mérite.

La Manche Libre.

[crosman]

s'il lit "langue" dans sa tombe il va se retourner, lui qui fût un des fossoyeurs du loceis!

A force de creuser il y est tombé. Nous ne le regretterons pas...aussi cruel que cela soit!

[Enguehard]

Son travail en tant que linguiste est mémorable. Et son dictionnaire du parler de normandie, et son dictionnaire étymologique des toponymes normands sont des outils utiles, et des plus fiables qui soient.

Þá er hann nú í Valhǫll...

[crosman]

désolé mais on ne l'a jamais vu sur le terrain défendre le loceis! Au contraire il lui a fait un "dé profundis "mémorable" à chaque conférence...

[Enguehard]

C'était pas son but... C'était un linguiste, pas un militant.
C'est comme accuser un boucher de ne pas savoir faire du pain...

[crosman]

peut être mais ce n'est pas le boulot du boucher de dire du mal du pain du boulanger.

Lechanteur était linguiste itou et militant lui!

Cela devait l'intéresser de s'intéresser aux langues mortes...bien sur.

[crosman]

l'image du boucher était bien trouvée finalement charcutier itou, pour faire eune minchie du loceis! Mais fossoyeur c'est vraiment le terme sauf que le moribond résiste!

[crosman]

il était par rapport au normand ce qu'est un anatomo-pathologiste face au vivant; constatant une tumeur et incapable de trouver le numéro du cancérologue ou du chirurgien, pire peut être, connaissant le numéro mais omettant de l'appeler!

[Enguehard]

S'il existait une sorte de recette magique pour éviter la mort des langues, elle serait déjà célèbre... Mais la métaphore est bonne. C'était donc un très bon anatomo-pathologiste. Et la tumeur sort de ses compétences. Alors inutile de lui faire du tord. Le problème reste encore la tumeur, et pas celui qui l'a diagnostiquée.

[crosman]

Sauf qu'il n'a rien fait pour combattre le mal et est parti du fait que c'était une langue morte et même, pas une langue du tout. J'ai vu deux conférences et c'était à pleurer ...De rage. A croire qu'il n'avait jamais prononcé un seul mot de normand, ni peut être entendu? On ne lui demandait même pas de recette mais de nous laisser un peu de dignité, voire une once d'espoir, Nennin!

[Enguehard]

Linguistiquement parlant, ce n'est en effet pas une langue. Cela fait partie de l'ensemble oïl. Mais je ne pense qu'il la considérait comme morte, étant donné que lui même recueillait le lexique normand. Après, dire que c'est une langue / ou un dialecte en voie de disparition, c'est pas faux non plus...

Je dirais la même chose sur le same du sud par exemple, et c'est pas pour autant que je vais me mettre à militer pour toutes les langues que je rencontre... faute de temps.

Lui-même n'avait pas quatre bras... Et son intérêt pour le normand n'était pas celui d'un militant. En revanche, il a publié quelques ouvrages réunissant des textes, ou des mots normands, et on ne peut pas dire que c'est un "mal" pour la sauvegarde du normand, ou pour un éventuel renouveau prochain.

[crosman]

il n'avait pas quatre bras mais une langue (je ne rentrerai pas dans le débat de la langue ) et il ne l'a pas mise au service du normand. Les documents publiés sont parcellaires et sans unité, on peut vivre sans. En outre à ma connaissance il n'a jamais rien écrit en normand.
La disparition est liée à l'idée même qu'on se fait de la disparition. Si on pense à l'inverse qu'elle n'est pas inéluctable alors on peut entrevoir des solutions temporaires ou définitives et éventuellement efficaces. Au moins on ne meurt pas résigné ou indifférent.

[Enguehard]

Mais pourquoi aurait-il écrit en normand ? Il n'en était pas locuteur, tout d'abord. Et deuxièmement, c'était un linguiste, pas un militant... Je le répète. Ses documents sont très intéressants, parce qu'ils présentent une réalité de l'emploi du lexique normand en Normandie.
Il présentait une photographie assez précise de la situation linguistique de l'aire dialectale normande. Et c'est tout ! Et ce n'était pas son rôle de faire autre chose... Son travail n'a jamais fait de "mal" à la situation linguistique normande. Au pire, il n'y a rien changé. Au mieux, il nous a laissé quelques lexiques normands actuels, et non des néologismes ou des historismes d'écrivains (il le mentionne lorsque c'est le cas).

[crosman]

Excuse moi mais je ne vois pas de quelle réalité il parle? I la toujours pris le soin d'ignorer le point de vue des locuteurs, comme si ceux ci était de braves indiens promis à la disparition. Le locuteur est un être gênant qui s'obstine à vouloir faire vivre un "dialecte" qui n devrait être qu'instrument d'étude.
Il ne parle pas (prêche brin) d'ailleurs mais comment peut on parler avec le coeur d'une langue qu'on ne connait pas de l'intérieur , ne serait ce qu'en ayant essayer de la pratiquer? Il a bien transmis à ses élèves l''idée d'un "français régional" et nom d'une langue (dialecte, pour les écorchés du terme) qui n'avait plus lieu d'être. Tout "grand" universitaire qu'il fût il n'en a pas perçu la spécificité, la vibration au contraire de Lechanteur (que l'on peut critiquer si on veut pour son "action") qui non seulement s'en est enduit mais a aussi permis à Cotis Capel de s'exprimer et partant de là à d'autres auteurs de relever la tête.

Nous ne l'avons d'ailleurs jamais vu dan la Hague, et pour cause, son discours eu été conspué. IL est d'ailleurs curieux de constater qu'il n'y a plus d'écrivains en Val de Saire, doù il était originaire, ni même de locuteurs. Nous serons assez gentil pour penser que les deux conférences auxquelles j'ai assisté (avec peine) n'y sont pour rien!

[Enguehard]

Mais il y a aussi un français régional de Normandie... Et c'est ce qu'il étudiait en particulier. Quel mal à cela ?

[crosman]

Veire, et pas de mal en effet, sauf à entretenir la confusion!!!
Et à ignorer superbement le reste. Ce qui est difficilement acceptable.

[Le Goublin]

En complément du Fleury de La Hague, le dico du Val de Saire de René LEPELLEY, (rare aussi, j'ai mis 6 ans à le trouver).



http://www.ebay.fr/itm/le-parler-normand-du-Val-de-Saire-Manche-par-R-Lepelley-phonetique-vocabulaire-/321029941824?pt=FR_GW_Livres_BD_Revues_LivresAnciens&hash=item4abee02a40

[Tippolle Fitz-Dubos]

Je ne l'ai pas celui-la!!
Mais un jour, alors qu'on s'achoppait sur l'étymologie de Caen et Cabourg, il m'a regardé et m'a dit d'une voix neutre:"Vous commencez à m'agacer jeune homme!"
Sapra R'naè va!

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