Les maires du Calvados

par **LORD** Sam 12 Avr - 14:30

Boujou.

"40 % des maires du Calvados sont nouveaux

Un mois après les municipales, le renouvellement des maires du Calvados se révèle plus important que prévu. Le bilan d'Ambroise Dupont, président de leur amicale.
Quel bilan tirez-vous du cru 2008 des élections municipales ?
Selon les premières statistiques de l'Union amicale des maires du Calvados que je préside, sur les 706 communes, on enregistre 424 maires réélus et 282 nouveaux maires. Soit un renouvellement de près de 40 % (39,94 %). Ordinairement, cela tournait plutôt entre 30 et 35 %.

Avez-vous une explication ?

Il y a plusieurs hypothèses. Prolongé d'une année (7 ans, contre 6 prévus), ce mandat a peut-être été plus fatigant. Il y a peut-être eu aussi le départ d'une génération d'élus. En fait, je doute qu'il y ait une explication générale. Car ce renouvellement est très inégal selon les zones. Dans le canton de Balleroy, il ne concerne que 18 % des maires. Dans celui de Dozulé, on est à 60 % et on atteint même les 68 % dans celui de Cambremer, avec 13 nouveaux maires sur 19.

Au final, devenir maire dans nos zones rurales où les petites communes abondent, c'est moins un choix politique qu'une histoire personnelle. Il y en a presqu'autant qu'il y a de villes et de villages.

Est-ce que le poids croissant des intercommunalités, qui couvrent aujourd'hui tout le Calvados contre seulement la moitié en 2001 (voir ci-dessous) n'est pas démotivant pour les élus des petites communes ? Certains craignent de ne plus décider de grand-chose...

Je ne suis pas du tout d'accord avec ce discours-là. D'ailleurs je l'entends très peu. Et pour cause, c'est l'inverse qui se produit. Les intercommunalités aident les petites communes à rendre à leur population des services importants, dans le domaine des ordures ménagères, de l'assainissement ou du développement économique, que ces communes seraient incapables de rendre seules. Nos habitants ont aujourd'hui des exigences dans la qualité des services rendus qui rendent nécessaire la mise en commun des moyens des communes.

Comme avant chaque élection municipale, on se demande s'il ne va pas devenir de plus en plus difficile de trouver du monde pour endosser l'écharpe tricolore...

Cette crise des « vocations » municipales, on en entend parler, mais je ne la constate pas. Peut-être la génération des quadragénaires est-elle un peu plus difficile à retenir. Mais cela tient moins au manque d'envie qu'à l'évolution des modes de vie. Naguère, le maire était souvent agriculteur, omniprésent dans sa commune. Aujourd'hui, il y a moins d'agriculteurs, et à 40 ans, on travaille plus souvent en ville qu'à la campagne. Pour autant, à côté d'Émile Martin, 76 ans, maire de Saint-Agnan-le-Malherbe, et élu sans discontinuer depuis le 1er mars 1965, on trouve aussi Xavier Charles, maire de Montreuil-en-Auge et seulement âgé de 22 ans...

Et du côté des femmes ?

Il y a une progression. On a recensé 115 femmes maires (16 %) contre 98 avant les élections (13 %). Cela peut sembler modeste, mais c'est aussi un peu trompeur : si on faisait le total des femmes sur le nombre de conseillers municipaux, on trouverait un chiffre beaucoup plus conséquent.

Donc, au sortir de cette période électorale, vous êtes sans inquiétude pour l'avenir.

Quand on s'engage dans la vie politique locale, c'est pour essayer d'avancer. Bien sûr, ces responsabilités pèsent lourds dans nos vies familiales et professionnelles. On le fait parce qu'on a envie de mieux répondre aux besoins de son époque. Et j'observe, de mandat en mandat, que notre amicale a de plus en plus de demande de formations de la part des élus locaux. Ils ont envie de faire leur maximum."

Recueillis parPhilippe BOISSONNAT.

Union amicale des maires du Calvados. 24, rue Jean-Eudes. BP12. 14035 Caen Cedex. Tel : 02 31 15 55 15. L'association organise une Université des maires du Calvados le lundi 19 mai au centre des Congrès de Caen. La date de sa prochaine assemblée générale est également fixée : elle se tiendra le 17 novembre prochain.

Ouest-France