Aides de l'Europe: nouveau classement des régions ?
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Aides de l'Europe: nouveau classement des régions ?
Johannes Hahn, le commissaire européen en charge de la politique régionale, propose une nouvelle répartition des fonds alloués aux régions. Une réforme qui concerne Bretagne, Normandie et Pays de la Loire.
Entretien
La négociation sur le budget européen s'annonce très tendue. Dans son dernier rapport, Johannes Hahn propose qu'après 2013, les fonds bénéficient toujours à l'ensemble des régions, mais selon de nouveaux critères.
Vous proposez de créer une catégorie intermédiaire entre les régions bénéficiant des aides structurelles. Pourquoi ?
Pour aider la France en particulier. Actuellement, nous avons deux types de régions, celles dites de convergence (dont le produit intérieur brut est inférieur à 75 % du PIB européen moyen régional) et les autres dites de compétitivité. Les niveaux des fonds structurels varient de 1 à 10 au sein des 271 régions européennes. On a actuellement 84 régions (pour 155 millions d'habitants) qui ont besoin d'un fort soutien. A l'avenir, elles ne seront plus que 68 (121 millions d'habitants).
Or, en France, certaines régions n'ont jamais été sous la barre des 75 %, mais n'ont jamais non plus dépassé celle de 90 %. C'est la raison d'être de la nouvelle catégorie que nous voulons introduire pour cette tranche 75 %-90 %, pour un traitement plus équitable. Elle concernerait trente millions d'Européens, dont treize millions dans les huit régions françaises qui pourraient en faire partie.
La Basse-Normandie en ferait partie, mais la Bretagne et les Pays de Loire resteraient hors de cette catégorie. Ces critères évoqués sont-ils définitifs ?
C'est notre proposition, et la France en serait le principal bénéficiaire. Une consultation est en cours. Nous devons étudier quels en seront les effets, partout en Europe, avant de trancher. Il va falloir trouver une solution juste et équilibrée.
En décembre, Londres, Paris et Berlin ont demandé un gel du budget de l'UE au nom de l'austérité. Cela compromet votre proposition ?
Un grand débat sur l'avenir de l'Europe et de son budget est engagé. L'important, c'est que tout soit fait pour atteindre les cinq objectifs de la stratégie 2 020. Tous les chefs d'État ont adopté cet agenda. La Commission se doit aussi d'être active dans la poursuite de ces objectifs. C'est pourquoi nous proposons de nous concentrer sur une meilleure efficacité dans l'utilisation des fonds et donner aux régions la liberté de définir des priorités liées aux buts de la stratégie Europe 2 020. Ainsi, sur la façade atlantique, certaines technologies en matière d'énergies renouvelables peuvent être développées.
En décembre, le Financial Times a publié une vaste enquête sur l'utilisation de ces fonds, et révélé des abus.
Oui, l'utilisation des fonds intéresse l'opinion, à juste titre. Ils ont enquêté pendant des mois et on leur a donné toutes les informations qu'ils voulaient obtenir. La politique régionale a apporté de réelles améliorations, mais bien sûr, avec plus de deux millions de projets, on peut avoir de mauvaises surprises. Dès qu'on en a connaissance d'abus, on intervient immédiatement.
Nos services ont par exemple découvert qu'un concert d'Elton John avait été financé par les fonds européens : on a exigé leur remboursement. Mais, le niveau de développement de nombreuses régions européennes a incontestablement bénéficié de ces aides. Leur raison d'être n'est pas en cause.
Propos recueillis par Laurent MARCHAND.international.blogs.ouest-france.fr
Entretien
La négociation sur le budget européen s'annonce très tendue. Dans son dernier rapport, Johannes Hahn propose qu'après 2013, les fonds bénéficient toujours à l'ensemble des régions, mais selon de nouveaux critères.
Vous proposez de créer une catégorie intermédiaire entre les régions bénéficiant des aides structurelles. Pourquoi ?
Pour aider la France en particulier. Actuellement, nous avons deux types de régions, celles dites de convergence (dont le produit intérieur brut est inférieur à 75 % du PIB européen moyen régional) et les autres dites de compétitivité. Les niveaux des fonds structurels varient de 1 à 10 au sein des 271 régions européennes. On a actuellement 84 régions (pour 155 millions d'habitants) qui ont besoin d'un fort soutien. A l'avenir, elles ne seront plus que 68 (121 millions d'habitants).
Or, en France, certaines régions n'ont jamais été sous la barre des 75 %, mais n'ont jamais non plus dépassé celle de 90 %. C'est la raison d'être de la nouvelle catégorie que nous voulons introduire pour cette tranche 75 %-90 %, pour un traitement plus équitable. Elle concernerait trente millions d'Européens, dont treize millions dans les huit régions françaises qui pourraient en faire partie.
La Basse-Normandie en ferait partie, mais la Bretagne et les Pays de Loire resteraient hors de cette catégorie. Ces critères évoqués sont-ils définitifs ?
C'est notre proposition, et la France en serait le principal bénéficiaire. Une consultation est en cours. Nous devons étudier quels en seront les effets, partout en Europe, avant de trancher. Il va falloir trouver une solution juste et équilibrée.
En décembre, Londres, Paris et Berlin ont demandé un gel du budget de l'UE au nom de l'austérité. Cela compromet votre proposition ?
Un grand débat sur l'avenir de l'Europe et de son budget est engagé. L'important, c'est que tout soit fait pour atteindre les cinq objectifs de la stratégie 2 020. Tous les chefs d'État ont adopté cet agenda. La Commission se doit aussi d'être active dans la poursuite de ces objectifs. C'est pourquoi nous proposons de nous concentrer sur une meilleure efficacité dans l'utilisation des fonds et donner aux régions la liberté de définir des priorités liées aux buts de la stratégie Europe 2 020. Ainsi, sur la façade atlantique, certaines technologies en matière d'énergies renouvelables peuvent être développées.
En décembre, le Financial Times a publié une vaste enquête sur l'utilisation de ces fonds, et révélé des abus.
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